Régionales 2021 : qu'attendent les électeurs de la région Occitanie ?

Dans un second volet du sondage exclusif de l'Ifop pour La Tribune, qui donnent Carole Delga et le RN au coude à coude lors des régionales 2021 en Occitanie, l'institut s'est intéressé aux attentes et préoccupations des électeurs. Si la santé domine les attentes, derrière, l'éducation (et la formation) ainsi que la lutte contre le chômage restent des sujets prioritaires pour les électeurs d'Occitanie. Mais malgré la crise qui ébranle la région, l'optimise sur l'avenir du territoire reste important. Analyse.
L'économie reléguée au second plan des prochaines élections régionales en Occitanie ?
L'économie reléguée au second plan des prochaines élections régionales en Occitanie ? (Crédits : Rémi Benoit)

Dans six mois, les électeurs de la région Occitanie seront appelés aux urnes (autour de mars 2021) pour élire leur président(e) de conseil régional, siège actuellement occupé par la socialiste Carole Delga. Pour mémoire, un récent sondage exclusif de l'Ifop pour La Tribune et Europe 1 donne l'ancienne ministre et présidente sortante au coude à coude avec le Rassemblement National, porté par le maire de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez.

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Mais dans un contexte d'incertitude à tous les niveaux, aussi bien sur les plans économique, sanitaire et social, qu'attendent les électeurs d'Occitanie ? C'est ce à quoi tente de répondre le second volet de ce premier sondage dans la région, résultant d'une fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, qui a récolté l'avis de 1 001 personnes.

"Nous sommes dans un scénario de rentrée politique jamais observé, avec une rentrée pluri-thématique, alors qu'habituellement c'est une séquence monopolisée par un sujet précis", met en avant Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

La santé logiquement au cœur des préoccupations

Sans surprise, la santé arrive en tête des sujets "tout à fait prioritaires" pour les électeurs d'Occitanie, avec 86% des sondés qui le placent en haut de la liste. Pourtant, ils sont "seulement" 71% à déclarer prioritaire "la lutte contre l'épidémie de Covid-19", selon le rapport de l'Ifop pour La Tribune.

Dans ce contexte, Carole Delga pourrait bien être favorisée par ses actions en tant que présidente de région au plus fort de la crise. Face "aux manquements de l'État", comme elle l'avait souligné à l'époque, sa collectivité avait organisé la livraison de 10 millions de masques à destination des professionnels de santé, sans parler des deux masques textiles par mois offerts à chaque lycéen dès la rentrée scolaire.

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Toujours à propos de la Covid-19, ce qui inquiète d'ailleurs le plus les électeurs d'Occitanie, pour 50% du panel, c'est bien le risque sanitaire sur leur santé et celle de leurs proches (largement devant les 29% qui craignent surtout le risque économique et les conséquences sur l'emploi). A contrario, ils sont 50% à se déclarer "optimiste" ou "très optimiste" sur l'avenir sanitaire de la région Occitanie.

"Il est à souligner qu'il y a un optimisme sanitaire plus fort que sur le volet économique (45%, ndlr). En comparaison avec d'autres régions, il est supérieur de 13 points à la région île-de-France", relève Frédéric Dabi.

Le besoin en formation dans la tête des électeurs

Au regard de ces données, le développement économique, qui est pourtant une compétence des conseils régionaux, pourrait bien être relégué au second, voire troisième plan de ces élections régionales de 2021, en tout cas dans l'esprit des électeurs. D'ailleurs, "la défense du tissu économique face à la pandémie" n'est qu'à la dixième place des thèmes "tout à fait prioritaire", avec 61% (ce qui reste pas négligeable non plus). Et ce malgré un contexte économique morose dans la région Occitanie en raison du poids prépondérant de l'industrie aéronautique sur le territoire.

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Mais en regardant de plus près les réponses du millier de personnes interrogées, leur avenir économique reste tout de même au cœur de leurs préoccupations et de leurs attentes, via des thématiques bien précises. Tout d'abord, la lutte contre le chômage est le troisième sujet dans le classement des préoccupations "tout à fait prioritaire", avec 72% des sondés qui la déclarent comme telle. En soit, rien de surprenant dans une région qui connait l'un des plus importants taux de chômage de France depuis plusieurs années et dont la crise ne devrait pas permettre de l'améliorer. Par ailleurs, "le relèvement des salaires et du pouvoir d'achat" est jugé prioritaire pour 63% d'Occitans, soit neuf points qu'au niveau national lors d'un précédent sondage réalisé par l'Ifop.

"Il y a une vraie différence entre l'Occitanie et le reste de la France à ce niveau, qui peut notamment s'expliquer par le fait que ce territoire a été un bastion important du mouvement social des Gilets jaunes", estime le dirigeant.

Et ce n'est pas le seul sujet où un faussé s'est installé entre France et Occitanie. Derrière la santé qui caracole en tête des préoccupations de la nouvelle grande région, devant... l'éducation, dont 79% des habitants de l'Occitanie jugent ce sujet tout à fait prioritaire, contre 68% au niveau national.

"L'éducation englobe aussi l'enseignement supérieur, l'apprentissage, la formation professionnelle...Et en période de crise, ce n'est pas étonnant de retrouver ce sujet en haut de la liste. On se dit qu'avec un beau parcours universitaire, un bon diplôme ou une bonne formation, et c'est un diplôme assuré à la clé", explique Frédéric Dabi.

Ce qui était vraiment le cas jusqu'à présent dans la filière aéronautique. Mais face à la multiplication de coupes dans les effectifs du secteur, la formation aura un rôle crucial à jouer dans les mois et années futurs pour conserver ces compétences industrielles sur le territoire.

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Malgré le scénario actuel, dans l'ensemble, les sondés représentant la population de l'Occitanie se disent "optimiste" pour l'avenir de leur région, à 59%. Et à en croire Jean Tirole, président de la TSE et prix Nobel d'Économie en 2014, la Ville rose et sa région ont les atouts pour surmonter cette crise.

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