C'était l'issue tant redoutée... En milieu de matinée, vendredi 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a ordonné dans un délibéré la cessation d'activité immédiate du sous-traitant automobile aveyronnais SAM. Avec cette décision, c'est la Société aveyronnaise de métallurgie qui disparaît et elle emporte avec elle ses 340 emplois.
Placée en liquidation judiciaire depuis mi-septembre, avec poursuite d'activité jusqu'en mars 2022 dans un premier temps puis jusqu'au 10 décembre prochain, la fonderie était dans l'attente d'un repreneur depuis plus de deux ans pour la sauver.
C'est un nouveau coup dur pour le territoire de l'Aveyron, qui va de nouveau perdre près des emplois industriels après l'annonce d'un plan social chez Bosch à Rodez qui concerne lui environ 700 emplois.
Renault a scellé le sort de la SAM
L'espoir était pourtant revenu dans les rangs des salariés de la SAM, à Decazeville, après le dépôt d'une seconde offre de reprise par Patrick Bellity, ancien dirigeant de la SAM et actuellement propriétaire de la fonderie Sifa à Orléans. Une offre soutenue à hauteur de plusieurs millions d'euros par l'État et le conseil régional d'Occitanie, via des crédits mais aussi des subventions.
Mais, pour boucler le dossier, le potentiel repreneur devait avoir le feu vert de Renault, l'unique client de ce site industriel qui, de plus, comble les pertes d'exploitations mensuelles de l'usine, chiffrées entre un et deux millions d'euros. Mais le constructeur au losange en a décidé autrement.
"Une analyse approfondie du dossier ne confirme pas les hypothèses de chiffre d'affaires présentées dans cette offre. Une nouvelle fois, comme cela avait été constaté en juillet 2021, cette offre ne présente pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires pour l'entreprise et ses salariés. Il existe de forts doutes sur la solidité financière, malgré les supports financiers externes envisagés, et les réelles capacités d'investissement et de redressement de Jinjiang SAM par Alty-Sifa", avait communiqué le groupe français par écrit.
"Ayant pris acte de la position de Renault", le tribunal "met fin (...) à la poursuite d'activité autorisée jusqu'au 10 décembre 2021, dans le cadre de la liquidation judiciaire", écrit-il dans son jugement. Pour mémoire, vendredi dernier, au moment du dépôt de l'offre de Patrick Bellity, la juridiction avait laissé cinq jours à Renault pour prendre position dans ce dossier avant de prendre une décision sur le destin de la fonderie aveyronnaise.
Que va dire Carole Delga ?
Maintenant, que va-t-il se passer ? Mercredi 24 novembre, les salariés ont voté à l'unanimité l'occupation ininterrompue du site, avec diverses mobilisations, dans l'espoir d'obtenir un sursis du tribunal de commerce... Ce qu'ils n'ont pas obtenu.
Par ailleurs, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a prévu de se rendre sur place lundi 29 novembre pour rencontrer les syndicats, les salariés et leurs familles face à ce qu'elle qualifie comme "un abandon de Renault". Une conférence de presse aura lieu en tout début d'après-midi.
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