LGV Toulouse-Bordeaux : l'État et l'Europe vont apporter six milliards d'euros

C'est désormais officiel. La LGV Toulouse-Bordeaux verra bien le jour. Un courrier du Premier ministre aux élus locaux annonce un co-financement entre l'État et les collectivités locales dans lequel chaque partie devra apporter 4,1 milliards d'euros. Mais le calendrier de sa réalisation reste à confirmer.
Toulouse aura bien sa LGV jusqu'à Paris.

Nouveau coup de théâtre dans le dossier de la LGV Toulouse-Bordeaux ! Après des années de blocage de l'État sur un co-financement avec les collectivités pour ce projet estimé au moins à sept milliards d'euros, ce n'est désormais plus le cas. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre, Jean Castex, dans un courrier adressé mardi 27 avril à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole, et Carole Delga, présidente du conseil régional d'Occitanie. "C'est la première fois depuis le début du projet dans les années 95 que l'Etat exprime aussi fermement son appui au projet et son accord pour le financer", a aussitôt réagi Jean-Louis Chauzy, le président d'EuroSud Team, association qui défend le projet.

"Dès le début du quinquennat, le gouvernement a inscrit, dans la loi d'orientation des mobilités du 24 décembre 2019, un financement du projet de ligne à grande vitesse du Sud-Ouest (GPSO) à parité entre l'État et les collectivités, ce qui représente un engagement de l'État de 4,1 milliards d'euros. Je vous confirme cet engagement", a notamment écrit le chef du gouvernent.

Le timing de ce courrier attendu depuis des années est tout sauf un hasard. Jean Castex en visite à Toulouse, samedi 24 avril, est reparti à Paris avec, comme cadeau de retour, les reproches des deux élus locaux sur ce dossier épineux. Quelques jours auparavant, l'État a annoncé un co-financement du prolongement de la LGV entre Marseille et Nice. De plus, et contrairement à la LGV Toulouse-Bordeaux, ce projet dans le sud de la France n'est pas encore déclaré d'utilité publique. Deux points qui ont fortement agacé le binôme Moudenc-Delga.

Lire aussi : LGV Toulouse-Bordeaux : crispation totale sur son financement

"Le GPSO est en particulier plus avancé que le projet de ligne ferroviaire en Provence-Côte d'Azur (...) Ce projet GPSO est aujourd'hui le plus avancé de tous les projets de ligne ferroviaire à grande vitesse en France, car il a été déclaré d'utilité publique en 2016", reconnait d'ailleurs le Premier ministre dans sa correspondance.

Quel est le montant de cette LGV Toulouse-Bordeaux ?

Concrètement, avec ces déclarations qui annoncent une subvention de l'État de 4,1 milliards d'euros, ce sont désormais 40% du chantier de cette LGV Toulouse-Bordeaux qui sont financés. C'est ce même montant que devront régler les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, ainsi que les Métropoles de Bordeaux et Toulouse. La dernière partie sera financée par l'Union européenne.

"Ce n'est pas tous les jours que je reçois une lettre pesant six milliards d'euros. Car, outre la participation de l'État, il y aussi celle de l'Europe, à hauteur de 20%", a ainsi commenté fièrement auprès de La Tribune, Jean-Luc Moudenc, confirmant ainsi les écrits de Jean Castex sur cette "contribution de l'Union européenne".

Ce sont dès lors deux autres milliards d'euros qui sont fléchés directement vers ce projet structurant pour les deux régions du Sud-Ouest de la France. Si aujourd'hui il est évalué à un peu plus de sept milliards d'euros au total, du côté du Capitole on ne manque pas de rappeler que ces estimations datent de 2017. Sous-entendu, la facture pourrait dépasser aujourd'hui les huit voire les neuf milliards. Il est d'ailleurs à souligner que la somme totalement du co-financement annoncé par le courrier du chef du gouvernement avoisine les dix milliards d'euros. Un premier indice ?

Une société de financement dédiée aux contours arrêtés à la fin de l'été ?

Désormais, une autre étape doit être franchie à savoir la création d'une société de financement dédiée au projet de cette LGV Toulouse-Bordeaux. En ce sens, une réunion interministérielle importante s'est tenue à la mi-avril avec les collectivités locales.

"Comme vous le savez, j'ai, dès ma prise de fonctions, relancé les concertations entre l'État et les collectivités sur les conditions précises de constitution de cette société. Je souhaite que ces discussions puissent aboutir d'ici à la fin de l'été 2021", écrit Jean Castex aux deux élus locaux.

Pour alimenter cette société dédiée, deux pistes se dégagent, à savoir une taxe spéciale sur les bureaux comme ce qui se fait en Île-De-France pour financer son Grand Paris Express et une nouvelle répartition de la TICPE (taxe sur l'essence). Cette fiscalité spécifique doit ainsi permettre de financer les deux tiers de l'emprunt pour un projet évalué à près de neuf milliards d'euros. Le tiers restant devra être partagé entre les collectivités territoriales intéressées et l'État, en tout cas c'est ce qui est espéré en Occitanie.

Un montage financier qui devrait permettre de lancer le chantier à l'horizon 2024-2025 pour une mise en service en 2030. Ainsi, Toulouse ne sera plus qu'à 3h10 de Paris et 1h05 de Bordeaux. Mais ce calendrier reste encore à confirmer.

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Commentaires 10
à écrit le 29/04/2021 à 13:30
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L'autre problème sera l'engorgement de la gare de Bordeaux qui va devoir s'adapter et des lignes a construire! Tout cela pour les parigots! C'est une vision de l'avenir dogmatique tel que l'on nous les présentes dans certain films SF!

à écrit le 29/04/2021 à 13:24
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Arrêtez de nous parler "d'Europe" alors qu'il ne s'agit que de l'UE de Bruxelles qui n'est qu'un parasitisme et ne produit rien!

à écrit le 29/04/2021 à 12:26
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Bordeaux - Toulouse : quelle sera la ville desservie ? > le train du matin pour les affaires partira de Bordeaux ou de Toulouse ? > qui est installé dans les wagons de tête (aujourd'hui Bordeaux) ? Une nouvelle gare est-elle prévue pour Tou...

à écrit le 29/04/2021 à 8:30
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L affichage du budget est sous dimensionné c est plutôt une dizaine de milliards d investissements . Par contre ça va dans le sens de l avenir en désenclavant certains départements et mettant moins de voiture sur les routes . Dommages que le ferrouta...

le 29/04/2021 à 10:56
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encore 10 milliards de dépensés en attendant (combien de législatures ?) qu'un brillant écolostupide en obtienne la fermeture parc eque trop bruyante et polluante cf les centrales nucléaires. Ils n'ont rien appris...

à écrit le 29/04/2021 à 6:30
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L'etat aime lever les impots, il n'est bon qu'a cela. Depuis Colbert rien n'a change, c'est comme ca. En 22 votez plus intelligent et exigez un changement global de votre constitution etablie par des nantis pour des nantis.

le 29/04/2021 à 8:28
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Troll russe ou chinois ?

à écrit le 29/04/2021 à 1:26
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A Bruxelles, on prépare déjà les affiches "Ici l'Europe investit", avec le drapeau qui va bien. Sauf que l'Europe investit avec notre argent.

à écrit le 28/04/2021 à 22:03
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six c'est 24 et après 50, tant que le robinet est ouvert

à écrit le 28/04/2021 à 18:30
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"l'État et l'Europe vont apporter six milliards d'euros" Concernant l'Europe ,les 4,1 milliards d'euros c'est une partie de ce qu'on leur donne chaque année qui nous rende donc.Car d'après l'article 31 du projet de loi de finances pour 2021, la co...

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