Aéroport de Toulouse : le chinois Casil réagit après l'annulation de la vente

L'actionnaire chinois, qui détient 49,99% des parts de l'aéroport Toulouse-Blagnac depuis 2015, a tenu à répondre après l'annulation administrative de la procédure de vente par la justice le 16 avril. Il rappelle que "son offre présentée en 2015 a été déclarée comme étant la meilleure à tous points de vue par l’Etat".
Mike Poon est le président de Casil Europe.
Mike Poon est le président de Casil Europe. (Crédits : Rémi Benoit)

Depuis son arrivée aux commandes de l'aéroport Toulouse-Blagnac il y a 4 ans, ses prises de parole sont très rares. Mais au regard de la situation déclenchée la veille par une décision de justice, l'actionnaire chinois Casil Europe qui détient 49,99% des parts de la société de l'Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) a tenu à réagir.

"CASIL ne commentera pas l'arrêt rendu lundi 16 avril par la cour administrative d'appel de Paris mais note cependant que cet arrêt ne constitue pas une décision définitive en ce qu'il peut faire l'objet d'un pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat. Cet arrêt n'entraîne en outre par lui-même aucune conséquence sur le contrat de cession conclu avec l'Etat et en vertu duquel CASIL Europe est actionnaire de l'aéroport de Toulouse".

En effet, cette juridiction a prononcé, mardi 16 avril, l'annulation de la procédure de vente des parts de l'État dans l'aéroport toulousain à Casil Europe. Pour rappel, cet actionnaire chinois était devenu l'actionnaire principal de l'infrastructure en l'échange de la somme de 309 millions d'euros en 2015.

"84,1 millions d'euros ont été investis dans l'infrastructure"

Mais comme le précise Casil Europe, l'État dispose d'une période d'un mois désormais pour faire un pourvoi en cassation devant le Conseil d'État. S'il ne le fait pas, la vente ne sera pas annulée pour autant dans les faits. Pour que cela soit le cas, le Collectif d'opposants à la privation d'ATB accompagné par l'avocat Christophe Léguevaques, qui viennent de remporter leur première victoire juridique, doivent maintenant saisir le tribunal de commerce de Paris. Ce qu'ils vont faire d'ici le milieu du mois de mai prochain. Cependant, pour contrer cette intention et mettre en avant son travail depuis son arrivée, Casil Europe tient à rappeler quelques chiffres.

"CASIL souhaite à nouveau souligner que son offre présentée en 2015 a été déclarée comme étant la meilleure à tous points de vue par l'Etat sur avis conforme de la commission des participations et des transferts. CASIL a maintenu l'emploi et a considérablement investi dans cette infrastructure afin que cet aéroport puisse devenir la réussite qu'il est aujourd'hui. Entre 2014 et 2018, 84,1 millions d'euros ont été investis dans l'infrastructure de l'aéroport, alors que le Contrat de régulation économique n'exigeait que 63,9 millions d'euros d'investissement. Le trafic de passagers a sensiblement augmenté avec 9,6 millions de passagers en 2018 - une augmentation de 28 % comparée à 2014 - et 42 destinations ajoutées depuis l'arrivée de CASIL".

Si on met donc de côtés les polémiques sur la distribution des dividendes, la privatisation partielle de l'infrastructure semble présenter des temps de passage positifs. Quoi qu'il en soit, si le Tribunal de commerce de Paris annule la vente, Casil Europe devra rendre ses parts à l'État, ce dernier devra rembourser le prix de cession à l'actionnaire chinois et celui-ci devra rembourser les dividendes perçus depuis son arrivée, soit 30 millions d'euros. Déterminé à en finir, Christophe Léguevaques "espère que le tribunal rendra une décision en ce sens avant la fin de l'année".

Lire aussi : Aéroport de Toulouse : la Cour administrative d'appel de Paris annule la privatisation

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Commentaires 4
à écrit le 18/04/2019 à 21:54
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Vous voulez en savoir plus sur cet intrigant investisseur chinois et les raisons de sa "disparition" peu de temps après avoir acquis 49.9% des parts de l'aéroport de Toulouse-Blagnac ? Lisez "L'empreinte du Dragon" de Jean Tuan chez CLC Editions. Dis...

à écrit le 17/04/2019 à 13:17
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Les syndicats ouvriers sont une véritable force incontournable dans la gestion du capital. Investir en France comporte un risque national qui dépasse largement le risque économique. Rien d'étonnant que les capitaux quittent la France.

le 17/04/2019 à 13:42
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On cherche dans l'article l'endroit où l'on parle de syndicats, d'ouvriers et de l'impact potentiel que cela aurait pu avoir sur une privatisation bâclée qui a conduit l'état à confier la gestion d'infrastructure publiques à des étrangers sans expéri...

le 17/04/2019 à 13:43
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On cherche dans l'article l'endroit où l'on parle de syndicats, d'ouvriers et de l'impact potentiel que cela aurait pu avoir sur une privatisation bâclée qui a conduit l'état à confier la gestion d'infrastructure publiques à des étrangers sans expéri...

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