La startup toulousaine Junglo lance des points relais à vélo en hypercentre

Fondée en août 2021, Junglo vient de lancer une nouvelle offre de points relais mobiles, qui remplace le concept d’origine. Désormais destiné à l’ensemble des habitants de l’hypercentre de Toulouse, le service permet d’expédier et de réceptionner un colis en pleine rue, à des horaires qui devraient séduire les actifs. Accompagnée par C-Discount ou encore Relais Colis, la jeune pousse toulousaine espère se déployer dans une trentaine d’agglomérations françaises d’ici deux ans.
Depuis juin 2022, la startup Junglo propose une offre de relais colis en vélo-cargo dans l’hypercentre de Toulouse. Comme ici, place Saint-Georges.
Depuis juin 2022, la startup Junglo propose une offre de relais colis en vélo-cargo dans l’hypercentre de Toulouse. Comme ici, place Saint-Georges. (Crédits : Junglo)

"De nos jours, on constate un manque de point relais en hypercentre. Nous avons donc tendance à choisir un point relais un peu plus éloigné, auquel nous nous rendons en voiture. Cela génère de la pollution. Aussi, le taux d'échec pour les livraisons à domicile en journée est énorme, avec un taux avoisinant les 30 % en hypercentre. Cela génère des seconds passages de transporteurs, qui polluent eux-aussi. Tout cela m'a donné l'idée de fonder le service Junglo", explique Vanessa Golfier, fondatrice du service toulousain de points relais à vélo.

Créée en août 2021, la startup s'est faite connaître avec un autre concept : des points relais mobiles en entreprise. L'idée était d'utiliser des camionnettes et des vélos-cargos pour permettre la réception et l'expédition de colis directement sur le lieu de travail des Toulousains. Expérimenté pendant plusieurs mois par des sociétés comme Airbus, Safran ou Liebherr, le concept Junglo a finalement été mis à mal par la crise sanitaire et les conséquences qui en ont découlé.

« Le problème c'est que le gouvernement à imposé le télétravail avec la crise sanitaire. [...] Le volume n'était pas au rendez-vous, c'était compliqué. J'ai donc du me réinventer pour toucher une cible plus large », explique la dirigeante, qui était parvenue à séduire de grands noms du transport comme GLS et Relais Colis.

Toujours convaincue que les actifs urbains dépensent trop de temps et d'énergie pour récupérer leurs colis en point relais, Vanessa Golfier a donc retravaillé son offre et imaginé un concept inédit.

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Des points relais à vélo

"Le but c'est de créer un nouveau service à destination des usagers de l'hyper-centre qui ont des difficultés à trouver des points relais qui correspondent à leur mode de vie", argumente la cheffe d'entreprise.

Le pitch ? Des points relais en pleine rue grâce à des vélo-cargo, accessibles aux quatre coins du centre-ville d'une métropole sur 24 créneaux horaires d'une heure (le midi et en début de soirée). La nouvelle offre, lancée le 23 juin 2022 à Toulouse, n'en est qu'à la phase pilote. Pour l'heure, seuls quatre points relais sont lancés : Wilson, Capitole, Alsace Lorraine et la place Saint-Georges. La jeune entreprise se donne effectivement jusqu'à l'automne pour tester et améliorer le service, avant de le déployer à grande échelle, jusqu'à dix à douze point relais par ville.

Junglo-alsace

La livraison de colis sur le dernier kilomètre représente 20 % du trafic urbain selon une étude de l'Ademe datant de 2018. Junglo espère être une solution efficace pour décarboner les centres-villes (Crédits : Junglo).

Convaincu par ce nouveau concept, Relais Colis a renouvelé sa confiance à Junglo. C-Discount, qui a accompagné l'entrepreneure avec son incubateur, est aussi de la partie. Une marque de crédibilité et de confiance qui pourrait amener d'autres transporteurs à faire appel au service occitan. C'est en tout cas l'objectif à terme.

"Avec cette phase de test, nous attendons de voir l'appétence des usagers de colis pour notre service, mais nous verrons aussi si nous correspondons aux attentes des transporteurs et des retailers", explique Vanessa. Son entreprise, et sa promesse de livraisons décarbonnées sans impacter la qualité de vie, doit pouvoir répondre aux objectifs de RSE de ses clients et prospects.

La Redoute, Beauté Privée ou encore ShowRoomPrivé, comme tous les acteur du e-commerce qui font appel au service Relais Colis, proposent également les points relais à vélo de Junglo. De quoi s'assurer une belle visibilité pour faire grimper la notoriété de la startup, et mieux faire connaître ses engagements...

"Nous défendons une approche socialement éthique"

"Junglo est une entreprise à mission : la mission première c'est la réduction de l'impact CO2 sur le dernier kilomètre du transport de marchandises, le deuxième engagement c'est le respect des personnes qui opèrent le service", explique la fondatrice de la startup à La Tribune.

Vanessa Golfier indique qu'elle souhaite lutter contre l'ubérisation, et qu'elle effectue pour cela une sélection de ses coursiers selon "certains critères" afin de défendre une approche "socialement éthique". Et cela, sans que ses livreurs ne soient salariés. En tout cas pour l'instant.

La toute jeune startup ne compte effectivement dans ses rangs aucun autre salarié que sa dirigeante, mais une dizaine de personnes s'engagent quotidiennement dans le développement du projet selon ses dires.

Les nombreuses rencontres qu'a effectuée la lauréate de FrenchTech Tremplin à l'IMT Starter, dans les incubateurs de ShowRoomPrivé et C-Discount à Paris, ou encore à l'IoT Valley, où siège son entreprise, à Labège, ont de toute évidence participé à la mise en place de cette nouvelle offre, que la dirigeante espère voir essaimer aux quatre coins du territoire hexagonal.

Un développement à grande vitesse ?

Car l'objectif affiché est celui d'un déploiement à grande vitesse, avec une présence dans chacune des trente plus grandes agglomérations françaises en l'espace de deux ans. La fondatrice de Junglo aimerait structurer une équipe comprise entre 20 et 30 salariés dans le même temps, et mettra en place une première vague de recrutements à l'automne : des équipes logistique, marketing, communication et RH seront formées.

Vanessa devra pour cela convaincre les banques et les fonds d'investissement de lui prêter les sommes nécessaires pour atteindre ses ambitions. Pour cette raison, aucun objectif de chiffre d'affaires ou de croissance annuelle n'est communiqué publiquement.

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