Désormais propriété de Safran, Syrlinks multiplie les collaborations avec le New Space toulousain

Rachetée par Safran fin 2022, la PME bretonne Syrlinks compte sur son nouveau partenaire pour pénétrer durablement le marché du spatial américain. En attendant, elle multiplie les collaborations avec le New Space français et devrait revoir prochainement les contours de son implantation à Toulouse.
La PME bretonne, équipementier du New Space, emploie une dizaine de personnes à Toulouse.
La PME bretonne, équipementier du New Space, emploie une dizaine de personnes à Toulouse. (Crédits : Syrlinks)

La consolidation ne concerne pas que l'industrie aéronautique. En fin d'année 2022, Safran a annoncé l'acquisition de la PME bretonne Syrlinks, qui dispose d'un bureau à Toulouse depuis 2019« Safran Electronics & Defense poursuit avec cette acquisition le renforcement de son positionnement d'équipementier permettant une présence souveraine dans l'espace aux nations du monde », avait alors justifié le groupe. Pour Syrlinks, cette opération doit permettre de renforcer sa présence à l'international.

« Nous avons souhaité nous adosser à un partenaire qui nous permette de nous structurer pour approcher des marchés difficilement accessibles pour une PME comme la nôtre. Je pense notamment au marché américain du spatial taillé pour des gros acteurs, qui représente 60% du marché global. Nous avons aussi la volonté d'être accompagné dans notre croissance. Avec Safran, nous avons identifié des synergies techniques, commerciales et opérationnelles », justifie Gwénaël Guillois, le directeur général de Syrlinks.

OneWeb, un contrat vitrine

Avec un dernier chiffre d'affaires connu de 20 millions d'euros fin 2021 (contre 13 millions en 2020), la PME bretonne, qui bénéficie de certains contrats dans la défense et la sécurité des personnes, s'est surtout faite un nom depuis sa création en 2011 à travers l'industrie spatiale.

« L'ADN de l'entreprise en tant qu'équipementier est surtout de faire du design d'équipements radio-fréquence, afin de permettre les échanges avec les satellites et rapatrier les données vers la Terre. Nous disposons également d'une expertise sur les technologies GNSS (qui permettent la localisation précise d'un élément en temps réel, ndlr). Nous avons identifié un relais de croissance intéressant dans le domaine des solutions spatiales dites de LEO-PNT (permettant d'améliorer la précision, la couverture et la résilience des services de localisation GPS ou GALILEO, ndlr). Cette technologie permet d'atteindre une très grande précision de localisation au sol, comme par exemple nécessaire pour les futures voitures autonomes et de partager une même référence de temps entre plusieurs systèmes. Cela intéresse les domaines du spatial, de la défense ou même l'industrie pétrolière. C'est une activité stratégique qui va être développée et en phase avec l'offre de Safran », développe Eric Pinson, le responsable du département spatial de Syrlinks.

La société bretonne, qui emploie 180 salariés sur son site proche de Rennes et une dizaine à Toulouse, bénéficie aussi d'une nouvelle image depuis l'officialisation de sa collaboration avec OneWeb en 2019. Pour ce programme, elle a livré notamment des émetteur-récepteurs afin de permettre aux satellites de communiquer avec la Terre.

« Nous héritons d'une belle image, celle d'un équipementier de grosses constellations de satellites avec ce programme qui en compte 600. Nous avons livré pour celui-ci 1.200 pièces dans une période assez courte », précise Éric Pinson.

Quel avenir pour le bureau de Toulouse ?

Si la société travaille avec des fabricants de satellites comme U-Space ou encore Hemeria, Syrlinks noue également des alliances avec des homologues du New Space comme Anywaves. « Nous nous sommes associés avec eux pour proposer une offre commune à nos clients avec leurs antennes et nos émetteurs », souligne Gwénaël Guillois, désormais revendeur quasi exclusif d'Anywaves avec ce partenariat. La PME bretonne vient également de fournir une dizaine d'émetteurs en bande X à Loft Orbital pour ses services de covoiturage spatial.

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« Ces émetteurs sont capables de supporter de très gros débit afin de transmettre une quantité importante de données depuis l'espace. Cela répond à la demande des opérateurs pour obtenir des données d'observation de la terre de plus en plus précises et rafraîchies le plus rapidement possible. Il y a donc une course au débit dans tous les programmes de constellation de satellite LEO et nous accompagnons les acteurs avec des solutions de transmission performantes », expose le responsable du département spatial.

Syrlinks va aussi fournir une vingtaine d'émetteurs pour la future constellation IoT du Toulousain Kinéis. Toutes ces collaborations ont en partie vue le jour grâce à l'implantation dans la Ville rose de la société bretonne, qui s'interroge sur les contours de ce bureau. « Le site de Toulouse doit continuer à être stratégique », conclut le directeur général Gwénaël Guillois. La société réfléchit a modifié les contours de sa présence dans la Ville rose mais ne souhaite pas en dire plus pour le moment.

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