Municipales : Antoine Maurice repart au front électoral à Toulouse

Qualifié pour le second tour des élections municipales à Toulouse, et en bonne posture pour inquiéter le maire sortant, le candidat d'Archipel Citoyen relance sa campagne électorale. Après avoir été discret durant le confinement, Antoine Maurice a tenu une conférence de presse pour critiquer la gestion de crise de Jean-Luc Moudenc. Par ailleurs, la tête de liste écologiste se pose en soutien de la filière aéronautique, premier employeur de la région toulousaine, frappée de plein fouet par la crise actuelle.
Le candidat Antoine Maurice, qualifié pour le second tour des élections municipales à Toulouse, a tenu une conférence de presse le 14 mai.
Le candidat Antoine Maurice, qualifié pour le second tour des élections municipales à Toulouse, a tenu une conférence de presse le 14 mai. (Crédits : Rémi Benoit)

(MAJ le 15 mai à 9h30)

Discret depuis deux mois sur la scène médiatique, le candidat écologiste et tête de liste d'Archipel Citoyen aux élections municipales à Toulouse, Antoine Maurice, n'a pas connu un confinement de tout repos. Il y a tout d'abord eu les propos controversés d'une de ses colistières, Odile Maurin, à l'égard des forces de l'ordre et que le candidat a vivement condamné. Un épisode qui remet en cause sa place dans la liste citoyenne, soutenue par EELV et LFI notamment ? "Oui, elle est toujours à nos côtés. Notre liste n'a été en aucun cas fragilisée par cet événement", assure le candidat. Un constat tout aussi crédible alors qu'une vidéo de ce dernier, ne le mettant pas à son avantage, circule depuis quelques semaines dans la sphère toulousaine ? "C'est un épiphénomène des réseaux sociaux et je trouve cela pathétique, d'autant plus que cela n'intéresse pas les Toulousains. Au moins, ils savent que j'aime chanter. Pour autant, cette vidéo ne me fragilise pas", nous promet-il avec conviction.

Preuve de sa détermination, malgré ces fausses notes, Antoine Maurice a tenu une conférence de presse dans la peau du candidat aux élections municipales dans la Ville rose, et non comme l'élu d'opposition, jeudi 14 mai. Il est ainsi la première tête de liste de ce scrutin à revenir sur le devant de la scène deux mois après le premier tour qui lui a permis de se placer second, quelques points derrière seulement le maire sortant, Jean-Luc Moudenc. Un adversaire qu'il n'a pas manqué d'attaquer, de manière à relancer cette campagne électorale au calendrier encore indéterminé.

"La Ville de Toulouse a organisé la distribution gratuite de masques pour ses habitants. Néanmoins, on se pose toujours la question sur la capacité des Toulousains à s'approvisionner en masques car il va falloir apprendre à vivre avec le virus pendant un long moment. Par ailleurs, le port du masque est obligatoire dans les transports publics, alors je ne comprends pas pourquoi Tisséo (l'autorité régulatrice des transports sur la métropole) n'organise pas de distribution de masques, comme le font d'autres grandes métropoles. Jean-Luc Moudenc nous a dit qu'aucune autorité régulatrice des transports n'avait engagé une telle démarche... Il masque par ses mensonges son manque de volonté d'accompagner les Toulousains dans cette crise sanitaire", lâche Antoine Maurice.

Néanmoins, cette attaque à propos d'une non-distribution de masques sur le réseau est réfutée par son président en personne. "C'est faux puisque depuis le 11 mai, nous distribuons 350 000 masques que nous avons collecté avec la préfecture, depuis des sites stratégiques comme aux Arènes, à Jean-Jaurès ou sur les grosses stations de bus par exemple", conteste Jean-Michel Lattes.

"Pas pour une réouverture précipitée des écoles"

Au-delà de cette polémique, ce n'est pas le seul reproche qu'il tient à dresser face à la politique de crise actuellement menée par son adversaire politique, malgré des échanges hebdomadaires. Tout d'abord, le candidat écologiste souhaite l'instauration d'un marquage au sol dans le centre-ville "en faisant appel à la création artistique" pour rappeler le respect des distanciations sociales notamment, tout comme le lancement d'une campagne d'affichage sur l'espace public pour sensibiliser aux gestes barrières, et la création d'une équipe "d'ambassadeurs" des bons gestes qui irait à la rencontre des habitants. Pour ce qui est de la réouverture des crèches et écoles élémentaires, Antoine Maurice juge leur réouverture prématurée.

"Toulouse est la seule grande ville de France qui n'a pas permis la réouverture de toutes ses écoles. Aujourd'hui, seulement un tiers ont repris du service et le maire sortant évoque un manque d'agents disponibles pour justifier une telle situation. Ce manque d'agents techniques, expliqué notamment par le non remplacement de départs à la retraite, est la conséquence d'une politique d'économies. Résultat, Toulouse se retrouve à flux tendu avec des équipes sous-dimensionnées. Jean-Luc Moudenc a voulu faire le bon élève en rouvrant les écoles le 11 mai, seulement, c'est fait à minima. De notre côté, nous n'étions pas pour une réouverture précipitée des écoles, mais plutôt autour du 18 mai, afin de prendre une semaine pour étudier chaque école cas par cas et ajuster le dispositif nécessaire", fait savoir l'élu municipal et métropolitain.

S'il promet, en cas d'élection à l'issue d'un scrutin loin d'être achevé, de renforcer les services publics (par des recrutements d'agents ?), Antoine Maurice compte également avoir une action particulière à l'égard du monde culturel.

"Le secteur est très touché par la crise avec une double peine : la fermeture des lieux culturels en raison du contexte sanitaire et la baisse des subventions réalisée par la majorité actuelle. C'est un bien vital qu'il faudra accompagner avec la création d'un fonds spécifique porté par toutes les collectivités car maintenir les subventions prévus sera loin d'être suffisant", estime-t-il alors qu'il a instauré un groupe de travail au sein d'Archipel Citoyen pour ajuster son programme face à cette crise.

Il se place en soutien de la filière aéronautique

Lors de cette conférence de presse en petit comité, Antoine Maurice n'a pas manqué d'évoquer un autre secteur gravement atteint par le coronavirus et qui inquiète au plus haut point : l'industrie aéronautique. Si on lui prête parfois l'étiquette du candidat de la décroissance et de l'anti-aéronautique (alors que c'est la première filière d'emplois à Toulouse), Antoine Maurice affiche la volonté d'accompagner cette filière vitale pour l'économie toulousaine à se relever de cette crise imprévue.

Lire aussi : Municipales : Archipel Citoyen veut interdire les vols de nuit à Toulouse

"La fragilité de notre territoire est sa forte dépendance à ce seul secteur d'activité, ce n'est un secret pour personne. Depuis le départ, nous sommes pour favoriser la diversification économique avec les emplois climat en partant des besoins du territoire, tout en accompagnant cette filière et ses compétences précieuses vers la transition écologique (...) L'avenir se fera avec moins d'avions, davantage destinés aux longs courriers, et plus de trains pour les courts et moyens courriers", croit Antoine Maurice.

Alors que la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, vient de publier une tribune dans Le Figaro dans laquelle elle appelle "la France à être leader pour construire l'avion vert", le candidat écologiste compte organiser prochainement une consultation pour penser l'avenir de la filière avec ses acteurs.

Lire aussi : Le Covid-19 va-t-il faire payer à Toulouse sa dépendance à la filière aéronautique ? Enquête.

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Commentaire 1
à écrit le 15/05/2020 à 12:42
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Bonjour à tout le monde la moindre des choses et surtout au respect et condoléance à toutes les familles qui ont perdus un membre cher pendant cet dur épreuve et qui a ce jour sont toujours attristées .merci d avance à tous ses futurs maires ,les ...

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