Depuis Toulouse, les Maraîchers du Ciel plantent des potagers sur les toits des supermarchés

Fondée en 2021, la startup propose aux grandes et moyennes surfaces de produire des fruits et légumes directement sur leurs toits et d’écouler la production en rayon, sans emballage, sans transport ni intermédiaire. Après avoir testé son concept, l’entreprise qui a pour objectif de rapprocher la ville de la campagne et d’introduire le circuit court dans la grande distribution est sur le point de signer ses premiers contrats.
La signature des premiers contrats est attendue pour 2023.
La signature des premiers contrats est attendue pour 2023. (Crédits : Les Maraîchers du Ciel)

Transformer les toits et terrains inutilisés des hypermarchés et supermarchés en potagers ? C'est l'idée qu'ont eu Clotilde Latieule, Laurie Battini et Marine Rivron. Respectivement ingénieure agronome, ingénieure en génie civil et architecte, ces trois Toulousaines ont fondé les Maraîchers du Ciel, en avril 2021, avec pour objectif de mettre en avant une agriculture responsable, en circuit court, de végétaliser les surfaces inutilisées pour ainsi rapprocher la production et « ramener de la biodiversité » tout en y impliquant les enseignes de la grande distribution.

« Le projet est né à la fin de mes études en master entrepreneuriat à l'école d'ingénieurs de Purpan. Après mes études, j'ai voulu continuer de façon professionnelle. Étant donné que l'idée regroupe agriculture et bâtiment, il me fallait trouver des personnes spécialisées dans le second aspect. J'ai donc passé des annonces dans une école d'architecture à l'Insa de Toulouse et ai pu trouver Marine et Laurie. Notre association a donné vie à l'entreprise », raconte Clotilde Latieule, cofondatrice des Maraîchers du Ciel.

Ainsi, la jeune entreprise propose aux enseignes de la grande distribution un service clé en main. De la conception du potager à la récolte en passant par l'installation du potager, la plantation, l'entretien et la mise en rayon, la startup toulousaine s'occupe de tout. Elle dispose de deux modèles de culture : des carrés de terre classiques qui permettent de cultiver différents fruits et légumes selon les saisons ainsi que des pyramides hydroponiques placées en hauteur, qui fonctionnent sans terre avec un circuit d'eau fermé, destinée à la pousse de plantes aromatiques.

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Tomates, poivrons, aubergines, concombres, basilic ou encore coriandre... Selon les saisons, les hypermarchés peuvent cultiver une large variété de fruits, légumes et aromates produits sur place et les revendre frais, récoltés le jour même, en vrac, sans emballages, sans transport ni intermédiaires.

« En plus d'être une offre marché, le potager est également un outil de communication pour la grande distribution, une façon de montrer son engagement pour une consommation en circuit court et de se démarquer des autres magasins. De plus, le potager est une isolation naturelle du bâtiment qui permet de réaliser des économies d'énergie », précise la présidente des Maraîchers du Ciel.

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Une phase test qui a porté ses fruits

Afin de tester, améliorer et confirmer le concept, le supermarché Intermarché de Ramonville, en périphérie de Toulouse, a mis à disposition des Maraîchers du Ciel un terrain de 200 m2. Concluante, cette phase de test a permis de récolter 350 kg de fruits, légumes et aromates entre juin et septembre 2022. « C'est un bon ratio pour une première fois. Nous avons eu quelques pertes à cause des nombreuses vagues de chaleur. Cela nous a permis d'améliorer nos techniques. Les clients ont été sensibles à la démarche et ont apprécié les produits qui avaient plus de goût », affirme la jeune cheffe d'entreprise. Maintenant son modèle confirmé, l'entreprise est en discussion avec ce magasin et d'autres enseignes en vue de signer ses premiers contrats.

« Au départ, notre idée était des potagers sur les toits de la grande distribution. Sauf qu'en discutant avec des futurs clients, nous avons constaté que beaucoup avaient aussi du terrain inexploité à côté de leur magasin. Pour nos contrats à venir, nous souhaitons que les espaces d'exploitation soient d'une superficie d'au moins 1.000 m2. C'est une condition qui permet d'avoir une production suffisante et intéressante pour le magasin », explique Clotilde Latieule.

Étendre l'offre au national

Le modèle économique de la société consiste en une offre de service facturée sous forme d'abonnement mensuel pour les enseignes de grande distribution. Le prix de l'abonnement est fixé selon plusieurs critères comme la superficie du potager ou les modules de culture choisis. Afin de maîtriser certains aspects comme l'entretien par exemple, les Maraîchers du Ciel n'opérera que dans Toulouse et sa périphérie pour débuter. Par la suite, son objectif est d'étendre son offre au-delà de la Ville rose, à un niveau national.

Les Maraîchers du Ciel

Les trois co-fondatrices des Maraîchers du Ciel.

« À terme, nous voulons être présents dans plusieurs régions avec une gestion centralisée, à distance, depuis Toulouse. L'idée est d'avoir sur place des maraîchers responsables de plusieurs magasins et qui peuvent gérer en autonomie. Dans un second temps, nous voulons digitaliser les potagers afin de suivre en direct la production. Cela permettrait d'améliorer plusieurs choses », se projette la jeune cheffe d'entreprise.

Lever des fonds

En attendant, la startup a pour but de compter au moins deux potagers en 2023 et de « développer son réseau en Haute-Garonne et en Occitanie ».

Les trois co-créatrices de la structure viennent de recruter une première personne chargée de la partie commerciale. Dès sa première signature de contrat, l'entreprise prévoit d'embaucher un maraîcher qui sera chargé du suivi et de l'entretien du potager.

Précédemment incubée au sein d'1Kubator, réseau national spécialisé dans l'accompagnement d'entreprises, la startup est installée, depuis octobre dernier, au sein de la pépinière d'entreprises du Marché d'intérêt national (Min) de Toulouse. « Nous passons à une phase d'accélération et être au Min est une occasion d'être dans le réseau alimentaire de Toulouse avec des entreprises qui travaillent avec la grande distribution », se réjouit l'ingénieure agronome. L'entreprise qui se finance grâce à des subventions et prêts d'honneur depuis ses débuts, souhaite lever des fonds courant 2023 afin d'accélérer son développement.

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