1,2 million de personnes. C'est le nombre de personnes en France atteintes d'un trouble de la vision. Cette donnée, Paul Dupeyre en voit concrètement les répercussions dans son métier d'optométriste et c'est ce qui le pousse à créer « Polux », une lampe intelligente.
« J'avais du mal à équiper mes patients avec un éclairage de qualité. Le souhait de base était de créer une lampe spécifique pour ces personnes, mais très vite, c'est devenu un projet pour équiper tout le monde. Les personnes ayant une déficience visuelle, comme les enfants ou les salariés qui travaillent en bureau », explique Paul Dupeyre.
Avec sa compagne Marion, ils lancent l'aventure Polux en 2021. Durant deux ans, le couple planche sur leur solution. À l'arrivée ? Une lampe de bureau au design très simple, dont la mission première est de réduire la fatigue visuelle. La lampe Polux, est en effet, programmée pour capter la lumière d'une pièce afin d'ajuster de manière optimale et automatique l'éclairage de la lampe.
La lampe qui permet également d'ajuster manuellement les réglages nécessaires à un bon éclairage, notamment pour des personnes ayant des particularités visuelles spécifiques, a retenu l'attention du jury de la onzième édition du salon Made In France.
Vendredi 10 novembre, Polux obtenait le prix du « Produit de l'année ». Une distinction qui vient souligner l'engagement locale que les deux entrepreneurs ont développé pour fabriquer ce produit. 70% des composants de la Polux sont produits en France, certains en Occitanie, et font appel à des partenaires régionaux à l'image de l'entreprise castraise Syselec, où seront assemblées les lampes Polux produites en 2024.
Les entreprises, première cible de la startup
L'entreprise qui a géré elle-même sa première ligne de production avant de la confier à Syselec a pour le moment fabriqué 700 pièces de ce modèle dont 200 sont déjà parties en pré-commande.
Celle qui est désormais accompagnée par l'incubateur des innovations durables du technopole Castres-Mazamet entend désormais doubler ses capacités de production. Objectif : fabriquer 1.500 autres lampes Polux au premier semestre 2024 avec une première cible en tête, celle d'équiper les entreprises.
« Nous sommes sur une stratégie B to B avec l'idée de se faire connaitre des ergonomes, de la médecine du travail et d'équiper les entreprises, car notre lampe répond à des enjeux de qualité de vie au travail, de responsabilité et de productivité », avance Marion Guiraud, la co-fondatrice.
Uns stratégie que les entrepreneurs veulent voire payante pour tous les collaborateurs d'entreprises et pas seulement ceux ayant une déficience visuelle.
« À la genèse, Polux a été créé pour équiper les personnes souffrant d'une déficience visuelle. Un certain nombre d'entre elles ne s'équipent pas au travail par peur d'être stigmatisé et avec le mode intelligent, notre produit s'est ensuite adapté à tous. Quand vous voyez une lampe Polux sur le bureau d'un collaborateur, vous ne pouvez pas dire si cette personne a un défaut visuel ou pas », conclut Marion Guiraud.
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