Le Mouton Givré et ses sacs isothermes en laine en plein succès

La petite société lotoise spécialisée dans le sac isotherme avec des matières naturelles et biodégradables a attiré le spécialiste du surgelé Maison Thiriet qui est entré dans son capital l'été dernier. Le géant vosgien lui a passé une commande importante qui lui a permis de multiplier son chiffre d'affaires par trois. En pleine croissance, la marque artisanale veut agrandir ses équipes et son atelier avec un déménagement.
(Crédits : Le Mouton Givré)

Lorsque Cinthia Born et Élodie Madebos ont lancé, à l'automne 2019, leur concept de sac isotherme non-polluant fabriqué à la main et en France à partir de laine de brebis, de chanvre et de lin, elles ne s'attendaient pas à ce que leur entreprise artisanale, Le Mouton Givré, connaisse un tel succès et affiche une telle santé financière. Nichée dans une zone rurale, à Cambes, dans le Lot, la société qui valorise une partie de la laine française avec ses créations a plus que triplé son chiffre d'affaires entre 2022 et 2023 passant de 200.000 à plus de 700.000 euros.

« C'est un contrat avec la Maison Thiriet spécialisée dans le surgelé qui nous a permis de faire ce bond en avant. Ils ont commandé 24.000 sacs isothermes en mai 2023, soit le double de ce que nous avions écoulé en quatre ans d'existence », explique Cinthia Born, cofondatrice du Mouton Givré.

En plus d'une commande conséquente qui a « tout changé » pour la marque de slow fashion, l'entreprise familiale leader dans la fabrication et la commercialisation de produits alimentaires surgelés est aussi entrée au capital du Mouton Givré en juillet dernier. Cette opération, dont les détails restent confidentiels, permet à la société lotoise de s'appuyer sur les compétences logistiques et administratives de la maison centenaire. Grâce au compte courant d'associé, elle a également pu « investir, embaucher pour continuer l'aventure sereinement ». Forte de quatre employés en 2022, elle compte désormais deux personnes supplémentaires.

« Nous avons accès à tout le support et soutien en termes de gestion d'entreprise de Thiriet. Élodie et moi restons majoritaires dans l'entreprise. Ils ont été attirés par notre valorisation de matières premières naturelles, mais aussi des maintiens des savoir-faire français », ajoute la couturière de métier.

Quatorze tonnes de laine française valorisées

Le géant vosgien a ainsi été séduit par l'aspect biodégradable des produits du Mouton Givré qui se distinguent des sacs isothermes classiques faits de plastique. L'intérieur des sacs est couvert d'une laine de brebis récoltée dans le Lot extrêmement isolante, épaisse et antichoc. L'extérieur est quant à lui couvert de toile de lin, une matière peu gourmande en eau. Les sangles et les biais sont faits de chanvre, une plante écologique et résistante dont la culture nécessite peu d'eau et aucun engrais ni pesticide. L'empreinte carbone du Mouton Givré est beaucoup plus raisonnable et la durée de vie bien plus longue, entre dix et quinze ans. Aujourd'hui, la petite structure développe six références, du lunch bag pour le repas du midi au grand cabas adapté pour les courses d'une capacité de 26 litres en passant par une housse de bouteille.

« À ce jour, nous avons valorisé 14 tonnes de laine française. La Belle Empreinte, un organisme mandaté par l'ADEME a évalué l'empreinte carbone de nos produits. Elle a conclu qu'ils émettaient 75 % à 85 % de CO2 en moins qu'un sac isotherme qui seraient quand même fait avec des matières naturelles, mais à l'étranger », calcule Cinthia Born.

Déménager pour grandir

Afin de poursuivre dans la dynamique de croissance actuelle, créer de nouveaux emplois en zone rurale et développer la filière textile locale, la jeune marque est à la recherche d'un nouvel atelier plus grand. Installée dans 180 m2 au sein de la pépinière d'entreprises Calfatech à Cambes, elle souhaite au plus vite déménager dans une surface autour de 500 m2.

« Tant que nous n'avons pas de locaux plus grands, nous ne pourrons pas trop grossir et honorer de grandes commandes, c'est un cercle vicieux. Nous voulons conclure de nouveaux contrats importants avec de nouveaux clients, trouver des nouveaux revendeurs en France et en Europe, etc. »

Pour ce faire, la petite boite se rend sur de nombreux salons comme le salon international de l'agriculture à Paris, du Vivre Nature à Toulouse en mars dernier ou du Made in France à Paris en novembre prochain. Distribuée dans 200 magasins Thiriet partout en France et vendue via son site, elle souhaite renforcer son réseau avec des boutiques éco-responsables, de vrac, etc. Une fois installée dans son nouvel atelier, Le Mouton Givré envisagera des embauches. Souhaitant évoluer, mais prudentes, les deux associées fondatrices veulent sécuriser dans un contexte inflationniste un chiffre d'affaires de 500.000 euros pour entre 6.000 et 7.000 pièces écoulées en 2024.

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