Santé : Carole Delga veut que les Régions récupèrent la gestion immobilière des hôpitaux

La présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie et présidente de l'association Régions de France souhaite que les collectivités régionales prennent la main sur la gestion immobilière des établissements de santé. Carole Delga, qui va investir dans quatre hôpitaux avec l'aval du gouvernement, demande également plus de pouvoirs aux régions en matière de gestion des formations de santé. Les détails.
Carole Delga veut plus d'autonomie des conseils régionaux sur la santé.
Carole Delga veut plus d'autonomie des conseils régionaux sur la santé. (Crédits : Rémi Benoit)

Alors que les conseils régionaux disposent dans leurs compétences de la gestion, l'entretien et la construction des lycées, Carole Delga propose une organisation similaire  en matière d'aménagement sanitaire territorial. Autrement dit, la présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie souhaite que ses homologues aient la capacité législative d'investir dans la construction de nouveaux hôpitaux et lieux de soins, ainsi que l'entretien de ceux existants.

"La politique de la santé resterait nationale mais tout ce qui touche à l'immobilier serait à la main des régions comme les lycées aujourd'hui. Le ministère de la Santé est l'un des plus centralisés actuellement dans sa méthode de fonctionnement et le phénomène s'est aggravé ces dernières années. Cela pose un problème de connexion à la réalité et d'adaptation de la politique aux problématiques des territoires", justifie l'élue régionale, soutien d'Anne Hidalgo dans la campagne présidentielle actuelle.

Celle qui est aussi présidente de l'association Régions de France aurait formulé concrètement cette demande auprès du gouvernement actuel afin que celle-ci apparaisse dans la loi 3Ds (différenciation, la décentralisation, la déconcentration des collectivités territoriales), sans succès. "Cette demande sera renouvelée auprès du prochain gouvernement", promet Carole Delga.

Plusieurs investissements au programme

En attendant, "le gouvernement a autorisé certains présidents de région à s'investir sur cette question", selon Carole Delga, mais en dehors des compétences législatives actuelles offertes aux conseils régionaux. Le Premier ministre, Jean Castex, était ainsi aux côtés de la présidente socialiste d'Occitanie pour l'annonce de la reconstruction du centre hospitalier d'Auch (Gers) d'ici 2028, dans lequel la collectivité va ié@&nvestir 18 millions d'euros. Même mise en scène à la mi-mars, quelques heures après la signature du protocole de financement de la LGV Toulouse-Bordeaux, le duo a présenté son co-investissement pour un "hôpital du futur" à Montauban opérationnel en 2029 et qui va mobiliser 23 millions d'euros du conseil régional d'Occitanie. Par ailleurs, ce dernier va investir neuf millions d'euros dans la construction d'un nouvel hôpital dans le sud de l'Aveyron, ainsi que plus de 17 millions sur le CHU de Montpellier pour accompagner le développement de l'établissement et notamment la création d'une pépinière d'entreprises innovantes en lien avec la santé.

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Ces quatre projets immobiliers entre dans le cadre "d'une enveloppe exceptionnelle" d'investissement, votée récemment par l'assemblée de la collectivité, d'un montant de 133 millions d'euros. Cette somme comprend en partie la participation de 30 millions d'euros de l'Union Européenne à travers le dispositif REACT-EU. D'ici fin 2022, ces quelques dizaines de millions d'euros seront investies pour "soutenir les investissements des hôpitaux en matériels et aménagements dans les services d'urgence et de réanimation", promet la collectivité. Plus d'une trentaine de projets devraient ainsi bénéficier de ces fonds européens.

Les 133 millions d'euros comprennent également un investissement de 15 millions d'euros dans plusieurs internats dédiés aux étudiants dans les filières santé du territoire. En parallèle, la collectivité va également investir dans les établissements de formation dédiés, les IFSI (32 millions), aussi bien pour leurs extension, modernisation ou même relocalisation. "Nous avons obtenu 1.600 places de formation supplémentaires", se réjouit Vincent Bounes, le vice-président du conseil régional en charge de la politique de Santé et président du SAMU 31, pour accompagner ces investissements dans les établissements de formation. À ce propos, Carole Delga demande également que les conseils régionaux aient la main sur l'ouverture, la fermeture de cees formations médicales et paramédicales, et leurs quotas à l'entrée.

Les premiers médecins salariés installés cet été

Cette demande doit permettre, dans l'esprit des équipes du conseil régional d'Occitanie, de mieux lutter contre les déserts médicaux, de plus en plus nombreux. Afin d'y pallier, la collectivité vient de mettre sur pied le groupement d'intérêt public (GIP) "Ma santé, Ma Région". Promesse de campagne phare de Carole Delga lors des élections régionales avant l'été 2021, celle-ci consiste à recruter 200 médecins sur le mandat et à les répartir par petites équipes sur toute la région à travers l'ouverture de maisons et centres de santé en fonction des besoins des intercommunalités.

"Une trentaine de médecins ont été identifiés pour rejoindre le dispositif assez rapidement et certains contrats de travail viennent de partir. Nous espérons ainsi ouvrir le premier centre de santé en lien avec le GIP dès juillet et quatre centres au total ont l'ouverture quasiment acquises déjà. À terme, l'objectif sur tout le mandat est d'être à une ouverture par mois en moyenne", projette Vincent Bounes.

Parmi ces 200 professionnels de santé, la grande majorité seront des médecins, mais des sages-femmes et des infirmières seront aussi recrutées. Dans les premiers médecins recrutés, il y a des jeunes professionnels, mais aussi des expérimentés sur leur fin de carrière voire retraités et le territoire est également parvenu à attirer des professionnels de la région parisienne. "On a tous les profils", résume Vincent Bounes. "Le principe du médecin libéral est moins demandé depuis quelques années au profit d'une volonté d'exercer à nouveau la profession en collectif, de plus en plus demandée, avec le salariat car ils ne veulent pas faire 60 heures par semaine", analyse Carole Delga. Avant "sa" région Occitanie, les conseils régionaux du Pays de La Loire et Auvergne-Rhône-Alpes ont pris la même initiative, avec un certain succès.

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