C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour ESSP. La société European Satellite Services Provider, fondée en 2001 et dont les actionnaires sont les principales aviations civiles européennes, avait jusqu'ici pour activité principale d'opérer le service EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service), un système satellitaire permettant d'apporter au GPS de l'intégrité (fiabilité) et une précision de l'ordre du mètre. Une performance qui fait que le signal de positionnement peut être utilisé dans les aéroports pour une approche aux instruments lors des atterrissages.
Une alternative aux réseaux terrestres bientôt saturés
Début juillet, ESSP a conclu un accord avec Viasat-Inmarsat pour commercialiser le programme de modernisation du trafic aérien Iris mené par l'Agence spatiale européenne (ESA).
« Aujourd'hui les communications entre le cockpit de l'avion et le sol se font par des réseaux terrestres, soit par la voix en VHF, soit par l'envoi de messages entre les pilotes et les contrôleurs aériens (datalink). Mais avec le besoin croissant d'échanges de données et l'augmentation du trafic aérien, ces réseaux terrestres vont bientôt être amenés à être saturés. Avec Iris, les communications seront numérisées par satellite et apporteront de nouvelles capacités d'échange d'informations avec un service homogène à l'échelle du globe », résume Charlotte Neyret, PDG d'ESSP.
Optimiser les trajectoires pour réduire les émissions CO2
Le nouveau service vient dans un premier temps en complément de la liaison de données VHF. Il doit permettre d'améliorer le trafic aérien et de réduire son empreinte environnementale. De plus en plus d'applications d'optimisation des trajectoires des avions ont émergé ces derniers années, à l'image de la solution du Toulousain Openairlines. « Plus de données pourront être échangées pour répondre aux enjeux de demain. On parle par exemple de trajectoires 4D (en quatre dimensions) pour optimiser les trajectoires de chacun des avions et ainsi diminuer la consommation de carburant et ainsi les émissions de CO2», illustre la dirigeante.
Le partage de ces trajectoires grâce aux communications par satellite permet de voler à des altitudes optimales et d'utiliser des trajectoires de montée et de descente continues, alors que d'après Eurocontrol, l'amélioration de la gestion du trafic aérien (ATM) pourrait réduire de 8 à 10% les émissions du transport aérien.
Iris entrera pleinement en service commercial et opérationnel en Europe l'année prochaine avec des compagnies aériennes telles que, entre autres, easyJet et ITA Airways.
Des recrutements à Toulouse
Ce nouveau service va aussi porter l'activité d'ESSP en France et en Espagne. « Actuellement, nous employons 140 personnes, dont deux tiers à Toulouse et un tiers à Madrid. Nous sommes sur une croissance très dynamique et avec le développement de nouveaux services pour moderniser le trafic aérien à l'image d'Iris, nous allons augmenter les effectifs de la société », précise la PDG d'ESSP dont le chiffre d'affaires est de 70 millions d'euros.
Basée à Toulouse depuis 2008, la société a intégré il y a cinq ans le bâtiment B612 du Campus Toulouse Aerospace qui héberge également des startups du NewSpace. ESSP compte recruter dans les prochains mois notamment des ingénieurs et des commerciaux.
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