Viticulture : des drones pour traiter les terrains trop pentus

La startup toulousaine Dron'Aero développe des drones autonomes pour les viticulteurs qui ne peuvent pas traiter leurs vignes par tracteur. Équipés d'un système de navigation et d’une base de recharge automatique, les engins volants permettent de brumiser avec précision les produits de traitement sur demande. La jeune pousse, qui compte réaliser une levée de fonds en 2020, vise une industrialisation de ses drones en 2022.
Les viticulteurs se retrouvent parfois face à des difficultés topographiques ou climatiques pour traiter leur vignoble.

Cyril Chiotasso, ingénieur aéronautique, a grandi dans une famille d'agriculteurs. Alors, lorsque son cousin, viticulteur bio, éprouve des difficultés à traiter ses vignes il décide de mettre ses compétences au service de l'agriculture. Les viticulteurs qui doivent traiter leur vignoble une dizaine de fois par an, se retrouvent parfois face à des difficultés topographiques ou climatiques. Leur terrain, trop en pente, ou les conditions météorologiques rendant les sols boueux et donc inaccessibles en tracteur ne leur permettent pas de réaliser rapidement ces traitements. L'ingénieur imagine alors une solution volante qui éviterait ces différentes problématiques.

"L'épandage aérien par hélicoptère est interdit en France depuis 2014 pour des raisons compréhensibles de dérive vers le voisinage. De fait, dans les coteaux escarpés, les viticulteurs sont contraints de réaliser leurs traitements à la main, avec des pulvérisateurs à dos. Et ceux sur des pentes pouvant atteindre 30% et plus ne pouvaient pas mécaniser le traitement de leurs vignes. Les drones sont la solution car avec on peut être beaucoup plus près du végétal et cela évite les risques de dispersion. C'est un système qui respecte le sol, le végétal, l'opérateur et le voisinage", explique Cyril Chiotasso, fondateur de Dron'Aero.

Si la pulvérisation à partir de drones est autorisée sous forme d'expérimentations depuis octobre 2019 dans l'Hexagone, et sur des terrains avec une pente de plus de 30%, elle est déjà très répandue en Asie et commence à se développer en Suisse. Cyril Chiotasso décide donc d'utiliser cette technologie et s'est lancé dans le développement d'un drone autonome équipé d'un système de navigation précis et d'une base de recharge automatique, qui permet de brumiser les produits de traitement sur demande. Et, il fonde Dron'Aero en janvier 2019, à Toulouse.

Des drones en expérimentation jusqu'en 2021

La startup, dont le système de brumisation est à l'étude, développe ses propres drones. Pour le moment, leur prix n'est pas connu mais l'ingénieur assure qu'il sera accessible.

"Nous avons voulu des drones Made in France, respectant les plus hauts critères de sécurité, performance, robustesse et qualité car nous voulons rendre service à un monde agricole et viticole malmené par des distorsions de prix, taxes et autres idées reçues", déclare le fondateur.

Le prototype de Dron'Aero, Bacchus, est actuellement en conception. Les premiers tests sur vignobles, pour ce drone destiné à remplacer tracteurs et pulvérisateurs au sol, débuteront dès l'été 2020. L'expérimentation devrait durer jusqu'à fin 2021 pour une industrialisation en 2022. À cette occasion la startup prévoit une levée de fonds d'ici la fin d'année.

La jeune entreprise, qui est hébergée à l'InnovSpace de l'Isae-Supaero et incubée par l'accélérateur régional Nubbo, doit encore faire ses preuves sur ce marché viticole mais souhaite se diversifier sur d'autres secteurs agricoles comme la grande culture ou encore la reforestation. Composée de trois salariés, la startup recrute trois personnes d'ici l'été prochain.

Lire aussi : Delair, une success story internationale dans le drone civil

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Commentaires 3
à écrit le 21/01/2020 à 9:05
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Franchement, en pente, soit on le fait à la main, soit on n'y cultive rien.

à écrit le 20/01/2020 à 19:58
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Il y a une autre solution, c'est de ne pas traiter avec de la chimie. Le vin en bio dynamie, c'est possible et tellement moins nocif.

le 21/01/2020 à 17:34
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Biodynamie ou pas, il reste nécessaire de traiter les vignes pour obtenir une récolte de belle qualité...

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