C'est un premier pas vers sa transition énergétique. Installé à Eauze (Gers), le domaine Tariquet vient de se doter d'une technologie qui garantit le froid au cours de la vinification et qui permet de récupérer la chaleur produite par ce système. Après un an de travaux, cette installation, spécifiquement conçue pour la vinification, va accompagner cette entreprise dans la réduction de son empreinte carbone.

"En tant que propriétaire récoltant, nous prenons l'ensemble des risques et notamment climatiques. L'urgence climatique passe avant tout. Notre responsabilité doit donc être envisagée au sens large et notamment sur notre consommation d'eau et notre empreinte carbone. Le vin n'est pas un produit de première nécessité, il doit donc être exemplaire. Nous sommes engagés depuis 30 ans dans l'agriculture raisonnée et la responsabilité sociétale", explique Rémy Grassa, directeur général du Domaine Tariquet.

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25 % d'économie possible

Ce nouvel équipement permet de récupérer et de transporter, à 100 m du site de vinification, la chaleur produite par ce groupe froid pour chauffer les bâtiments administratifs du domaine, le bâtiment de stockage et l'eau des sanitaires. Elle lui permettra ainsi de réduire sa consommation énergétique de 1 000 MWh, soit 25% d'économie sur sa facture par an. C'est l'équivalent de la consommation énergétique annuelle d'une centaine de foyers.

"Le groupe froid va nous permettre de réduire notre empreinte carbone pour le même rendement de froid. De novembre à décembre c'est la période de vinification, il faut garantir le froid lors de ce processus. C'est aussi à ce moment-là, que nous avons besoin de chauffage", détaille le dirigeant.

Cette installation a été entièrement financée par EDF Commerce Sud-Ouest, pour un coût total de 774 000 euros. Un accompagnement qui s'inscrit dans le dispositif des Certificats d'économies d'énergie, soit l'obligation pour les vendeurs d'énergie de promouvoir l'efficacité énergétique auprès de leurs consommateurs. Le domaine Tariquet fait partie des premières caves gersoises à bénéficier de ce dispositif d'optimisation énergétique, selon EDF. Et son dirigeant ne compte pas s'arrêter là.

"Nous avons pour projet de créer une ferme photovoltaïque. Ce sera un modèle de production d'énergie solaire en "autoconsommation", c'est-à-dire que nous n'allons pas vendre l'électricité. Celle-ci alimentera le groupe de froid en énergie. D'ici deux à trois ans, les panneaux seront mis en fonction. L'installation, d'un coût d'1,2 million d'euros, sera amortie sur huit à dix ans. En tout, avec le groupe froid et les panneaux photovoltaïques nous atteindrons 40% d'économie sur notre consommation d'énergie actuelle", indique Rémy Grassa.

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Une année 2019 correcte pour le domaine

Depuis son rachat en 1912 par la famille Grassa, le domaine familial tient à rester un propriétaire récoltant. Il maîtrise donc tous les métiers, de la plantation de la vigne à la mise en bouteille, jusqu'à la commercialisation. Et, c'est à présent la cinquième génération qui est au commande, avec à sa tête Rémy Grassa et son frère Armin. Le domaine a pris de l'envergure puisqu'il totalise 1 125 hectares de vignes en production. Cela représente 9 millions de bouteilles vendues par an, une centaine d'employés et 150 travailleurs saisonniers. Pour l'année 2019, le domaine viticole accuse une baisse d'environ 15% de sa récolte. Une décroissance liée aux mouvements sociaux sur le territoire et également un contexte international peu favorable avec les taxes aux États-Unis.

"C'est principalement à cause d'effets climatiques. Nous avons eu du gel et du froid au début du printemps qui ont empêché la bonne floraison sur cette période. Les différentes grèves ont entraîné des blocages à l'export et notamment sur les zones de fret. Nous avons donc été légèrement impactés sur nos ventes même si 2019 reste une année correcte", informe le dirigeant.

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Distribué dans une soixantaine de pays

Le domaine, qui a réalisé 34 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, vend le plus de bouteilles lors des fêtes de fin d'année et au printemps, saison à laquelle les vins blancs sont le plus consommés. Le domaine Tariquet réalise 40 % de son chiffre d'affaires à l'export. Et ce, dans une soixantaine de pays comme entre autres, l'Allemagne, la Belgique, les Etats-Unis, le Canada ou encore le Japon. En France, il vend essentiellement auprès de cavistes, cafés, hôtels, restaurants et grossistes.

Le domaine viticole produit des Bas-Armagnac et des vins en IGP Côtes-de-Gascogne, dont 95% de blanc et 5% de rosé. Il propose actuellement 10 vins blancs différents, deux rosés et toute une gamme d'Armagnac. Le dernier né a vu le jour en 2019, nommé Entracte, c'est le premier effervescent du domaine Tariquet. Une réussite, selon Rémy Grassa : "il a très bien démarré, nous allons donc acheter des cuves supplémentaires spécifiques à l'élaboration de vins effervescents en méthode "Charmat" (méthode de fermentation en cuve close) avec élevage sur lies pour en produire plus, en 2020".