Le nouveau président de l’université Toulouse 1 veut "rapidement" reconquérir l'Idex

Tout juste élu à la tête de l’université Toulouse 1 Capitole, Hugues Kenfack veut relancer un établissement qu'il considère comme "complètement à l'arrêt" depuis quelques années. À court terme, l’objectif est de retrouver le label Idex, dont elle a récemment été écartée. Le nouveau président de l'établissement toulousain envisage également plusieurs changements au sein de l'administration, ainsi qu'un renforcement de l'équipe éducative.
Hugues Kenfack succède à Corinne Mascala à la tête de l'université Toulouse 1 Capitole.
Hugues Kenfack succède à Corinne Mascala à la tête de l'université Toulouse 1 Capitole. (Crédits : DR)

"Nous nous sommes rendus compte que notre université était complètement à l'arrêt. Elle ne répond pas suffisamment aux mutations du monde universitaire. Ce dernier subit des changements. Ils peuvent être d'ordre institutionnel avec les nouvelles lois sur la recherche ou d'ordre pédagogique avec les ajustements nécessaires contre la Covid-19. Face à tout cela, notre établissement est en stagnation et avance lentement depuis quelques temps", explique à La Tribune le nouveau président de l'université Toulouse 1 Capitole (UT1) Hugues Kenfack.

La structure éducative accueille actuellement 21.800 étudiants dans les filières droit, gestion et économie. Mais la pandémie engendrée par la Covid-19 a entraîné plusieurs difficultés pour assurer les enseignements nécessaires.

Ré-obtenir le label IDEX

C'est pour repartir de l'avant que Hugues Kenfack a été élu d'une courte tête devant la présidente sortante Corinne Mascala (17 votes contre 14). D'autant plus que l'école ne dispose plus du label Idex (université d'excellence).

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"Depuis juin dernier, notre université ne figure plus dans les universités de recherche intensive française, association d'une douzaine d'établissements de haut rang, fondée le 16 juin 2020, réunissant les seules universités d'excellence, poursuit le nouveau président. Nous en sommes désormais exclus. Cette véritable rétrogradation n'est pas logique au regard de ce que constitue la force du site toulousain, et spécialement notre université. Il s'agit désormais de relever, rapidement, ce défi pour que, grâce à son énergie, Toulouse retrouve sa juste place."

Pour réussir à ré-obtenir ce label, l'UT1 entend modifier sa stratégie. Plusieurs changements sont ainsi prévus, à commencer par une évolution du système administratif.

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"La première chose que nous comptons faire consiste à refonder l'université par de nouveaux statuts équilibrés, détaille Hugues Kenfack. C'est un défi majeur. L'autonomie des universités est arrivée, mais pas celle des composantes de ces établissements. Nous croyons que les décisions doivent être prises au plus près possible des personnes concernées. Nous allons refonder l'université par de nouveaux statuts qui vont permettent l'autonomie de chacune des composantes. Cela donnera la possibilité à chacune d'entre elles de se développer harmonieusement. Nous comptons notamment associer les étudiants à la gouvernance de l'université, il faut faire confiance aux étudiants pour qu'ils aient confiance en eux. Pour cela, il faut donc régulièrement les consulter sur leurs attentes et leur insertion professionnelle".

Un pari dans lequel le nouveau président de l'université pourrait devoir investir. En 2020, le budget de l'UT1 était de 126,7 millions d'euros, dont 34% dédiés à la recherche et les 64% restants à la formation. Plusieurs missions sont d'ores est déjà à l'ordre du jour.

"Je souhaite retrouver une vie sociale et un dialogue constructif. Il faut également assurer le bien être, la santé, la sécurité et de bonnes conditions de travail à toutes les personnes se trouvant dans notre structure. Enfin, nous entendons préserver une recherche de qualité", énumère Hugues Kenfack.

Un développement de l'équipe éducative à l'ordre du jour

Afin d'assurer la réussite de ces objectifs, il envisage de développer le personnel de l'UT1. En 2020, 671 enseignants-chercheurs et 558 administratifs (dont 385 titulaires) étaient présents dans l'établissement. "Il ne faut pas s'asseoir sur ses lauriers. Nous voulons conserver nos éléments et en recruter de nouveaux qui vont permettre une recherche de qualité". Grâce à une équipe éducative renforcée, Hugues Kenfack espère donc proposer de nouvelles offres aux étudiants.

"Nous allons repenser l'offre de formation et multiplier les double-diplômes et les formations internationales. Le coût d'un double diplôme est modeste par rapport aux résultats obtenus. Il procure un avantage concurrentiel important qui permet aux étudiants qui le possèdent une insertion professionnelle quasiment à 100%. Enfin, nous voulons pratiquer une politique offensive d'apprentissage des langues étrangères. Il n'est plus possible qu'un jeune sorte de chez nous sans maîtriser un autre dialecte que le français".

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