Après plusieurs mois de discussions, la 5G est sur le point de prendre son envol à Toulouse. La quatrième ville de France qui veut développer son côté smart City compte sur le projet "Vol de nuit" pour cela, qui se résume en "un laboratoire à ciel ouvert", image Antoine Roussel, le directeur général d'Alsatis.
Jusqu'à présent cette PME de 60 salariés, installée à Toulouse, était réputée pour être "le pompier" des réseaux de télécommunications. À partir de sa création en 2004, "Alsatis est un acteur de l'aménagement numérique né sur le constat de la fracture numérique", raconte son directeur général, Antoine Roussel. Mais depuis quelques temps, la société mise plutôt sur la mise en place de réseaux fermés pour répondre à des besoins particuliers de divers acteurs publics et privés grâce à sa propre solution de 5G, totalement made in France. "Il ne peut pas y avoir d'industrie 4.0 sans la 5G, bien que nous ayons commencé son développement avec la 4G", poursuit le dirigeant.
En quelque sorte, le projet "Vol de nuit" doit permettre d'installer "un aménagement numérique", comme le présente Toulouse Métropole, sur l'ensemble du quartier Montaudran et plus particulièrement autour du bâtiment B612, l'un des QG de l'innovation à Toulouse. "L'expérimentation est lancée sur les différents modes de transmission de données comme la fibre optique, la 4G/5G, la liaison sans fil très haut débit ou encore l'IOT / LORA WAN (à savoir tout ce qui concerne les objets connectés) afin de vérifier la compatibilité de tous ces systèmes", précise la collectivité. Cet aménagement doit dès lors permettre de tester diverses applications comme des capteurs, caméras et compteurs notamment à des fins environnementales.
"Dans ce projet, nous allons mettre en place la plateforme qui va permettre ces différents tests. L'objet de cette expérimentation est de tester, évaluer et légitimer ces usages technologiques pour un usage à plus grande échelle sur le territoire métropolitain", développe Antoine Roussel.
Smart city
Avec le développement de ces projets 5G et territoires connectés via des partenariats avec des collectivités, le Toulousain Alsatis vise les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires à moyen terme. Actuellement, celui-ci est de 15 millions et seulement la moitié est apportée par ces projets innovants. Mais le plan France Relance pourrait bien changer la donne pour la suite.
Ce premier plan de relance économique français en réponse à la crise sanitaire, comportant un volet sur les télécommunications, a retenu comme lauréat le projet "5Green Mobilité", portée par Alsatis et ses partenaires Waltr et Lacroix.
"Tout le projet repose sur les caméras spectrales de Waltr, puis nous récupérons les flux vidéos pour les analyser en temps réel et influer sur le trafic routier afin de le faire fluctuer pour éviter des niveaux de pollution trop importants et ainsi protéger les piétons. Cela se fera grâce à des capteurs sur du mobilier urbain fournit par Lacroix et nous voulons en faire un produit phare de la smart City de demain, notamment du côté de Toulouse et sur le département de l'Isère", présente Antoine Roussel.
Pour le moment, ce projet sera testé à Angers. Une innovation dans laquelle rien qu'Alsatis y prévoit un investissement de 1,3 million d'euros dont la moitié sera assurée par une subvention de France Relance. Dans la région toulousaine, le partenaire d'Alsatis sur celle-ci, Waltr, n'est pas un inconnu. La startup va installer des caméras hyperspectrales aux quatre coins de la Ville rose pour mesurer plus finement la pollution de l'air sur quatre années.
Bientôt installé au CHU de Toulouse
En attendant la duplication du projet "5Green Mobilité" à Toulouse, un autre toujours autour de la 5G est déjà en cours de déploiement dans la Ville rose, aussi soutenu par le plan France Relance. Nommé "5G Vertical ISS", celui-ci consiste à la conception par Alsatis d'un réseau 5G fermé destiné uniquement au CHU de Toulouse et à ses usages afin de fluidifier les flux de données entre les différents services, assurer une meilleure couverture réseau sur l'ensemble du site, développer les usages innovants et mieux protéger les données de santé de ses patients.
"Le déploiement de notre technologie est prévu sur tout le premier semestre 2022", se réjouit le dirigeant d'Alsatis.
Prévu contre une enveloppe de plus de six millions d'euros, ce projet embarque derrière Alsatis les entreprises françaises SERMA, Airmob, Amarisoft, Halys et Telpass. Le gouvernement a décidé de financer à hauteur de 50 % ce chantier à fort potentiel. "Par la suite, l'idée sera de dupliquer et moduler cette technologie en fonction des besoins du client et du site en question", annonce Antoine Roussel. Dans cette logique, le Toulousain vient de signer un contrat avec le groupe Acome, spécialiste du câble de haute technicité, pour développer un réseau 5G fermé pour son site de production afin d'en faire une usine connectée.
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