
Comment passer de quatre salariés à 200 salariés aujourd'hui ? Comment atteindre le cap des 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en autant d'années d'existence ? Comment faire passer sa chaîne de production de 25 produits par an à une centaine par mois ? Tel est le défi relevé par l'entreprise toulousaine Delair, spécialisée dans la construction de drones civils à destination des professionnels.
Fondée en 2011 par quatre ingénieurs issus de Polytechnique - Benjamin Benharrosh, Michaël de Lagarde, Bastien Mancini et Benjamin Michel - la société vise alors les grands comptes publics et privés comme la SNCF, Enedis, les gestionnaires de plateformes pétrolières, les entreprises de BTP et les exploitants agricoles. Pour séduire cette clientèle, les Toulousains proposent alors des drones sans hélice, légers, avec une grande autonomie. La recette plaît.
Malgré un chiffre d'affaires de seulement 87 000€ en 2013, l'entreprise boucle une levée de fonds de 3 millions € devant lui permettre de passer à 100 drones fabriqués dès 2014 et le lancement de la commercialisation à l'international.delair
Une croissance à grande vitesse
Ce tour de table n'est que le premier d'une longue série. Le fabricant toulousain lève ensuite 13 millions d'euros en 2015, puis 8,6 millions d'euros en 2016. Ces opérations financières soutiennent la folle croissance de l'entreprise qui reprend ses concurrents en difficultés comme le bordelais Eukréa Electromatique en septembre 2016, puis le belge Gatewing.
Parallèlement, Delair tisse son réseau commercial à l'international en ouvrant des bureaux à Paris, Gand, Los Angeles, Bejing et Singapour. "Aujourd'hui, nous avons une centaine de revendeurs dans le monde et nos solutions sont distribuées dans plus de 70 pays", se réjouit Thomas Nicholls, directeur du marketing de Delair. Mais l'appétit de l'entreprise toulousaine ne fait que s'aiguiser. En septembre 2018, elle réalise "la plus grosse levée de fonds de notre histoire" auprès d'Intel Capital, annonce son président, Michael de Lagarde, à la demande d'Intel. Une quatrième levée de fonds qui lui permet de mettre la main sur son concurrent américain Airware et sa filiale française RedBird en fin d'année dernière.
Place au software
"En 2018, nous sommes passés de 110 personnes à 180 dans le monde. Sur 2019, on aura encore une vingtaine de recrutements, mais l'idée reste quand même une stabilisation de l'activité. Nous avons une société prête à faire face à la croissance de son marché", analyse Michael de Lagarde.
Surtout, cette levée de fonds a permis à Delair de développer sa plateforme d'exploitation des données récoltées par drone, delair.ai, dont la commercialisation vient d'être lancée.
"Aujourd'hui, notre activité hardware (fabrication de drones, ndlr) représente 70% de notre chiffre d'affaires, contre 30% pour le software (exploitation des données, ndlr). Mais nous prévoyons un inversement de cette tendance d'ici deux à trois ans", annonce le CEO de Delair.
Signe que cette dernière va asseoir sa position dominante sur le marché dans les prochaines années.
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