Hyperion, un scan robotisé, pourrait assurer le contrôle qualité d’Airbus

Dans le cadre d’un projet de fin d’études, des étudiants toulousains ont mis au point Hyperion, un scan de surface pour détecter les malfaçons sur les carlingues d’avion. Présentation.
Le bras articulé bardé de capteurs mis au point par les étudiants de l’Upssitech permet de détecter les anomalies, une vérification jusqu’ici effectuée manuellement.
Le bras articulé bardé de capteurs mis au point par les étudiants de l’Upssitech permet de détecter les anomalies, une vérification jusqu’ici effectuée manuellement. (Crédits : DR)

Et si des étudiants poussaient Airbus à se réinventer ? Dans le cadre d'un projet de fin d'études, une vingtaine d'étudiants de l'école d'ingénieurs Upssitech (université Toulouse 3) ont travaillé sur un cahier des charges rédigé par l'avionneur européen et la PME locale NovaLynx.

"Ils devaient réaliser un système automatisé de contrôle de la qualité de la peinture sur les morceaux de carlingue. Mais cet outil devait également être capable de détecter une anomalie, comme l'absence d'un boulon ou d'une vis à un endroit précis. Pour le moment, ces contrôles sont effectués manuellement par des agents et cela leur prend beaucoup de temps. L'objectif est donc d'automatiser ce processus dans le cadre de l'usine 4.0", raconte Michel Taix, enseignant en robotique au sein de l'établissement formateur.

Après plusieurs semaines de réflexion, le projet baptisé "Hyperion" a débouché sur un bras robotisé de 2,10 mètres d'envergure, capable de porter une charge maximale de 14 kilos - que les étudiants avaient interdiction de photographier par souci de confidentialité industrielle. Son extrémité est équipée de plusieurs capteurs de haute technologie afin d'être capable de retransmettre sur l'interface numérique un modèle en 3D du morceau de carlingue, voire de l'avion, analysé.

L'opération dure quelques dizaines de secondes

"Grâce à l'interface homme-machine, l'utilisateur choisit les points de contrôle qu'il souhaite inspecter, puis grâce au scan le robot se repositionne par rapport aux points de contrôle demandés à l'aide d'algorithmes mis au point par les étudiants", explique
Michel Taix.

Ainsi, en l'espace de quelques dizaines de secondes (selon le nombre de points de contrôle demandés), le scan Hyperion analyse numériquement la pièce en question.
Les données de l'opération sont ensuite stockées dans un serveur, et l'utilisateur peut les exploiter à sa convenance. Néanmoins, les jeunes Toulousains ont déjà repéré des points d'amélioration possibles.

Tout d'abord, ils estiment que ce robot pourrait à terme devenir totalement autonome.
Dans le même sens, "on pourrait très bien envisager d'y intégrer de l'intelligence artificielle pour classifier la masse de données qui découle de chaque contrôle", ajoute le formateur. Maintenant, libre à Airbus de décider ce qu'il fera de ce bras robotique.

Un laboratoire commun avec le CNRS

"La principale demande était de voir si la technologie était réalisable. Désormais, Airbus et ses équipes vont continuer à développer ce prototype en interne", conclut Michel Taix. Ainsi, Airbus et le Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS
(Laas) viennent d'annoncer le lancement d'un laboratoire commun du nom de Rob4Fam.

Le but de ce nouveau lieu est de "développer ensemble des technologies innovantes pour concevoir des robots plus autonomes et plus réactifs, capables de s'adapte à leur environnement et de travailler en présence, et avec, des opérateurs humains", précise un communiqué commun. L'usine 4.0 n'est plus qu'une question de temps.

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