Jamais un gouvernement français n'avait mis autant d'argent sur la table pour soutenir son économie après une crise. Comme prévu, le Premier ministre, Jean Castex, a présenté jeudi 3 septembre "France Relance", un plan de 100 milliards d'euros (dont 40 financés par l'Union européenne) pour relancer son économie après la crise qu'elle a connu, engendrée par la crise sanitaire de la Covid-19.

"À ce stade du plan de relance (vendredi 4 septembre au matin, ndlr), nous n'avons pas tous le modus operandi. Mais d'ores et déjà, l'État et ses services sont en ordre de marche en Occitanie pour mettre en oeuvre ce plan de relance", assure Étienne Guyot, le préfet d'Occitanie, qui a tenu à présenter à La Tribune ce dont l'Occitanie pourrait bénéficier.

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Dans les faits, ce plan se concrétisera à travers des appels à projets régionaux et nationaux, mais aussi par le biais d'enveloppes financières dont les préfets de départements auront totalement la main sur leur affectation. Et trois piliers guideront les projets financés : écologie, compétitivité et cohésion.

Troisième ligne de métro de Toulouse, hydrogène vert, transition agricole, rénovation énergétique...

Pour le moment, il est trop tôt donc pour définir précisément quels sont ces dits projets qui pourraient bénéficier de ces dizaines de milliards d'euros, en Occitanie. Mais le préfet Guyot prend l'engagement de "revenir le 15 octobre face à vous pour présenter la liste des lauréats à la dotation de soutien à l'investissement local en Occitanie". Par ailleurs, dans France Relance, aucune répartition n'est faite par territoire. Le représentant de l'État en région ne cache pas qu'il faudra donc jouer des coudes pour obtenir le plus de dotations possibles et que ses services et les collectivités locales auront un important travail de sourcing et constitution des dossiers à réaliser.

Sans plus attendre, et en prévision de la présentation de ce plan, Étienne Guyot et Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de sa Métropole, sont récemment allés à la rencontre de Jean Castex, à Paris. Au-delà d'une demande officielle d'effectifs de policiers nationaux supplémentaires pour la Ville rose, le sujet de la troisième ligne de métro a été longuement abordé. À la sortie de l'entrevue, Jean-Luc Moudenc s'est montré confiant et attend "200 millions d'euros de la part de l'État", sur une enveloppe totale de 6,3 milliards d'euros à l'égard des transports publics. De plus, le ferroviaire va bénéficier d'une enveloppe de 4,7 milliards, qui intéresse fortement le conseil régional d'Occitanie.

"Dans la région, nous sommes très concernés par le fret ferroviaire et ce que nous appelons les petites lignes. Notre ambition est de mettre en place très rapidement une convention avec la Région Occitanie pour investir dans ces petites lignes, comme Montréjeau-Luchon (dont la collectivité veut en faire un terrain d'expérimentation pour le train à hydrogène, ndlr)", annonce Étienne Guyot.

À contrario, les deux projets de LGV dans la région, à savoir Toulouse-Bordeaux et Montpellier-Perpignan, ne sont pas mentionnés et ne semblent pas concernés par France Relance. Néanmoins, le préfet se veut rassurant à leur sujet.

"Elles sont dans la Loi d'orientation des mobilités (LOM) mais je ne peux pas dire si ces LGV seront dans le plan de relance. Néanmoins, nous travaillons ardemment sur ces projets et je peux assurer que les choses avancent".

Au-delà des transports, Toulouse et l'Occitanie vont pouvoir bénéficier d'autres enveloppes comme celle dédiée à la rénovation énergétique des logements et bâtiments publics. "Le sujet de l'isolation est tout aussi fondamental dans la région, où il y a fort à faire dans un territoire qui gagne 50 000 habitants chaque année et qui compte 3,5 millions de logements", commente Étienne Guyot, qui a déjà répertorié plusieurs dizaines d'opérations d'envergure en la matière. Par ailleurs, les sept milliards d'euros dédiés au développement de l'hydrogène vert vont intéresser l'Occitanie et ses acteurs, où une filière en la matière est en plein développement. Enfin, les quelques centaines de millions d'euros dirigés vers la transition agricole pourraient bénéficier aux producteurs occitans.

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Un comité de suivi à la relance bientôt installé

Pour être certain que ces sommes colossales bénéficient aux territoires et que les annonces se ressentent sur le terrain, le gouvernement a fait savoir que des "sous-préfets à la relance" seraient nommés. Des recrutements qui sont accompagnés par un comité de suivi, composés des collectivités et organisations professionnelles.

"Cette instance veillera à la bonne circulation de l'information, mais aussi devra résoudre les points de blocage, tout en faisant remonter à Paris ce qui se passe dans la région Occitanie. France Relance est une énorme machine à mettre en place", explique Étienne Guyot.

Et cela devra être fait le plus rapidement possible. Si pour le moment, les services de Pole Emploi Occitanie n'observent pas un afflux massif au service des inscriptions comme demandeurs d'emploi, "la situation économique se dégrade", prévient Christophe Lerouge, le directeur de la Direccte régionale.