Hydrogène : le projet HyPort prend forme à l'aéroport de Toulouse-Blagnac

Maintenant qu'un lieu est arrêté, la construction de l'unité de production d'hydrogène vert à l'aéroport de Blagnac doit débuter dans les prochaines semaines. Une fois construite, ce dispositif permettra d'alimenter les véhicules de la plateforme aéroportuaire et des particuliers. Par ailleurs, l'entreprise HyPort SAS, qui porte le projet, compte faire de l'ingénierie de projet pour dupliquer ce dispositif en France et à l'international.
Une station à hydrogène à l'étranger.
Une station à hydrogène à l'étranger. (Crédits : AFHYPAC)

Malgré les incertitudes autour de son actionnariat, l'aéroport de Toulouse continue de se développer. Le projet HyPort, amorcé par la Région Occitanie il y a deux ans, avance à grand pas. Pour rappel, cette initiative consiste à produire sur place, puis à distribuer, de l'hydrogène vert (conçu à partir d'énergies renouvelables) pour les véhicules de la plateforme aéroportuaire, les transports en commun et les véhicules de particulier. Cette station d'hydrogène aura donc un usage interne, mais elle sera également ouverte au public. Enfin, des agents opéreront des livraisons d'hydrogène vert dans un rayon de 100 à 150 kilomètres autour de cette station.

"Après plusieurs mois de réflexion, son lieu d'implantation est arrêté. Elle sera construite près du portail C de l'aéroport, soit proche de la zone de bus et de fret. Mais cette future station sera installée du côté de la ville pour permettre son usage public", détaille Philippe Crébassa, le président du directoire de l'aéroport Toulouse-Blagnac.

Maintenant que ce choix primordial est fait, "nous espérons pouvoir débuter les travaux au cours du mois de mai ou juin prochain", estime Stéphane Arnoux, membre du comité stratégique d'HyPort et directeur du développement de l'hydrogène au sein de la société Engie Cofely H2 France, branche d'Engie à laquelle s'est associée le Conseil régional pour réaliser ce projet. Si tel est le cas, le désir de mettre à disposition de l'hydrogène vert dans la zone dès la fin d'année ou début 2020, sera alors réalisable.

Un modèle à dupliquer

Avant cela, les porteurs du projet ont mis sur pied la SAS HyPort, pour laquelle la Région Occitanie est actionnaire à 49 % via l'Agence régionale de l'énergie et du climat (Arec), les 51 % restants revenant à Engie Cofely H2 France. Cette SAS HyPort, qui aura un budget de 5 millions d'euros pour débuter, a vocation à diversifier ses activités une fois la station de Blagnac lancée.

"Avec ce projet, notre rôle est de faire la promotion de cette solution énergétique et d'installer des infrastructures là où il y a la demande dans la région. Ainsi, la société compte faire, à l'avenir, de l'ingénierie de projet si d'autres plateformes aéroportuaires par exemple se montrent intéressées pour accueillir un tel dispositif. Notre objectif est de proposer un modèle duplicable dans la région et ailleurs", fait savoir Stéphane Arnoux.

La direction de l'aéroport de Londres Heathrow a déjà fait part de son intérêt. Plus localement, l'aéroport de Perpignan s'est également montré intéressé et la société HyPort va déployer une unité de distribution à proximité de l'aéroport de Tarbes entre 2021 et 2023. "Le groupe Alstom, qui produit le train à hydrogène à Tarbes, a déjà signé un pré-contrat de distribution d'hydrogène", ajoute par ailleurs le directeur du développement de l'hydrogène au sein de la société Engie Cofely H2 France.

Lire aussi : Le train à hydrogène va être testé près de Toulouse

 La stratégie Hydeo

Retenu en novembre 2016 dans le cadre de l'appel à projet "Territoires Hydrogènes" initié par l'État, le projet HyPort fait partie d'une stratégie bien plus globale pour la Région Occitanie. Cette dernière s'est dotée d'une stratégie à l'échelle de son territoire pour l'ensemble de la filière hydrogène afin d'accompagner son émergence. Une première en France.

Nommée Hydeo, cette stratégie a pour mission de structurer la filière, mettre en relation ses différents acteurs, favoriser le déploiement de l'hydrogène, développer le tissu industriel du secteur et positionner la Région Occitanie en tant que région pilote et en pointe sur cette filière.

Avec cette feuille de route, Carole Delga vise une production de 4 000 GWh d'hydrogène vert à l'horizon 2050. L'hydrogène remplaçant les combustibles classiques HyPort devrait donc permettre d'éviter le rejet de plus de 1 500 tonnes de CO2 par an dans l'air selon les estimations.

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Commentaire 1
à écrit le 21/03/2019 à 11:09
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Les véhicules à piles à combustibles, pour le même genre d'usage qu'envisagé avec HYPORT sont déjà considérés comme intéressant , économique et utile en particulier au Japon et en Grande Bretagne ( voir conférence AEM 2016 de Guildford UK). Toutefois...

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