Delair lance sa plateforme d'exploitation des données

Le fabricant de drones toulousain Delair annonce à La Tribune la création, mercredi 6 février, de sa propre plateforme numérique de gestion et d'exploitation des données collectées par des drones, nommée Delair Aerial Intelligence. Fonctionnant grâce à de l'intelligence artificielle, ce cloud permet à ses utilisateurs de gérer avec une meilleure efficacité leur activité et leurs stocks. Ainsi, Delair compte rendre majoritaire dans son chiffre d'affaires l'activité software d'ici deux à trois ans.
Après plusieurs années de développement, le fabricant toulousain de drones professionnels lance sa plateforme de gestion des données récoltées par drone.
Après plusieurs années de développement, le fabricant toulousain de drones professionnels lance sa plateforme de gestion des données récoltées par drone. (Crédits : Delair)

"En soit, un drone est un outil qui ne sert à rien si les données qu'il récolte (les photos, ndlr) ne sont pas exploitées et il est impensable de les regarder une à une pour en retenir des informations", lance Michaël de Lagarde, co-fondateur et CEO de Delair, le fabricant de drones professionnels basé à Labège (Haute-Garonne). Alors, pour compléter son activité hardware (la construction de drones), activité sur laquelle l'entreprise toulousaine a concentré une grande partie de ses efforts depuis sa création en 2011, Delair présentera mercredi 6 février une plateforme du nom de Delair Aerial Intelligence, afin de développer son activité software (traitement des données).

"C'est une plateforme de traitement d'imagerie drone qui sert à construire des jumeaux numériques d'infrastructures en 2D et en 3D à partir de ces images. Cela peut être des infrastructures classiques comme des sites industriels, des lignes électriques, des exploitations agricoles ou encore des mines et carrières. Une fois ce jumeau numérique créé, l'exploitant va avoir une image extrêmement précise de son site, avec une information qui va venir en permanence du terrain rafraîchir le jumeau numérique. Cet outil permet donc à l'utilisateur de prendre les meilleures décisions concernant la gestion de son site", explique Michaël de Lagarde.

Surnommée "delair.ai", ce service cloud accessible simplement via un accès Internet permet de comparer dans le temps la répartition du stock et sa gestion dans une carrière, de suivre l'avancée d'une plantation et ainsi de mieux cibler les opérations de traitement et d'assainissement, ou encore de connaître l'état du réseau électrique pour faciliter sa maintenance, pour ne citer que ces exemples. Cette précision dans l'information "permet ainsi une réduction des coûts, notamment de maintenance, de l'ordre de d'un tiers à un dixième selon les applications", souligne le dirigeant. Ce qui peut en l'occurrence rapidement rentabiliser l'investissement pour utiliser cette plateforme, son coût étant de 208 euros (ou 250 dollars) par crédit sachant qu'un crédit représente un projet (ou un jumeau).

Delair.ai

Un exemple d'analyse que permet la plateforme conçue par Delair./ (Capture d'écran).

Une plateforme que Delair veut facile à adopter

La gestion de la masse de données et la série d'outils de visualisation, traitement, mesure et stockage que propose Delair Aerial Intelligence fonctionnent grâce à de l'intelligence artificielle implantée dans cette nouvelle technologie. Mais cette plateforme n'est pas uniquement capable de gérer de la donnée récoltée par un drone.

"Elle est capable d'exploiter des données satellites, des données aériennes autrement récoltées que par un drone, des données IoT (internet des objets, ndlr) ou des photographies prises par un appareil photo classique ou même un téléphone portable par exemple", précise le fondateur de l'entreprise toulousaine.

Avec cette possibilité, Delair veut faire de son nouveau service un produit facile à adopter par ses clients. C'est pourquoi "delair.ai" peut recevoir des données déjà stockées sur d'autres plateformes et inversement. "Cet outil est également utilisable avec tous les drones et pas seulement avec ceux conçus par Delair", fait savoir Thomas Nicholls, le directeur du marketing au sein du fabricant toulousain.

Un projet lancé en 2013

La capacité d'adaptation de Delair Aerial Intelligence a déjà séduit une cinquantaine de clients utilisateurs de la société de Michaël de Lagarde, car en réalité la plateforme existe depuis quelques années en interne.

"Nous sortons notre offre delair.ai maintenant mais c'est le fruit de plusieurs années d'exploitation des données. Par le passé, nous avions notre plateforme en interne et donc ces algorithmes d'apprentissage automatique se basent sur des années d'expérience", raconte Thomas Nicholls.

"Cette plateforme existe chez nous depuis 2013. Au début, nous l'avons utilisé comme un outil interne pour faire du service, puis nous avons commencé à la commercialiser via Intel et aujourd'hui, nous estimons que le produit est suffisamment mature pour être utilisé comme un outil de travail par nos clients finaux", ajoute son dirigeant, Michaël de Lagarde.

Ainsi, la levée de fonds opérée auprès d'Intel Capital en septembre 2018 a permis d'accélérer le développement de cette plateforme en finançant notamment la constitution d'une équipe de développeurs chez Delair.

Un déménagement prévu

Désormais, l'objectif du concepteur de drones professionnels est de doubler le nombre d'utilisateurs de cette plateforme chaque année, et donc d'atteindre la centaine de clients d'ici fin 2019. À même échéance, Delair vise le millier de ventes annuel, après avoir réalisé un chiffre d'affaires de 7,2 millions d'euros en 2017 (exercice 2018 pas encore terminé, ndlr).

"Aujourd'hui, notre activité hardware représente 70% de notre chiffre d'affaires, contre 30% pour le software. Mais nous prévoyons un inversement de cette tendance d'ici deux à trois ans", annonce le CEO de Delair.

Si le siège de l'entreprise est à Toulouse, l'entreprise compte également des bureaux à Paris, Gent (Belgique), Los Angeles (États-Unis), Singapour, et Beijing (Chine), et compte au total 180 salariés. Mais la majorité d'entre-eux (130) sont installés au siège toulousain de Labège. Pour combien de temps encore ? Avec une vingtaine de recrutements prévus à l'échelle mondiale en 2019, la direction réfléchit à un déménagement de ces équipes toulousaines "fin 2019-début 2020", tout en restant sur l'agglomération.

Lire aussi : Le Toulousain Delair acquiert l'Américain Airware

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Commentaire 1
à écrit le 13/02/2019 à 12:30
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