Consign’up ouvre une usine de lavage industrielle près de Toulouse pour accélérer le retour de la consigne

Lancée en 2019, la coopérative Consign'up a pour objectif de collecter, laver et revendre des bouteilles en verre utilisées pour le conditionnement du vin, de la bière et des jus de fruits. L’ouverture d'un centre de lavage, dans la périphérie toulousaine, verra l’installation d’une laveuse industrielle capable de laver et remettre en circuit jusqu’à 3,5 millions de bouteilles par an et ainsi d’éviter 2.000 tonnes de déchets en verre. Au-delà d’un impact environnemental positif, ce futur outil devrait permettre la création de 10 emplois.
L'outil devrait voir le jour d'ici fin d'année 2022 ou en début 2023.
L'outil devrait voir le jour d'ici fin d'année 2022 ou en début 2023. (Crédits : Consign’up)

Fondée en 2019 avec la volonté d'agir concrètement pour la transition écologique par la réduction des déchets en impulsant le retour de la consigne des bouteilles en verre à Toulouse et en Occitanie, Consign'up a franchi un grand pas dans son développement.

En effet, née sous forme d'association, la structure a changé de statut en début d'année 2022 pour devenir une Société coopérative d'intérêt collectif (Scic). Spécialisée dans la collecte, le lavage et la revente de bouteilles en verre utilisées pour le conditionnement du vin, de la bière et des jus de fruits, cette transformation juridique va lui permettre de concrétiser l'ouverture de son site de lavage industriel coopératif dans la région toulousaine pour la fin d'année 2022 ou début 2023.

Cette future usine de lavage a nécessité un investissement de l'ordre de 400.000 euros. Ce montant a permis à la Scic de se doter de tous les équipements qui constituent la ligne de lavage : la partie chargement des bouteilles, la laveuse, le contrôle qualité et le conditionnement en fin de chaîne.

"Par le changement de statut, nous avons pu, au lancement de la coopérative, faire contribuer les acteurs impliqués dans la filière. Nous avons donc une cinquantaine de professionnels et d'individus qui nous ont rejoint en tant que sociétaires pour constituer un capital de départ. Cela nous a permis de constituer le plan de financement de l'outil industriel qui fait aussi appel à l'emprunt bancaire et de la subvention auprès d'institutions qui suivent le projet depuis quelques temps", explique Caroline Pillore, directrice générale de Consign'up.

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3,5 millions de bouteilles par an

La laveuse industrielle va permettre à Consign'up de gagner en autonomie et de devenir indépendante pour la réalisation de son service. Jusqu'à présent, le lavage des bouteilles en verre était réalisé en prestation par "Ma Bouteille S'appelle Reviens", une entreprise spécialisée située à Chabeuil dans la Drôme.

Le futur outil sera en capacité de répondre aux besoins du marché dont le volume est estimé à 24 millions de bouteilles produites et consommées par an en Midi- Pyrénées. Avec une cadence de 3.000 bouteilles lavées par heure, ce sont 3,5 millions de bouteilles par an qui pourront être réemployées et près de 2.000 tonnes de déchets en verre qui seront évitées.

Au-delà de l'impact environnemental positif, la coopérative prévoit la création, à l'avenir, de quatre postes d'opérateurs rien que sur la ligne de lavage. Un poste de responsable technique d'usine sera ouvert dès la fin d'année 2022. Pour l'heure, la petite structure emploie trois personnes. À terme, une dizaine d'emplois directs non délocalisables seront créés pour faire fonctionner le centre de lavage.

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Convaincre plus de points de vente et de producteurs

Le concept mis en place par Consign'up est simple. Chez des distributeurs partenaires sont présentes dans les rayons des bouteilles en verre (vin, bière, jus de fruits) estampillées par une pastille jaune "Consign'Up, rapportez-moi !". Une fois vides, elles peuvent être retournées par les clients en échange d'une consigne financière qui va inciter le consommateur à retourner le contenant. Elles sont alors récupérées par les équipes de Consign'up, lavées et revendues à différents brasseurs, viticulteurs et producteurs de jus qui souhaitent réduire leur impact environnemental.

Aujourd'hui, la société toulousaine compte une soixantaine de points de collecte et de vente partenaires dans Toulouse et sa périphérie. D'ici la fin de l'année, l'objectif est de passer la barre des 100 lieux partenaires Consign'up. En tout, une vingtaine de producteurs de jus, de sodas, des brasseurs et vignerons, du Tarn, du Gers, des Hautes-Pyrénées, etc sont impliqués dans le réseau, c'est à dire pour qui les bouteilles sont collectées, lavées et remises en circuit. Pour la fin de l'année 2022, l'entreprise souhaite intégrer une dizaine de nouveaux producteurs à la filière.

L'ensemble de l'offre est située dans un rayon de 100 km autour de Toulouse. Au-delà de ses motivations de réduction de l'impact environnemental, Consign'Up participe également à la promotion d'une consommation locale et responsable. "Notre périmètre d'action a été déterminé pour garantir des bénéfices environnementaux et limiter le nombre de kilomètres parcourus par les bouteilles consignées", ajoute la dirigeante.

Un prix de vente maîtrisé et personnalisé

Le prix de revente des bouteilles se situe généralement autour de 30 centimes d'euros l'unité, un prix plus bas que celui du neuf. En pleine période de pénurie et de hausse des coûts des matières premières, la consigne se pose comme une réponse économique et respectueuse de l'environnement pour les professionnels

"Le prix de vente est personnalisé selon le client. Il dépend du volume d'achat du professionnel, de la fréquence d'achat et de la distance de livraison. L'objectif est que le prix de la bouteille lavée ne soit pas plus élevé que celui du neuf. Depuis quelques mois, avec la hausse du prix des matières premières et le coût de l'énergie, les professionnels à qui on s'adresse ont vu le prix des bouteilles neuves augmenter de 25 à 50 %. Nous souhaitons pouvoir sécuriser, par le retour de la consigne, les approvisionnements de ces fournitures et à terme garantir une maîtrise des coûts grâce aux distances de livraison plus faibles que pour du neuf."

En 2021, la société a ainsi collecté, lavé et redistribué quelques 35.000 bouteilles en verre. En 2022, elle a pour but d'atteindre les 100.000 bouteilles. Pour l'instant, à mi-année, elle a déjà dépassé le volume enregistré l'année précédente. Une fois équipée d'un outil industriel, Consign'up va réaliser une montée en charge progressive. Pour atteindre un équilibre économique, Consign'up doit laver 1,5 million de bouteille par an. Un volume qu'elle ambitionne de noter dès la troisième année d'exploitation de l'outil.

"Nous sommes confiants. L'arrivée de la machine sur le territoire va permettre le passage à l'action de certains acteurs qui étaient en observation depuis que Consign'up a entamé sa démarche", se projette Caroline Pillore.

Un cadre législatif favorable

Un futur cadre réglementaire devrait être favorable à la Scic toulousaine et booster son activité. En effet, le Décret n° 2022-507 du code de l'environnement qui régit les lois en faveur du climat, prévoit une proportion minimale d'emballages réemployés dès 2023 pour les producteurs qui mettent sur le marché plus de 10 000 bouteilles par an.

En parallèle de la vente de bouteilles aux producteurs et en attendant la mise sur pied de l'outil de lavage, la société génère du chiffre d'affaires grâce à des prestations d'accompagnement dans l'intégration à la filière du réemploi de bouteilles en verre, un système d'abonnement pour les producteurs pour bénéficier du service de collecte physique des emballages, etc.

"Nous travaillons avec des structures qui nous suivent depuis le début à essayer de trouver des solutions de soutien. En ce sens là, nous faisons appel à chaque individu qui se sentirait concerné, qui a envie de voir le projet se développer à devenir sociétaire en souscrivant une ou plusieurs parts sociales au sein de la coopérative", incite-t-elle.

Chaque part sociale correspond à un montant de 100 euros. La souscription d'une ou plusieurs parts sociales permet à chaque sociétaire de participer à la vie démocratique de la structure.

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