DHL Express revoit sa stratégie à Toulouse et investit 25 millions d'euros

Confronté à une rude concurrence à Toulouse, DHL Express a décidé d'investir près de 30 millions d'euros dans la Ville rose pour décupler son rendement dans la gestion des colis sur la quatrième ville de France. Les 2.200 mètres carrés de locaux sur place sont désormais de l'histoire ancienne pour le groupe allemand. Les détails.
À Toulouse, DHL Express a investi dans un site flambant neuf, comme ses concurrents dans un passé récent.
À Toulouse, DHL Express a investi dans un site flambant neuf, comme ses concurrents dans un passé récent. (Crédits : Rémi Benoit)

Après Amazon, UPS, Fedex, puis La Poste, c'est au tour d'un autre géant de la logistique d'investir une somme conséquente à Toulouse. « C'est une région très dynamique et nous travaillons beaucoup avec l'aéronautique notamment. C'est l'un de nos plus gros investissements en France de ces dernières années », commente Philippe Prétat, le PDG de DHL Express France.

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Le dirigeant, arrivé il y a près de six à la tête de la filiale France, fait référence en l'occurrence aux 25 millions d'euros investis par son groupe à Toulouse, et ce pour un changement radical. Jusqu'à présent, DHL exploitait 2.200 mètres carrés non loin de l'aéroport Toulouse Blagnac. Depuis le mois de septembre, ses équipes toulousaines occupent un local de 12.000 m2 dont 800 m2 de bureaux.

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DHL a multiplié par près de cinq sa surface d'exploitation à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Initialement, la multinationale aux 27,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 désirait s'implanter sur la plateforme aéroportuaire. de Toulouse, en profitant de la politique de location des exploitants de l'aéronautique.

« Leur cahier des charges ne répondait pas totalement à notre activité car nous avons notamment une petite part de transport routier. Ils souhaitaient uniquement du flux camion à avion et nous, nous avons une petite part de flux camion à camion. Finalement, nous sommes seulement à cinq minutes de l'aéroport de Toulouse, pour un prix d'installation bien inférieur », détaille Philippe Prétat.

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Le PDG, Philippe Prétat, croit beaucoup en l'avenir de ce site, tiré par la filière aéronautique (Crédits : Rémi Benoit).

Penser pour être suffisant jusqu'en 2037

Installé dans la zone Sesquières, dans le nord toulousain, l'entrepôt dispose notamment de 60 quais de chargement et surtout, l'entreprise a injecté 6,3 millions d'euros dans une chaîne de tri entièrement automatisée, comme ses concurrents sur leurs nouveaux sites toulousains. Avec cette innovation technologique, DHL Express se dit capable de traiter plus de 6.000 colis par heure.

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« Cet investissement sur notre nouveau site a surtout été réalisé dans l'optique d'optimiser le temps de traitement de nos colis et ainsi accompagner notre croissance. Normalement, au regard des hypothèses établies, nous sommes tranquilles jusqu'en 2037 à Toulouse avant d'envisager autre chose », poursuit le PDG.

Actuellement, le site de Toulouse appartenant à DHL Express traite environ 10.000 colis par jour. Le groupe s'attend donc à un véritable bond en avant de son activité dans le sud-ouest, grâce à ses 3.200 clients. Il est à noter que ses performances à l'export à Toulouse sont alimentées à 30% par le tissu industriel aéronautique.

Pour se préparer à cette croissance des flux, l'entreprise a mené à bien 19 recrutements en 2023, dont 15 créations de postes. Malgré les horaires décalées associées aux postes proposés, DHL Express a souhaité se montrer attractif auprès de ses salariés et recrues en mettant à disposition dix exosquelettes pour les manutentionnaires des colis.  « Cette solution pourrait être amenée à se généraliser », ajoute Philippe Prétat.

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Les exosquelettes sont expérimentés dans les locaux toulousains de DHL (Crédits : Rémi Benoit).

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Le groupe mise sur la SAF pour alléger son poids carbone

Si le groupe dispose de 80 collaborateurs à Toulouse, DHL Express jouit aussi d'une équipe de 16 personnes sur son site opérationnel de Baillargues/Montpellier. Au total, le transporteur dispose de 56 sites en France, et plusieurs centaines dans le monde. Tous sont répartis dans une logique avec différents échelons : bases opérationnelles, hubs régionaux et hubs intercontinentaux. Le tout est relié par une flotte d'aéronefs importante, dont 2 Boeing 757 pour la base toulousaine.

« Nous avons 300 avions, dont 75 dédiés à la liaison internationale. Nous desservons 500 aéroports dans le monde, pour un total de 24.000 vols quotidiens. Conséquence, 90% de nos émissions de CO2 sont générés par le transport aérien », décompte le PDG.

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DHL dispose aussi d'une flotte de 80 camions, à Toulouse, totalement électriques (Crédits : Rémi Benoit).

Ainsi, DHL Express compte inclure 30% de SAF d'ici 2030 dans sa flotte aéronautique. « Nous avons acheté 850 millions de litres, avec bp et Neste », précise Philippe Prétat. Le groupe allemand, basé Bonn, a aussi lancé l'acquisition de 12 avions totalement électriques auprès de la société israélienne Eviation. Les premiers tests de ces engins avec une capacité de transport estimée à 1,2 tonne seront réalisés aux États-Unis.

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Commentaire 1
à écrit le 21/11/2023 à 7:44
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En tout cas il n'y a pas eu d'amélioration pour pouvoir récupérer ses colis dans leur nouvelle grande et belle agence..

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