Beeguard lance un compteur d’abeilles vidéo pour lutter contre la surmortalité des colonies

La startup toulousaine Beeguard et le bureau d'études Apilab ont co-développé un compteur d’abeilles vidéo qui intègre de l’intelligence artificielle. Le produit pourrait apporter de nouvelles connaissances importantes aux scientifiques.
Le compteur permettra d’établir un lien de cause à effet entre la pollution de l’environnement et la surmortalité des abeilles.
Le compteur permettra d’établir un lien de cause à effet entre la pollution de l’environnement et la surmortalité des abeilles. (Crédits : Beeguard)

"Des abeilles meurent tous les jours, c'est le cycle de la vie. Mais si une pression chimique (pollution, dégazage, traitement phytosanitaire) a un impact sur la mortalité d'une colonie, nous allons désormais pouvoir le détecter très rapidement. Avec le compteur d'abeilles vidéo, nous permettons de matérialiser la cause de la surmortalité au sein d'une ruche", explique Christian Lubat, le président de Beeguard.

30% des colonies d'abeilles disparaissent chaque année en France selon l'UNAF, l'Union nationale de l'apiculture française. Un phénomène inquiétant dont s'est saisie la startup toulousaine. Ainsi, après avoir développé des produits destinés aux apiculteurs soucieux de mieux gérer leurs exploitations (4.000 ruches équipées), l'entreprise s'est progressivement faite une place sur le marché de la biosurveillance. Une tendance qu'elle poursuit en présentant cette semaine, à l'occasion du salon Pollutec, le compteur d'abeilles Apialert.

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Une IA équipe le compteur d'abeilles vidéo

Beeguardabeilles

L'intelligence artificielle (IA) développée par Beeguard est capable de reconnaître chaque abeille d'une colonie (Crédits : Beeguard).

En collaboration avec le bureau d'études spécialiste de l'abeille Apilab, l'équipe de recherche et développement de Beeguard a mis au point pendant deux ans un compteur d'abeilles vidéo. Celui-ci a la particularité d'intégrer de l'intelligence artificielle.

"Via un flux vidéo, l'intelligence artificielle que nous avons créée est capable de reconnaître des abeilles et de les traquer en continu sur la planche d'envol."

Christian Lubat, fondateur de Beeguard.

Concrètement, cela permet au détenteur du produit (apiculteurs, entreprises, pouvoirs publics) de connaître le niveau de mortalité d'une colonie. Une abeille qui ne revient pas de sa mission de butinage est effectivement considérée comme morte.

Si un seuil de surmortalité est atteint, une alerte est envoyée au propriétaire de la ruche. Dès lors, il sait que le niveau de pression de la pollution sur l'environnement de sa ruche est trop important et peut agir pour sauver le reste de la colonie. Pour cela, des analyses scientifiques complémentaires peuvent être effectuées par des entreprises spécialisées, afin de connaître précisément le type de pollution à l'origine de la mort des abeilles.

Mais le compteur pourrait aussi être utilisé à d'autres fins, par "des personnes qui ont une démarche engagée et engageante sur le plan de la biodiversité environnante", espère Christian Lubat.

Un outil utile aux scientifiques ?

L'entrepreneur voudrait ainsi que son produit permette d'apporter des preuves concrètes, aujourd'hui manquantes, des effets positifs que peuvent avoir certaines pratiques sur la santé des pollinisateurs. Cela afin de légitimer la mise en place de mesures de préservation de la biodiversité au sein d'exploitations agricoles par exemple, ou de convaincre des industriels qui doutent des conséquences dévastatrices que peut avoir leur activité sur l'équilibre de l'environnement alentour.

Le compteur d'abeilles pourrait donc mettre un coup d'accélérateur sur les connaissances qu'ont les scientifiques sur les effets de l'environnement d'une ruche sur une colonie, et donc sur la mise en place de politiques dédiées. D'autant que Beeguard assure avoir réussi à atteindre un taux d'erreur inférieur à 5%.

La société toulousaine ouvrira les précommandes de son système Apialert au cours du salon international Pollutec, qui se déroule du 12 au 15 octobre à Lyon. Un pack dédié, qui intègre la technologie d'analyse du bol alimentaire, va être commercialisé à 1.250 euros par an et par ruche.

Une campagne de financement participatif

À noter que Beeguard a levé récemment 250.000 euros auprès d'OcSeed pour poursuivre son développement, et fait toujours appel à des investisseurs par le biais d'une campagne de financement participatif sur la plateforme Epargne Occitanie. La fin de la collecte est prévue le 4 novembre.

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