"Sur les neuf premiers mois de 2020, les établissements du Grand Sud-Ouest appartenant à la filière aéronautique et spatiale perdent 5 800 salariés (hors intérim), ce qui représente une baisse de 3,6 % de leur effectif", souligne l'Insee dans une note publiée le 19 janvier.
En pleine expansion avant la pandémie (la filière avait gagné 5.500 salariés supplémentaires dans le Sud-Ouest rien qu'en 2019), l'activité aérospatiale connaît ensuite un net coup d'arrêt : seulement 100 emplois créés au premier trimestre, 2.300 emplois perdus au deuxième et 3.600 emplois détruits sur le troisième trimestre. Comme le montre le graphique ci-dessous.
3.200 salariés impactés en Haute-Garonne
Dans le Grand Sud-Ouest, l'Occitanie paie le plus lourd tribut de la crise économique avec 4.200 salariés en moins dans la filière aéronautique et spatiale sur neuf mois contre une perte de 1.700 salariés en Nouvelle-Aquitaine.
Plus précisément, c'est la Haute-Garonne, où est implanté le siège social d'Airbus qui a le plus souffert du ralentissement de l'activité. À elle seule, elle a subi une perte de 3.200 emplois. La Tribune a d'ailleurs recensé dans une carte la liste des plans sociaux autour de Toulouse.
Suivent ensuite les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde qui ont connu chacun une baisse de 500 emplois. Le Lot perd 300 emplois (essentiellement lié au plan social annoncé par Figeac Aéro). La Charente-Maritime, les Hautes-Pyrénées, la Vienne et la Corrèze ont enregistré une diminution de 100 salariés chacun. Les autres départements non cités connaissent un impact beaucoup plus marginal avec 1.000 emplois détruits sur 17 départements.
À noter que le Lot est proportionnellement le département le plus touché puisque les 300 emplois disparus représentent une baisse de 8,7% de l'emploi aéronautique et spatial.
Une baisse plus forte dans les PME
Au-delà des disparités géographiques, l'Insee relève "une différence nette entre les donneurs d'ordres, dont les effectifs restent stables, et la chaîne d'approvisionnement, dont les effectifs diminuent de plus de 5 %". Avant de préciser : "La baisse des effectifs est plus forte dans les PME (- 6,8 %) et les entreprises de taille intermédiaire (- 5,1 %), que dans les grandes entreprises (- 2,3 %)." Alors que la menace de licenciements s'éloigne chez Airbus, elle reste une réalité chez les sous-traitants. D'après le recensement réalisé par La Tribune, 4.500 emplois étaient toujours menacés à la mi-décembre dans l'aéronautique autour de Toulouse.
L'étude de l'Insee pointe également l'impact le plus important pour les activités de métallurgie et tertiaires avec une baisse de respectivement - 8,7 % et - 5,0 %. La construction aéronautique et la maintenance résistent mieux.
Malheureusement, la litanie des plans sociaux devrait s'accentuer en 2021. "Beaucoup d'entreprises ont différé les PSE", a fait remarquer Philippe Robardey, le président de la CCI de Toulouse lors de ses voeux à la presse le 14 janvier dernier. De quoi laisser craindre d'après lui "une recrudescence des procédures collectives pour l'année 2021".
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