À Toulouse, les opérateurs d'Enedis travaillent avec un robot intelligent

Les techniciens d'Enedis qui interviennent pour entretenir le réseau électrique à Toulouse, sont désormais accompagnés d'un robot intelligent. Depuis quelques semaines, ce nouveau collègue technologique nommé Sidene a changé le quotidien de ces agents. Conçu par une startup de la région, il permet de transporter la trentaine de kilos de matériel que devait jusqu'à présent porter les agents sur leur dos. Reportage.
Sidene suit à la trace son opérateur tuteur dans les rues de Toulouse.
Sidene suit à la trace son opérateur "tuteur" dans les rues de Toulouse. (Crédits : Rémi Benoit)

"Follow-me" et c'est parti pour une tournée avec Sidene. Depuis quelques semaines maintenant, les Toulousains sont interpellés par la présence d'un robot à quatre roues avec des yeux qui suit à la trace les techniciens d'Enedis en intervention dans le centre-ville de Toulouse. Sidene, de la couleur bleue comme l'opérateur en charge de l'entretien du réseau, est un véritable bijou technologique mis au point par une startup basée à Cahors, TwinswHeel.

"Après avoir appuyé sur le bouton Follow-me le robot nous analyse grâce à son laser de détection 3D et 360° et ses six autres capteurs. Puis, il nous suit à la trace à environ 1,50 mètre de distance. Si jamais, une personne ou un animal passe entre l'opérateur en déplacement et Sidene, ce dernier s'arrête par sécurité", explique Tony Marchand, responsable de l'innovation chez Enedis.

Robot Enedis

La procédure pour que le robot suive son utilisateur ne nécessite que d'appuyer sur un bouton (Crédits : Rémi Benoit).

De plus, l'opérateur dispose d'une télécommande pour stopper le robot à tout moment en cas de problème, malgré sa vitesse bridée à 7 km/h. Dès lors, malgré l'importante autonomie du robot et son intelligence artificielle qui lui permet d'apprendre au fil de ses interventions, il n'est pas considéré totalement comme un robot autonome, ce qui facilite la vie de la filiale d'EDF.

"Sans la télécommande détenue par l'agent, il serait considéré comme un véhicule autonome et cela aurait nécessité de nombreuses autorisations administratives. Nous aurions eu besoin du feu vert du ministère de la Transition Écologique, des Transports, de la Ville de Toulouse et de la préfecture. Avoir toutes les autorisations m'aurait pris plus d'un an", estime le dirigeant.

Robot Enedis

Le laser de détection 3D à 360°, son "œil central" (Crédits : Rémi Benoit)

Une caisse à outils intelligente

Finalement, après huit mois de développement Sidene a été lancé sur le terrain au cours du mois de mars, à la suite d'une demande des opérateurs. Ces derniers réclamaient une innovation pour améliorer leurs conditions de travail et pouvoir faire des tournées à pied.

"Pour chaque intervention en centre-ville, nous devons laisser notre véhicule à un endroit souvent éloigné du lieu d'intervention, sans compter les contraventions par rapport au stationnement que nous recevons parfois, puis porter notre sac de matériels qui pèse 20 voire 30 kg. Sans oublier que parfois nous devons faire des allers-retours à notre véhicule pour récupérer encore du matériel", raconte Dorian, agent d'intervention chez Enedis depuis cinq ans.

Robot Enedis

Le robot peut porter jusqu'à une quarantaine de kilos de matériel (Crédits : Rémi Benoit).

C'est l'un des 10 opérateurs de l'agence de Balma d'Enedis (sur 40) qui s'est porté volontaire pour participer à l'expérimentation qui doit durer jusqu'en octobre. Pour lui, terminé le sac-à-dos au poids désagréable, il se déplace seulement avec Sidene, qui est en réalité une caisse à outils intelligente de 100 kgs, pour 130 centimètres de long et 70 de large.

"Au-delà du confort de travail qu'il nous procure, le robot nous permet de gagner beaucoup de temps. Le but étant de poser la voiture à un endroit et faire notre tournée dans les quartiers et zones piétonnes de manière efficace sans avoir à faire d'aller-retour au véhicule", poursuit le technicien.

À terme, l'ambition d'Enedis est de stationner Sidene dans des locaux dans le centre-ville toulousain, afin que les agents se rendent au travail en métro et donc sans prendre le véhicule pour s'adapter à la future ZFE (zone à faibles émissions) qui va être mise en place à Toulouse.

Lire aussi : À Toulouse, les voitures très polluantes bientôt chassées des grands axes ?

Robot Enedis

Quand les voitures des techniciens n'auront plus accès au centre-ville, Sidene sera l'alternative (Crédits : Rémi Benoit).

D'autres Sidene bientôt dans les rues de Toulouse et ailleurs ?

Grâce aux observations des opérateurs qui utilisent au quotidien le robot déjà quelques améliorations possibles ont été constatées : alléger Sidene, avoir des roues plus solides et l'équiper à terme d'un panneau solaire. Ce qui n'empêche pas Enedis de vouloir commander d'autres robots d'intervention d'ici quelques mois.

"À partir du mois d'octobre, nous allons aller le présenter en interne tous les directeurs opérationnels afin de les encourager à s'équiper d'un robot comme Sidene voire plusieurs. À Toulouse, plusieurs robots comme celui-ci ne seraient pas de trop. Nous espérons en commander une dizaine d'ici la fin de l'année, avant d'autres nouvelles commandes à terme", lance Tony Marchand.

Robot Enedis

Il est équipé de quatre roues motrices et directionnelles (Crédits : Rémi Benoit).

Seulement, le coût de développement du premier robot a été important (Enedis ne veut pas dévoiler son montant, ndlr) et seulement une commande importante pourrait faire chuter les prix. "Pour que l'opération soit viable et rentable pour nous, il faut que le robot nous coûte moins cher qu'une voiture, soit 5 000 à 6 000 euros", annonce le responsable de l'innovation.

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