"On ne sortira de cette crise que par une décentralisation" (Sophie Garcia, Medef Occitanie)

Réélue récemment présidente du Medef Occitanie, Sophie Garcia compte profiter de ce second mandat pour accompagner ses adhérents dans des transformations de fond comme l'environnement. Par ailleurs, la porte-parole de l'économie régionale est très critique à l'égard du plan de relance français et appelle à des prises de décisions locales pour permettre la reprise économique.
Sophie Garcia est aussi membre du comité directeur du Medef national, aux côtés de son président Geoffroy Roux de Bézieux.
Sophie Garcia est aussi membre du comité directeur du Medef national, aux côtés de son président Geoffroy Roux de Bézieux. (Crédits : Rémi Benoit)

Fraîchement réélue à l'unanimité à la tête du Medef Occitanie, pour un mandat de trois ans, Sophie Garcia ne mâche pas ses mots quand il s'agit d'évoquer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement et les restrictions autour des activités économiques.

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"Nous sommes totalement infantilisés. Un tableau de chiffres vous en faites ce que vous voulez ! Pour accompagner la relance, cette sortie de crise doit s'accompagner par des décisions tripartite, avec les représentants locaux de l'État, des médecins du territoire et les représentants de filière. Cela demande la micro-chirurgie, à moins que le gouvernement n'ait pas confiance en ses préfets ? Nous ne manquons pas de solutions !", s'insurge-t-elle.

Pour elle, appliquer un protocole identique dans tous les lieux économiques et divers espaces, ayant chacun leurs spécificités, n'est pas la bonne méthode. Sophie Garcia, aussi membre du comité directeur du Medef national, en tant que représentante des régions, profite de cette double casquette auprès de Geoffroy Roux de Bézieux pour faire passer des messages au gouvernement de Jean Castex.

"Nous n'avons toujours pas compris pourquoi nous ne pouvions pas emprunter les télésièges pour les vacances qui approchent.... Soyons clairs, nous ne sortirons de cette crise que par une décentralisation des prises de décision, au détriment de cette méthode très parisienne ! C'est une position que nous martelons, sans relâche, auprès du Premier ministre", poursuit celle qui porte la voix de 20 000 entreprises employant 300 000 salariés en Occitanie.

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France Relance l'a "fait sourire amèrement"

Sophie Garcia

Sophie Garcia a été réélue à la tête du Medef Occitanie à la fin du mois de novembre (Crédits : Rémi Benoit).

Au regard des restrictions qui bloquent certaines activités économiques fortes de la région Occitanie, sa position peut paraître compréhensible de par son mandat. Pour autant, Sophie Garcia est tout aussi critique quand il s'agit d'évoquer le plan France Relance et ses dizaines de milliards d'euros, débloqués pour faciliter un retour d'activité d'avant crise.

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"Le plan de relance me fait sourire amèrement. Pour la majorité de ses enveloppes budgétaires, il soutient des projets déjà fléchés ou déjà dans les tuyaux. Ce n'est donc qu'un accélérateur. Au final, qu'y a-t-il dans ce plan de relance ?", tacle la première présidente du Medef Occitanie.

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Surtout, elle n'est pas la seule à partager cette position. Lors de la seconde édition de Transformons La France organisée à Toulouse par La Tribune à la mi-octobre, un événement qui met en avant des innovations régionales, l'économiste Nicolas Bouzou a fait part de ses réserves à propos de ce plan de relance.

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"Le plan de relance n'est pas un plan de relance en lui-même. Il est mal nommé, c'est un plan de modernisation de l'économie, c'est un plan d'attractivité, c'est un plan d'investissement, qui est quelque chose qu'en réalité nous aurions dû faire sans doute il y a cinq voire dix ans ! Mais sur le papier, il est très bien car il s'attaque à de véritables problèmes de fond de l'économie française", avait-il alors déclaré.

Accompagner vers les transformations

Malgré les différentes réserves émises, le Medef Occitanie et sa représentante comptent bien l'exploiter pour soutenir les entreprises régionales dans la gestion de l'après Covid-19.

"Sur ce second mandat, notre principale mission, sans occulter la relance, sera d'accompagner nos adhérents dans la transformation et les transitions qui sont numérique, managériale et environnementale", expose Sophie Garcia.

Après un premier mandat qui a consisté à "construire l'identité du Medef Occitanie et son réseau", à la suite de la fusion des deux organisations régionales Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, la dirigeante compte s'appuyer sur son expérience d'entrepreneuse pour y parvenir. Pour mémoire, à 48 ans, Sophie Garcia est à la tête de la société PSL, une entreprise spécialisée dans le domaine de la sécurité incendie, qui emploie aujourd'hui une trentaine de personnes.

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