![La hausse du chômage est très différente suivant les bassins d'emplois en Occitanie.](https://static.latribune.fr/full_width/426944/figeac-aero-07.jpg)
La crise économique a un impact très différent en Occitanie suivant les spécialités de chaque bassin d'emploi. Dans une étude publiée le 26 février dernier, l'Insee identifie quatre territoires particulièrement affectés par la hausse du chômage : Toulouse, Figeac, Tarbes-Lourdes et Agde-Pézenas.
Impact de la crise sur les zones d'emplois de la région Occitanie. Source : Insee.
Toulouse, Figeac et Tarbes paient leur dépendance à l'aéronautique
Sans surprise, la Ville rose, patrie d'Airbus, voit la demande d'emploi grimper en flèche. Mais au-delà des turbulences rencontrées par le donneur d'ordre et ses sous-traitants, les difficultés du secteur aéronautique ont un impact sur les activités d'ingénierie et de programmation informatique. L'Insee rappelle que ces dernières "sont très dépendantes de l'activité dans l'aéronautique, avec plus d'un salarié sur deux travaillant pour la filière".
Résultat : en l'espace d'un an (entre septembre 2019 et 2020), le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C progresse de 20 % dans les métiers de l'industrie et de 40 % dans ceux de l'informatique et des télécommunications, "des hausses deux fois plus fortes qu'au niveau national". Le taux de chômage global, en hausse de 1 point, atteint 9 % au troisième trimestre 2020 à Toulouse.
À Figeac, où est implanté notamment le siège du sous-traitant Figeac Aéro, "la progression du nombre de demandeurs d'emploi y est encore plus forte que sur Toulouse, surtout pour les moins de 26 ans (+ 17 % sur un an, fin septembre, pour les catégories A, B, C)".
Le bassin d'emploi de Tarbes-Lourdes est confronté à une double crise. La première est liée au coup d'arrêt de la construction aéronautique (des plans sociaux ont été annoncés par exemple chez AAA et Daher). La seconde provient du ralentissement de l'activité touristique dans l'un des principaux sites de pèlerinage catholique. Le chômage augmente de plus de 60%, soit quatre fois que la moyenne régionale, en particulier chez les plus de 50 ans.
"La ville de Lourdes a très peu bénéficié de la reprise du tourisme durant l'été en raison de sa forte dépendance à la clientèle touristique non résidente en France (Italiens, Espagnols, Britanniques...)", analyse l'Insee.
Au total, le nombre de demandeurs d'emplois en fin de mois (DEFM) progresse de 11 % sur un an sur le bassin d'emploi Tarbes-Lourdes, soit la plus forte hausse de la région Occitanie.
De son côté, la zone Agde-Pézenas décroche la plus forte progression du taux de chômage, avec deux points de plus sur douze mois, en raison de sa très grande dépendance au tourisme. En moyenne, au cours d'une année normale, 17 % des salariés de la zone sont employés dans ces métiers mais essentiellement sur la période estivale. La forte présence des emplois saisonniers dans le nord du Lot et sur Castelsarrasin-Moissac génère une augmentation du chômage plus importante que la moyenne régionale. Le Lot compte habituellement sur l'activité touristique autour de Rocamadour ou du gouffre de Padirac. Castelsarrasin et Moissac misent de leur côté sur les activités arboricoles et viticoles.
Hausse du chômage contenue sur le littoral
Dans le reste de l'Occitanie, l'impact de la crise est moins marqué. Hormis la station balnéaire du Cap d'Agde, la hausse du chômage est davantage contenue dans le reste des zones du littoral méditerranéen. Béziers, Perpignan et surtout Narbonne ont profité de la reprise estivale du tourisme sur le littoral et le nombre de demandeurs d'emplois dans les métiers de l'hôtellerie et de la restauration y augmente moins que sur l'ensemble de la région. "Dans ces zones du littoral, les salariés exerçant un métier de l'industrie sont relativement moins nombreux et le choc de la crise sur ces métiers est atténué", décrypte l'Insee. La demande d'emploi augmente donc moins que dans le reste de l'Occitanie, en particulier sur Sète. Sur Montpellier, l'emploi dans les métiers de l'informatique et des télécommunications, moins dépendant qu'à Toulouse de la filière aérospatiale, résiste mieux.
Au global en Occitanie, le taux de chômage culmine à 10,5% (contre 8,8% en métropole), soit une hausse de 0,7 point sur un an dans la région comme dans le reste de la France.
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