Depuis plusieurs mois, les promoteurs immobiliers et l'ensemble de la chaîne de la construction s'inquiètent d'une bien plus faible délivrance des permis de construire, entamée à la fin de l'année 2019. "Mais la Covid-19 n'a rien à voir là-dedans", assure Stéphane Aubay, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Toulouse Métropole Occitanie.
Ainsi, selon les chiffres dévoilés récemment par l'Observer, un organisme chargé de l'analyse du marché immobilier toulousain réunissant les promoteurs, la situation prend une tournure inquiétante. Un peu plus de 2.350 logements ont été mis en vente au cours du premier semestre 2021 sur l'ensemble de l'aire urbaine de Toulouse. C'est 37% de moins qu'en 2019 sur la même période et -11% en comparaison à 2020. Uniquement sur le périmètre de la ville centre, les chiffres sont tout aussi mauvais (1.193) avec une baisse de -41% par rapport au premier semestre 2019 et -7% face aux six premiers mois de 2020.
Les élus locaux à Toulouse semblent avoir entendu le message face à ce constat mathématique implacable.
Une stratégie d'ici fin 2021
À l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 15 septembre, le maire de Toulouse et président de la Métropole Jean-Luc Moudenc a fait savoir que les 37 communes de l'intercommunalité planchaient sur "un plan volontaire de construction de logements".
"C'est un plan sur lequel chaque commune s'engagera sur la création d'un certain nombre de logements sociaux et non sociaux, d'ici la fin du mandat. Mais ce document n'aura aucune juridique, seulement une valeur morale et politique", précise l'élu (LR).
En coulisses, les maires de toutes les communes concernées auraient approuvé la démarche et les entrevues avec les élus métropolitains concernés auraient débuté, à savoir Karine Travail-Michelet (Habitat et Logement) ainsi qu'Annette Laigneau (Urbanisme et Projets Urbains). "Les communes doivent maintenant montrer leur bonne volonté lors de ces réunions de travail", prévient Jean-Luc Moudenc, qui espère présenter les conclusions de cette concertation avant la fin de l'année.
Les objectifs du PLUi-H préservés ?
L'objectif est clair : "préserver un maximum les objectifs qui n'existent plus", annonce le maire de Toulouse. Autrement dit, construire 7.000 logements neufs chaque année sur la métropole, avec une répartition fixée à 50% pour la ville centre et l'autre moitié pour les 36 autres communes de la métropole.
Néanmoins, ces ambitions n'existent officiellement plus car elles étaient gravées dans le marbre par le PLUi-H, document qui réunissait - jusqu'à son annulation il y a quelques mois par le tribunal administratif de Toulouse - les 37 plans locaux d'urbanisme (PLU).
"Ce sont trois ans et demi de travail qui ont été détruits par ces messieurs (...) La décision des juges a été folle (...) Nous avons instruit deux recours de la Cour d'appel administrative de Bordeaux", fait savoir Jean-Luc Moudenc.
Désormais lancé dans une bataille juridique pour tenter de sauver un document qui doit permettre d'instaurer "la densité modérée" prônée par l'élu, celui-ci assure néanmoins que "la baisse de la construction n'a rien à voir avec l'annulation du PLUi-H à Toulouse, mais c'est bien un problème national". Le maire de la quatrième ville de France est d'ailleurs membre d'une commission chargée de proposer au gouvernement des solutions en la matière.
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