À Toulouse, les piscines containers Soniga rencontrent un succès inattendu

Depuis qu'elle s'est faite connaître des Toulousains, la société de piscines containers Soniga n'en finit plus de recevoir des commandes. Un succès inenvisagé par ses trois cofondateurs, qui ont lancé l'entreprise suite à la construction d'un premier bassin destiné à un usage personnel. Histoire.
Soniga propose des piscines personnalisables, construites à Toulouse grâce à d'anciens containers maritimes recyclés.
Soniga propose des piscines personnalisables, construites à Toulouse grâce à d'anciens containers maritimes recyclés. (Crédits : Soniga)

"L'idée a vraiment émergé lorsque j'ai fait construire ma maison. Je ne suis pas particulièrement écolo, mais j'aimais bien l'idée de l'auto-construction, et je suis tombé sur les maisons container. Puis, en 2020, lorsque le premier confinement est arrivé, mon frère m'a confié vouloir une piscine, mais ne pas pouvoir en construire une car son terrain est agricole. Je lui ai soufflé l'idée de la piscine container", raconte Sofien Sahli, gérant de la société Soniga.

Des containers maritimes en guise de piscine, c'est ce que propose depuis octobre la société Soniga. Implantée à Montgaillard-Lauragais, à 40 kilomètres au sud-est de Toulouse, la société propose des bassins personnalisables haut-de-gamme, à moindre coût en comparaison avec les piscines en béton maçonnées, puisqu'elles sont accessibles dès 16 500 euros.

Écologiques du fait du recyclage des containers, rapides à livrer grâce à seulement deux semaines de fabrication et une installation en une journée, les piscines containeurs rencontrent un franc succès. D'autant qu'elles sont non-imposables, car transportables sans démontage. Des arguments commerciaux qui ont toutefois une limite. Ces installations ne peuvent effectivement excéder les 10 m2 de surface pour respecter cet ensemble de critères. Une demande se fait pourtant sentir, puisque les cofondateurs de Soniga, Sofien Sahli, Ghazi Sahli et Nicolas Decons en viennent à refuser des commandes.

"Débordés par la demande"

Remarqués par la presse locale, les dirigeants profitent également des bienfaits du bouche-à-oreilles. Très vite, leur local de 200 m2 n'ont plus suffit, alors ils ont déménagé dans un atelier de 400 m2 équipé d'une zone d'exposition dédiée, au mois d'avril. En juin, soit huit mois après le lancement de l'entreprise, ils font face à plus de 200 demandes par jour et affichent un planning complet jusqu'à la première quinzaine d'août 2021, sans parler des piscines prévues pour 2022.

"Nous voulions vraiment démarrer gentiment cette première année, histoire de s'implanter en douceur et de prendre nos marques. Mais nous sommes littéralement débordés par la demande", affirme Sofien Sahli.

Une demande que la capacité de production de sept à huit bassins par mois de l'entreprise ne peut honorer. La société, qui se destinait à l'origine à livrer ses piscines dans la France entière, tourne à flux tendu et a donc fait marche arrière. Deux salariés ont même été recrutés en renfort.

"Au départ, on avait tablé sur une livraison possible en France, mais au vu du nombre de demandes, et du temps que l'on passe à échanger avec les clients sur leur projet, nous réduisons un peu le champs géographique des clients auxquels on s'adresse", explique le dirigeant.

Il n'est donc pas rare que le gérant redirige des clients vers d'autres structures concurrentes. Son objectif est en effet de proposer une prestation haut de gamme, tant d'un point de vue de la qualité du produit fini que de l'accompagnement nécessaire à la construction des piscines. Il font pour cela appel à un paysagiste, chargé d'aiguiller les clients dans leur projet de construction.

Un niveau de prestation qui serait difficile à tenir lorsque des centaines de kilomètres séparent les locaux de l'entreprise de ses clients potentiels, et alors que le transport et l'installation des bassins nécessitent un camion équipé d'un bras de grue de 25 mètres. D'autant que le marché français, qui a émergé ces trois dernières années, leur était encore totalement inconnu au début de la pandémie de Covid-19.

Un projet familial au départ

Alors confinés, les Français découvrent l'isolement et se décident à équiper leur maison pour rendre l'expérience plus confortable. Les enseignes d'ameublement et d'électroménager font le plein, tout comme les piscinistes : selon la Fédération des professionnels de la piscine et du SPA, le nombre de piscines vendues a augmenté de + 28 % en 2020 par rapport à 2019. Parmi les clients potentiels, Ghazi Sahli, frère de Sofien, se décide à construire une piscine container sur recommandation de son frangin, qui avait découvert le concept en Australie huit ans auparavant.

À ce moment, ce n'est encore qu'un projet familial de bricolage dominical. Mais à force de recherches sur le sujet, ils réalisent leur première étude de marché et prennent contact avec un entrepreneur toulonnais. Ils réalisent alors qu'ils ont besoin d'un local abrité pour la construction de ce type de bassin. Sofien Sahli décide ainsi de fonder la société Soniga.

Ils approfondissent alors leur étude de marché, trouvent les points d'amélioration de l'existant, et s'affairent à les développer : le skimmeur de leurs piscines est situé à l'opposé des refoulements pour améliorer l'évacuation des saletés (comme dans une piscine dite "traditionnelle"), et la surface intérieure ne laisse pas apparaître les irrégularités des containers. Pour cela, ils disent avoir trouvé "la solution miracle, qui reste un secret de fabrication". Résultat, Ghazi Sahli a du faire impasse sur sa piscine, celle-ci servant désormais de modèle d'exposition au sein du local des entrepreneurs. Un mal pour un bien.

"Nous souhaitons conserver une société à taille humaine"

Car bien que le frère de Sofien Sahli ne puisse pas profiter des joies d'une piscine privé, les entrepreneurs toulousains ne souhaitent pas industrialiser la production de leurs piscines pour accélérer la cadence : " je pense que l'artisanat apporte une plus value à la société qui est intéressante", note-t-il.

Surtout, il souhaite pouvoir tester et mettre sur le marché la dizaine d'idées qui fourmille dans sa tête, sans contraintes. Parmi elles, une piscine à débordements ou encore une option hammam qui viendrait se greffer à celles déjà disponibles : nage à contre courant et balnéo, pour ne citer qu'elles.

 eL'avantage des piscines containers, c'est qu'on peut faire plein de choses. C'est tellement solide et facilement transportable qu'il y a énormément d'idées à mettre en oeuvre" , fait savoir le chef d'entreprise.

Dans les cartons de Soniga, il y a aussi la location de piscines. Un marché porteur que le patron indique viser une fois qu'il aura constitué une équipe d'une dizaine de personnes.

Cela afin d'être en capacité de produire 40 bassins par an en 2022, pour un chiffre d'affaires attendu de 800.000 euros, soit le double de ses prévisions pour l'année en cours. Avec ses associés, il espère ensuite développer les activités de la société à Bordeaux, une ville à fort potentiel selon lui, qui permettrait d'augmenter le panier moyen de ses clients, qui est actuellement de 20.000 euros.

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