Airbus : FO en tête aux élections professionnelles, la CFDT retrouve la représentativité

Force ouvrière reste la première organisation syndicale d'Airbus au terme des élections professionnelles devant la CFE-CGC, la CFTC et la CGT. De son côté, la CFDT regagne le seuil de représentativité. Après un mandat marqué par le choc de la crise sanitaire et une refonte historique des accords d'entreprise pour créer un statut social unique pour les 50.000 salariés du groupe en France, les syndicats du premier constructeur mondial resteront vigilants sur les conséquences de l'inflation. Des enjeux de gouvernance pourraient aussi émerger alors que le mandat de Guillaume Faury à la tête d'Airbus court jusqu'en 2025.
Force ouvrière reste la première organisation syndicale d'Airbus au terme des élections professionnelles.
Force ouvrière reste la première organisation syndicale d'Airbus au terme des élections professionnelles. (Crédits : Rémi Benoit)

« Cela fait 40 ans que je suis chez Airbus dont 30 ans avec un mandat syndical et je n'avais jamais vécu cela. Au cours du dernier mandat, nous avons traversé une tempête de quatre ans avec dès le lendemain des élections la crise du Covid. Mais au terme de cette situation cataclysmique, les salariés ont reconnu les efforts déployés et nous restons la première organisation syndicale du groupe », salue Dominique Delbouis, coordinateur de Force ouvrière au niveau d'Airbus Group.

FO à 32%

A l'issue des élections professionnelles, FO, malgré une baisse des suffrages, garde le leadership de l'avionneur européen avec 32,4 % des suffrages devant la CFE-CGC (29,2 %), la CFTC (13,9 %) et la CGT (11,8%). Pour rappel, lors des dernières élections en 2019, Force ouvrière avait recueilli 36,8% des voix, la CFE-CGC 30,7%, la CFTC 11,7% et la CGT (11%). Les équilibres syndicaux restent donc sensiblement les mêmes mais nouveauté par rapport à 2019, la CFDT repasse le seuil de représentativité en atteignant 11,1% (contre 9,4% quatre ans plus tôt).

« C'est extrêmement important pour nous parce que lorsque l'on perd la représentativité, il est très difficile de remonter la pente sans délégués syndicaux pour faire le travail et sans accès aux informations stratégiques », commente Hervé Pinard, coordinateur CFDT du groupe.

D'autant que le syndicat a perdu sa place à la table des négociations avec la direction à un moment charnière pour le groupe. Outre la gestion de la crise sanitaire et d'âpres discussions pour aboutir à un PSE avec zéro licenciement en 2020, la direction des ressources humaines d'Airbus pour la France et les syndicats ont mené 127 jours de négociations pour adopter le projet Reload, un vaste programme de remise à plat et d'unification des accords d'entreprise pour créer un seul statut social pour les 50.000 salariés du groupe en France. « Cela a été un crève-cœur pour la CFDT d'être exclue de cette négociation qui était la plus importante depuis que le groupe Airbus existe », glisse Hervé Pinard.

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Inflation et nouvelle gouvernance

Dans les quatre ans à venir, les syndicats resteront vigilants sur les conséquences de l'inflation pour les Airbusiens.« Le pouvoir d'achat va être à l'évidence un enjeu central du prochain mandat ainsi que tout ce qui touche à la qualité de vie au travail. Aujourd'hui pour embaucher des jeunes, il faut être attractif notamment sur la question des salaires, » estime Dominique Delbouis. De son côté, Hervé Pinard pointe : « Pour moi, le compte n'y est pas. Les augmentations de salaires qui ont été négociées sont restées sensiblement en-dessous du niveau de l'inflation. »

Le prochain mandat pourrait aussi être empreint par des enjeux de gouvernance alors que le mandat de Guillaume Faury à la tête d'Airbus court jusqu'en 2025. Par ailleurs, quatre ans après fusionné la direction du groupe avec la direction des avions commerciaux en une seule entité (placée sous la présidence exécutive de Guillaume Faury), l'avionneur européen recrée une direction spécifique pour sa principale activité. Elle sera placée sous la direction de Christian Scherer, jusqu'ici directeur commercial d'Airbus qui dans les faits se concentrait sur la vente des avions, et non des hélicoptères ou des matériels de défense et spatiaux. Cette refonte doit entrer en service à partir du 1er janvier 2024.

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