Ferroviaire : le projet de RER métropolitain à Toulouse validé par l'État mais des questions subsistent

L'État a validé la candidature de Toulouse pour son projet de RER métropolitain, appelé SERM dans les textes. Seulement, la question du financement reste pour les collectivités la principale interrogation, ainsi qu'un apport de l'État. Le tout, dans un contexte politique national très indécis...
Le projet de RER métropolitain à Toulouse, avance désormais, par petit pas.
Le projet de RER métropolitain à Toulouse, avance désormais, par petit pas. (Crédits : GONZALO FUENTES)

C'est une annonce passée un peu inaperçue dans le contexte politique du moment. Le projet de SERM à Toulouse, comme dans 14 autres territoires, a été « validé » par l'État. Pour rappel, les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM), sont des projets de mobilité à l'échelle des agglomérations qui reposent avant tout sur un projet ferroviaire type RER métropolitain, couplé à un réseau de transports en commun coordonnées.

Si dans un premier temps, il était question uniquement de créer plusieurs RER métropolitains dans les grandes métropoles françaises, le gouvernement a revu légèrement sa copie. Un texte législatif a donné naissance à l'appellation « SERM » et sa vision globale pour toutes les mobilités urbaines, ainsi qu'un calendrier dont la première étape était la reconnaissance du projet en question par les services de l'État.

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« La labellisation marque la première étape de cette procédure. Elle s'appuie sur un « dossier minute » établi par les porteurs de projet, qui présente l'ambition générale, les acteurs locaux mobilisés, le périmètre concerné et les grandes orientations stratégiques », rappelle le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

En ce qui concerne le dossier toulousain, la Région Occitanie, le département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole avaient officialisé leur candidature commune à la fin du mois de janvier dernier pour un SERM à Toulouse.

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« La route est encore longue »

Sur le réseau social X, anciennement Twitter, la présidente socialiste de la région, Carole Delga, s'est félicitée de ce « succès » devant le label obtenu aussi bien par la candidature de SERM à Toulouse, mais aussi celle de Montpellier. « Cette étape est un pas de plus pour apporter des réponses en matière de mobilités durables et multimodales en Haute-Garonne » a, de son côté, réagi Sébastien Vincini, le président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne. Saluant aussi cette annonce, le maire de Toulouse et président de la métropole, Jean-Luc Moudenc a légèrement tempéré cet enthousiasme partagé par ses deux homologues socialistes.

« La route est encore longue. Tout reste à faire à la vérité. Cela passe par le lancement d'un travail collectif et concerté, que j'appelle de mes vœux, pour bâtir un vrai projet commun, en conjuguant nos compétences, respectives et différentes, en matière de déplacements du quotidien », a déclaré l'édile.

Mais à quoi ressemblera ce futur maillage ferroviaire toulousain ? Il est question d'un SERM en étoile, à six branches. Une vers le nord et Castelnau-d'Estrétefonds, une vers l'Est et Montastruc-la-Conseillère, le Sud-est et Baziège, au Sud vers Venerque voire Auterive, au Sud-ouest vers Muret et Carbone et enfin une à l'Ouest vers Brax-Léguevin et même l'Isle-Jourdain. Une étoile ferroviaire connectée en certains points au réseau de métro toulousain et des bus au départ des gars desservies, avec une offre de service de 5 heures à 23 heures, le tout d'ici 2040.

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L'État attendu

Mais la grosse interrogation reste le financement d'un tel projet. Pour mémoire, les trois collectivités sont déjà engagées financièrement dans de lourds chantiers en la matière, à savoir la LGV Toulouse-Bordeaux et la future troisième ligne de métro à Toulouse. Les premières discussions entre les acteurs concernés achoppent d'ailleurs sur ce point précis. Qui va payer ? Toulouse Métropole veut bien participer à ce projet mais uniquement pour la connexion en transports en commun vers et depuis les gares du SERM.

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« En effet, pour consolider ce dossier, des opérations non ferroviaires sont indispensables pour un projet ambitieux et cohérent qui favorise l'intermodalité (...) Pour l'ensemble du projet SERM, des besoins en investissement évalués à hauteur de 426 millions d'euros sur le territoire de Toulouse Métropole, auxquels s'ajoutent les besoins des autres EPCI évalués à 127 millions d'euros, soit un total de 553 millions d'euros », a fait savoir il y a quelques jours la collectivité toulousaine.

Une note qui vient alourdir un budget prévisionnel déjà salé. Grâce à des études préliminaires, les collectivités associées sont parvenus à mettre un chiffre sur ce projet de SERM à Toulouse : 3,62 milliards d'euros d'investissement dans l'infrastructure, 492 millions d'euros sur le matériel roulant et 113 millions d'euros par an pour le fonctionnement de ce futur réseau ferroviaire.

Dans ce contexte, le soutien financier de l'État est attendu. « L'investissement devant nous est colossal, l'Etat devra être au rendez-vous », demande Carole Delga. « Nous attendons surtout une véritable participation financière de l'Etat - qui doit être la plus importante puisque c'est lui qui a créé cette démarche des Serm », rappelle Jean-Luc Moudenc.

Lors d'une récente entrevue avec le maire de Toulouse, le ministre des comptes publics, Thomas Cazenave, a fait savoir que la conférence de financement des SERM prévue dans la loi était reportée au plus tôt au mois de septembre, contre fin juin initialement. Depuis, la dissolution de l'Assemblée nationale a été actée et le sujet des mobilités est le grand absent de ces élections législatives anticipées.

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