Les tabliers made in Toulouse de Marcel et Jean séduisent MasterChef

Fondée en 2018, l'entreprise conçoit et confectionne des tabliers haut de gamme, fabriqués dans le respect de l'environnement pour professionnels et particuliers. Les bavettes entièrement françaises Marcel et Jean ont conquis le concours de cuisine MasterChef. En pleine croissance, la société toulousaine déménage dans un nouvel atelier de 400 m2 qui va lui permettre d'industrialiser sa production et de monter en cadence.
Camille Castets et Olivier Jeunot sont les co-fondateurs de Marcel et Jean.
Camille Castets et Olivier Jeunot sont les co-fondateurs de Marcel et Jean. (Crédits : Marcel et Jean)

Après sept années d'absence, l'émission MasterChef a fait son grand retour en prime-time sur France 2. Pour équiper les candidats du fameux concours de cuisine amateur, qui a réuni 2 millions de téléspectateurs rien que pour le premier épisode, la société de production Endemol a fait appel à une entreprise toulousaine pour confectionner les tabliers brodés avec le très familier logo « M » à leur centre.

100 % made in Toulouse, ces bavettes sont l'oeuvre de Marcel et Jean, une société fondée en 2018 dans la Ville rose. En plus d'être entièrement conçus et confectionnés à la main, en France, à partir de matières premières sourcées aux quatre coins de l'Hexagone, les tabliers de la jeune société se démarquent par leur qualité haut de gamme et les détails qui les ornent comme ces sangles en cuir véritable. Loin de ceux des grands-mères et au-delà de leur utilité première qui est de protéger des tâches en cuisine, les créations de Marcel et Jean mélangent un style moderne, épuré et inspiré du prêt-à-porter.

« Nous allons jusqu'au bout de la démarche et faisons des choses de qualité. Nos tabliers ont des spécificités techniques. Nous sommes les seuls à les doubler et les faire aussi épais. Cela les rend plus résistants et les fait durer dans le temps. Nous croyons que l'industrie textile peut avoir moins d'impact sur la planète, créer des emplois près de chez nous et permettre à certains savoir-faire de perdurer. Pour nous, ce partenariat avec MasterChef est une publicité et une opportunité énorme. Dès le début de la diffusion, nous avons eu un volume de commandes plus important », explique Camille Castets, cofondatrice de Marcel et Jean avec Olivier Jeunot, son associé et conjoint.

Des clients en majorité professionnels

Pour commercialiser ses créations, la marque toulousaine mise uniquement sur la vente en ligne via son site lancé en mars 2019. Depuis son lancement, Marcel et Jean a écoulé près 3.000 tabliers.

« Cela a bien marché au départ, nous nous adressions seulement aux particuliers, mais nous avons rapidement constaté que les ventes étaient saisonnières. Nous avons alors décidé de vendre aux professionnels qui étaient en demande. Nous avons donc monté une offre spéciale et compétitive pour eux », précise la dirigeante.

Cette offre réservée aux professionnels comprend plus de modèles de tabliers spécifiques, réalisés sur-mesure selon l'envie du client, personnalisables avec des broderies et à des tarifs allant de 29 euros à 75 euros hors taxes pièce. Pour les particuliers, les prix sont compris entre 75 et 110 euros pièce. Ces prix plutôt élevés pour un tablier s'expliquent par la fabrication 100 % made in Toulouse, le sourcing français des matières premières ainsi que la qualité supérieure des bavettes conçue pour durer dans le temps.

Aujourd'hui, le BtoB représente 70 % du chiffre d'affaires de Marcel et Jean. Parmi ses clients professionnels, près de 50 % sont des restaurateurs, mais aussi des cavistes, des épiceries fines, des fromageries, des fleuristes et des boulangeries. « Bien plus qu'un vêtement de travail pour se protéger, le tablier est aujourd'hui un produit de communication, une vitrine pour les professionnels qui y arborent leur logo », assure la jeune cheffe d'entreprise.

Côté particuliers, les ventes sont saisonnières et ont lieu principalement durant les fêtes de fin d'année ou encore la fête des mères. L'unique canal de vente de la marque, le e-commerce, lui permet de compter des clients partout en France, ainsi qu'en Belgique et au Luxembourg.

Un déménagement pour internaliser et industrialiser la production

En pleine croissance, la jeune entreprise poursuit son développement notamment grâce aux nombreuses demandes entrantes comme celle de l'émission Masterchef. « En quatre années d'existence, nous n'avons jamais fait de prospection. Nous vivons grâce aux demandes ce qui est un luxe », admet Camille Castets.

Afin de pleinement exploiter son potentiel d'évolution, Marcel et Jean est en train de déménager au sein de nouveaux locaux de 400m2 situés à Plaisance-du-Touch, en périphérie de Toulouse. Jusqu'à présent, son activité était installée dans un petit local de 35m2 dans le quartier de la Cartoucherie. Ce déménagement va ainsi lui permettre de créer son propre atelier de confection textile, de stocker les tissus et des tabliers, d'internaliser la broderie et ainsi la personnalisation de ses créations, de gérer les expéditions... au même endroit.

« L'atelier va nous permettre d'être beaucoup plus efficace et de réduire les délais de production qui sont aujourd'hui de trois semaines. Nous allons aussi pouvoir nous diversifier. Nous avons énormément de possibilités. Nous ne faisons que du tablier aujourd'hui car il est impossible de faire autre chose logistiquement, mais nos clients nous demandent des blouses de cuisine, la tenue complète de restaurateurs et des vêtements de travail pour l'hôtellerie par exemple. »

Une vingtaine d'employés d'ici cinq ans

La petite structure a ainsi investi près de 200.000 euros pour acquérir des machines industrielles qui vont lui permettre d'internaliser sa production, de gagner considérablement en productivité et d'industrialiser des tâches fastidieuses et difficiles de confection comme la pose des poches par exemple. « À partir de mi-octobre, nous allons commencer à produire en interne », précise la cofondatrice. Grâce à cet outil industriel, elle va ainsi monter en régime, produire plus de pièces et pouvoir répondre aux demandes entrantes qui sont de plus en plus nombreuses. À l'heure actuelle, faute de détenir le lieu et les machines adaptées, la société « refuse les grosses commandes de 500/1.000 pièces». « Nous avons plus de demandes que ce que l'on arrive à produire », affirme l'ancienne commerciale en immobilier.

Depuis sa création, le modèle économique de l'entreprise de tabliers consistait à sous-traiter la fabrication à des couturières indépendantes toulousaines. Avec ce nouvel atelier, ce modèle devrait changer puisque la société prévoit de recruter de la main d'œuvre.

En plus de trois couturières, la marque devrait également embaucher un chargé de communication, un commercial et un chargé de logistique ce qui porterait l'équipe Marcel et Jean à sept personnes en plus de la dirigeante. D'ici cinq ans, la société a pour objectif de compter une vingtaine d'employés. Discrète sur ses résultats financiers, la jeune société toulousaine, prévoit de multiplier son chiffre d'affaires par quatre sur l'exercice 2023.

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