Daher : 643 postes menacés mais des mesures d'accompagnement plus avantageuses

La direction de Daher et les cinq organisations syndicales représentatives ont signé un accord sur les mesures d'accompagnement du plan social. L'intersyndicale se félicite de dispositions plus avantageuses que le minimum légal. L'activité partielle de longue durée (APLD) épargne 231 emplois. Il reste 643 postes menacés actuellement, dont plus de 200 à Toulouse, mais ce chiffre devrait diminuer avec les retraites anticipées et les départs volontaires.
La direction de Daher et les syndicats sont arrivés fin octobre à un accord sur les mesures d'accompagnement du plan social.
La direction de Daher et les syndicats sont arrivés fin octobre à un accord sur les mesures d'accompagnement du plan social. (Crédits : Quest)

Après quatre mois de négociations, la direction de Daher et les cinq organisations syndicales représentatives (FO, CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT) sont arrivées fin octobre à un accord sur les mesures d'accompagnement du plan social.

Le 25 juin dernier, Daher avait annoncé un "scénario du pire" avec 1 261 licenciements de salariés en CDI en France et notamment la cession de l'usine d'aérostructures de Saint-Julien-de-Chédon (région Centre). Le groupe prévoyait alors une baisse brutale d'activité estimée à 40% sur l'année 2020, entraînant une perte de 300 à 400 millions de chiffre d'affaires et de 80 à 100 millions d'EBITDA. Début octobre, la direction a présenté aux salariés un projet de plan social réduit de 46% avec 679 postes supprimés.

Congé de réembauche et indemnités revus à la hausse

D'après les informations recueillies auprès de la direction et des syndicats par La Tribune, 643 postes sont toujours menacés dans ce groupe familial fondé en 1863. Mais ce chiffre pourrait encore être revu à la baisse après la prise en compte des retraites anticipées et des départs volontaires. L'accord sur la mise en place de l'APLD (activité partielle de longue durée) a déjà permis de sauver 231 postes. L'intersyndicale fait remarquer dans un communiqué commun que la signature de ces accords "ne cautionne en aucun cas les suppressions de postes et la mise en place du PSE, mais bien uniquement les mesures d'accompagnement" a permis "d'obtenir des mesures supplémentaires au-delà du cadre légal".

"Nous pouvons nous satisfaire d'avoir obtenu un consensus intersyndical honorable. Dans d'autres entreprises comme par exemple AAA, les négociations se sont déroulées beaucoup plus âprement avec des directions qui écoutent beaucoup moins les salariés. Ces derniers ont peu de solutions pour se retourner", observe Jérôme Crespin, coordinateur CFDT chez Daher.

Lire aussi : Aéronautique : Chez AAA, un accord signé avec plus de 500 licenciements

Avant de citer quelques dispositifs : "Nous avons obtenu un congé de reclassement jusqu'à 12 mois. Nous avons négocié des conditions de réembauche sur 24 mois (au lieu des 12 mois légaux) ainsi que des indemnités supralégales entre 4 500 et 6 500 euros pour des salariés en âge de prendre leur retraite".

Par ailleurs, une centaine de postes ont été ouverts à la mobilité interne depuis cet été. Les salariés intéressés par tous ces dispositifs ont jusqu'au 23 novembre pour se manifester. "Sans notre engagement unanime, les conséquences auraient été plus dramatiques sur l'emploi avec des mesures sociales bien moins ambitieuses", ajoute l'intersyndicale. Cette dernière précise qu'elle sera attentive dans les prochains mois au processus de cession de l'usine d'aérostructures de Saint-Julien-de-Chédon, où travaillent 300 personnes.

Plus de 200 emplois toujours menacés à Toulouse

Du côté de l'Occitanie, Daher emploie 3 500 personnes sur quatre sites. L'usine de Louey, près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), compte 1 500 salariés autour d'activités de production des avions d'affaires TBM et d'aérostructure. Ensuite, 2 000 personnes travaillent sur les sites de logistique aéronautique à Toulouse et Cornebarrieu (Haute-Garonne) ainsi qu'à Laudun-L'Ardois (Gard). Début octobre, il était question de 234 suppressions de postes à Toulouse et Cornebarrieu et de 84 postes menacés à l'usine de Tarbes. Les syndicats espèrent que ces chiffres pourront être revus à la baisse avec les mesures d'accompagnement.

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