L'Occitanie veut son train à hydrogène

Lors des Journées de l'hydrogène dans les territoires les 26 et 27 septembre à Toulouse, Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, a exprimé son souhait d'accueillir le train à hydrogène sur son territoire. Lancé récemment en Allemagne par Alstom (installé à Tarbes notamment), ce train pourrait être testé sur la ligne Toulouse-Bayonne. Néanmoins, la Région Occitanie vient de s'associer avec la SNCF notamment pour le lancement d'un train hybride d'ici 2020.
L'Allemagne teste deux trains à hydrogène depuis le 17 septembre.
L'Allemagne teste deux trains à hydrogène depuis le 17 septembre. (Crédits : Alstom)

Le train à hydrogène arrivera-t-il en Occitanie avant la ligne à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux ? En terme de délais cela semble bien possible. Alors que la LGV, dans le meilleur des cas, ne devrait pas arriver avant 2030, le train à hydrogène lui pourrait faire son apparition sur les rails dans les prochaines années. C'est en tout cas le souhait qu'a exprimé Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, lors des Journées de l'hydrogène dans les territoires les 26 et 27 septembre à Toulouse.

"La Région Occitanie souhaite, et à tous les arguments pour, tester le train à hydrogène sur son territoire. J'ai fait part de cette volonté à notre président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa venue dans les Hautes-Pyrénées fin juillet. La ligne Montréjeau-Luchon pourrait très bien accueillir cette innovation", a déclaré Carole Delga lors de ce rassemblement national sur l'hydrogène.

Mais l'élue régionale voit au-delà de cette ligne de 36 kilomètres fermée depuis novembre 2014 pour son état jugée trop dégradée et qui attend donc une rénovation. L'ancienne ministre a rencontré jeudi 27 septembre son homologue de la Région Nouvelle-Aquitaine pour évoquer le sujet. "Je souhaite faire de la ligne Toulouse-Bayonne une ligne expérimentale pour le train à hydrogène. Je vais faire part de cette volonté à Alain Rousset pour que l'on travaille ensemble dans cette direction", expliquant quelques heures avant cette entrevue Carole Delga.

1 000 kilomètres avec un plein

Et si cette dernière a très fortement insisté sur ce sujet ces derniers jours, c'est qu'en Allemagne, cette technologie est sur les rails depuis le milieu du mois de septembre. Depuis le 17 septembre, deux trains à hydrogène Coradia iLint parcourent la centaine de kilomètres qui séparent Cuxhaven, station balnéaire de la mer du Nord, et Buxtehude, aux portes de Hambourg. Si les tests sont réussis, 14 autres trains de ce genre doivent être livrés en 2021 au Land de Basse-Saxe.

"L'alimentation du train en hydrogène est assurée par une station de distribution propre de The Linde Group (fournisseur d'énergie allemand, ndlr). Le Coradia iLint peut parcourir jusqu'à 1 000 kilomètres avec un plein et peut atteindre une vitesse maximale de 140km/h", explique dans un communiqué d'Alstom, le fabricant du train à hydrogène.

Émettant uniquement de la vapeur d'eau, le but de cette technologie est de remplacer les locomotives à diesel très polluantes qui circulent sur les 40 % du réseau ferroviaire allemand non électrifié. Un chiffre estimé à environ 50 % en France. De quoi aider les pouvoirs publics dans leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et le rejet d'émissions polluantes.

Une production en série du train hybride espérée en 2022

Et ce qui "agace" particulièrement Carole Delga dans ce dossier, c'est qu'une partie de la technologie du train à hydrogène testé en Allemagne est construite dans les ateliers d'Alstom...à Tarbes. Autrement dit, dans sa région, à 150 kilomètres de Toulouse. Un savoir-faire local dont elle aimerait bien bénéficier.

En attendant un éventuel test du train à hydrogène en Occitanie, la Région se tourne pour le moment vers le train hybride. Un accord entre les Régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, la SNCF et Alstom vient d'être officialisé pour concevoir d'ici 2020 le premier TER hybride, avant une utilisation en phase commerciale en 2021 et un déploiement en série l'année suivante.

"Le TER Hybride pourra en effet combiner de façon optimale plusieurs sources d'énergie en fonction des situations : alimentation électrique par caténaire, moteurs thermiques et énergie stockée dans les batteries", précisent les signataires.

L'objectif est de réduire de 20% la consommation énergétique de ces trains régionaux par rapport au niveau actuel.

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