Un nouveau lait toulousain bientôt dans les supermarchés

Une poignée de producteurs laitiers toulousains, la société Yeo Frais et les collectivités se sont associés pour lancer La Brique Rose, une marque de lait locale qui sera commercialisée uniquement en Occitanie dans un premier temps. Avec une production mieux rémunérée au litre, tout l'enjeu est de maintenir une filière laitière en Occitanie grâce à cette initiative. Les détails.
La Brique Rose doit arriver dans les rayons des supermarchés d'Occitanie tout prochainement.
La Brique Rose doit arriver dans les rayons des supermarchés d'Occitanie tout prochainement. (Crédits : Rémi Benoit)

La brique rose ne sera plus seulement le célèbre matériau qui a fait la réputation de Toulouse de par les lumières qu'elle diffuse à certains moments de la journée. "La Brique Rose" est aussi désormais une... marque de lait. Mais cette appellation est tout sauf un hasard. Cette nouvelle brique de lait, d'une capacité de contenance d'un litre est conditionnée à Toulouse avec pour matière première un liquide émanant de productions laitières de Haute-Garonne exclusivement.

Depuis quelques heures désormais, l'usine Yeo Frais, route des États-Unis à Toulouse, a lancé le conditionnement des premières bouteilles "La Brique Rose", sur l'unique ligne de conditionnement dédiée à ce type de produit dont dispose le site industriel. "C'est une machine très fiable, capable de sortir quatre briques de lait par seconde et 15.000 par heure", révèle un salarié qui supervise les premières briques de lait roses circulant sur la ligne de production.

Pour ce qui est de la commercialisation, "La Brique Rose" doit arriver dans les rayons des moyennes et grandes surfaces de l'Occitanie - ainsi que dans la restauration collective - dans les toutes prochaines semaines. "Nous avons des premiers retours clients très positifs sur ce produit de la part des distributeurs et nous avons déjà quelques accords commerciaux", assure Jérôme Servières, le directeur général de Yéo Frais, installée dans cette usine depuis 1968.

La Brique Rose

Les premières bouteilles de la marque toulousaine ont été produites mardi 29 novembre (Crédits : Rémi Benoit).

Cinq centimes d'euros de plus par litre produit

À propos de la commercialisation, elle est un aspect particulier de "La Brique Rose". La dizaine de producteurs qui contribue à ce produit (et d'autres pourraient les rejoindre) sera mieux rémunérée. "Nous allons prendre le chiffre national de vente du lait du producteur au transformateur et nous allons rajouter cinq centimes d'euros par litre", fait savoir le directeur général. "Aujourd'hui, le prix national est autour de 47 voire 48 centimes d'euros le litre de lait pour le producteur. Ces cinq centimes supplémentaires peuvent, par exemple, nous permettre d'assurer un salaire au sein d'une exploitation laitière", témoigne l'un des producteurs associés.

Alors, pour séduire et transformer l'essai, Sébastien Albouy, le nouveau président de la Chambre d'agriculture de Haute-Garonne, appelle à la responsabilité et demande à tous de "devenir des consomm'acteurs" en choisissant d'acheter un lait un peu plus cher mais mieux rémunéré pour le producteur, et fabriqué localement. Et ce, malgré un contexte inflationniste qui encourage à la prudence dans les dépenses.

La Brique Rose

Pour mener à bien le projet, les producteurs concernés se sont réunis au sein d'une association (Crédits : Rémi Benoit).

Cette meilleure rémunération est l'essence même de "La Brique Rose" dont l'objectif final est de préserver la production laitière en Occitanie et dans le sud-ouest. "Nous transformons au total 110.000 tonnes de produits finis chaque année et ce n'est pas facile tous les jours car nous sommes dans un bassin dans lequel, en moyenne, la production laitière diminue de 3 à 4 %. Notre but est d'être encore là dans 20 ans", poursuit Jérôme Servières, qui travaille actuellement 350 producteurs locaux et emploie 200 salariés. "Tout l'intérêt de cette démarche est le maintien d'une production laitière sur le département. Un tel établissement c'est 10 emplois", rappelle Florian Leguay, le président de l'association La Brique Rose, qui rassemble les producteurs du lait toulousain.

"Le secteur du lait est en grande souffrance ici... En Occitanie, sur les dix dernières années, le nombre de producteurs laitiers a été divisé par deux. Nous devons stopper cette spirale négative. Par ailleurs, dans la région, seulement 10% du lait consommé est produit localement. Je pense qu'on peut mieux faire", a notamment témoigné Carole Delga, la présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie, présente dans l'usine mardi 29 novembre pour la production des premières briques de lait.

La Brique Rose

Carole Delga a "lancé" la production du lait toulousain, La Brique Rose, mardi 29 novembre (Crédits : Rémi Benoit).

D'autres produits à l'avenir ?

"Sa" collectivité a apporté un peu moins de 60.000 euros à "La Brique Rose", notamment pour le financement de l'ingénierie du projet, en particulier sur le plan juridique. Au total, celui-ci a bénéficié d'environ 100.000 euros de subventions, tous acteurs confondus. Un coup de pouce perçu comme "un booster" par les producteurs de lait qui espèrent commercialiser avec Yeo Frais trois millions de briques de lait, chaque année, d'ici deux ans. "Selon le succès commercial, ou non, en Occitanie, nous pourrions faire déborder sa distribution sur les régions limitrophes", projette le directeur général du transformateur.

"Nous avons la chance de travailler avec une entreprise qui conditionne du lait mais qui fait aussi des produits transformés comme des yaourts, des crèmes fraiches, etc. Dans le futur, nous pourrions très bien imaginer la marque La Brique Rose sur d'autres produits, avec la même logique économique", imagine Florian Leguay.

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