
Il n'y aura désormais plus d'opérateur à bord. Depuis le 7 novembre, le tracteur de marchandises autonome EZTow développé par l'ETI toulousaine EasyMile en partenariat avec ALD fonctionne de manière complètement autonome sur la plateforme aéroportuaire Toulouse-Blagnac.
« Le passage au niveau 4 n'est pas seulement une réussite technologique, c'est une étape essentielle pour démontrer la valeur d'un véhicule autonome industriel. En supprimant toute intervention humaine à bord, on libère de l'efficacité en termes de coûts, de temps et de flexibilité, ce qui montre que les véhicules autonomes de ce type sont non seulement réellement capables de manœuvrer et de naviguer seuls dans des scénarios complexes, mais qu'ils sont également viables sur le plan commercial », s'est réjouit la société dans un communiqué.
Discrète jusqu'à présent sur cette expérimentation, EasyMile précise que l'EZTow fonctionne à l'aéroport de Toulouse-Blagnac depuis fin 2022. « L'objectif est de démontrer comment les véhicules autonomes peuvent optimiser la logistique des bagages et du fret. Les solutions autonomes sont prêtes pour les opérations commerciales dans les aéroports, et s'intègrent progressivement à la gamme de véhicules à conduite manuelle encore en service. Dans le cas de Toulouse-Blagnac, il s'agit en particulier de remorquer les bagages entre les avions et le hall à bagages », détaille l'ETI, qui a à dans son actionnariat le groupe Alstom et le fonds Searchlight Capital Partners (propriétaire du sous-traitant aéronautique Latécoère). Désormais, le véhicule réalisera non plus un tracé de 800 mètres mais bien de 2.000 mètres, avec des situations complexes à gérer comme des chemins étroits.
Au-delà de cette expérimentation à Toulouse, plusieurs sites industriels sont déjà équipés du tracteur de marchandises autonome développé par EasyMile. Si BMW ou Daimler sont des clients connus, d'autres constructeurs automobiles équipés de la technologie préfèrent rester discrets. Plusieurs EZTow sont également utilisés sur les aéroports internationaux de Narita au Japon et Changi à Singapour, selon l'entreprise toulousaine.
« En interne, nous avons fait le constat il y a trois ans que le transport de personnes serait très complexe. Alors nous avons pris le virage en mettant la priorité sur ce que nous pouvons vendre dès maintenant, à savoir les plateformes industrielles que sont le TractEasy qui peut tirer 25 tonnes et le remorqueur portuaire avec une capacité de 60 tonnes développé avec Terberg (...) Aujourd'hui, EasyMile c'est 170 personnes à la R&D (sur un total de 270 salariés, ndlr) et ils travaillent essentiellement sur les plateformes industrielles », avait notamment déclaré dans une interview fleuve et exclusive accordée à La Tribune, Gilbert Gagnaire, le président d'EasyMile.
Son entreprise devra désormais aussi composer avec la concurrence de Gama (ex-Navya) sur ce marché des sites industriels fermés. Les repreneurs de l'entreprise ont décidé d'abandonner le transport de passagers au profit de celui-ci.
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