Autoroute A69 Toulouse-Castres : 200 scientifiques se mobilisent contre le projet

Après les manifestations et les grèves de la faim, la mobilisation contre l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres se poursuit. Un collectif de 200 scientifiques a pris la plume pour rejeter unanimement ce projet, dont deux membres du GIEC, et contesté point par point le projet. Les détails.
L'opposition à l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres semble prendre de l'épaisseur.
L'opposition à l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres semble prendre de l'épaisseur. (Crédits : Rémi Benoit)

« Dans ce collectif à l'expertise reconnue, pas un·e seul·e membre n'est favorable à la construction de l'autoroute A69 », entre Toulouse et Castres. Voici ce que vient de publier le collectif Atécopol, sur son blog, qui réunit 200 scientifiques locaux dont deux membres du GIEC (Christophe Cassou et Jean-Baptiste Sallée). Le premier s'était d'ailleurs rendu en avril dernier à une marche pacifique contre ce projet autoroutier, organisée du côté de Seix (Tarn).

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Alors que les semaines passent et que la société Atosca, chargée de mener à bien le projet poursuit ses aménagements, la mobilisation populaire hostile à ce projet semble prendre une nouvelle ampleur. Après que certains aient engagé une grève de la faim depuis plusieurs jours, sans parler de la manifestation devant le conseil régional à Toulouse ce lundi 25 septembre en soirée, c'est désormais au tour des scientifiques locaux de sortir du bois avec la publication de ce texte.

« Voyager en voiture entre Toulouse et Castres émet pour l'instant trois fois plus de CO2 que de le faire en TER et 8 fois plus que de le faire en autocar. Ce facteur pourrait monter à 25 si la ligne ferroviaire était électrifiée. Alors que la France peine à tenir ses propres objectifs climatiques, comment justifier de construire une infrastructure qui entrera en concurrence avec les moyens de transport moins émetteurs ? », écrivent notamment les co-auteurs.

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Ils contestent l'argument économique

Par ailleurs, ces scientifiques aux compétences multiples et diverses contestent fermement le lien entre infrastructure autoroutière et développement économique du territoire en question.

« Il y apparaît très clairement que le lien entre infrastructure autoroutière et développement n'est pas automatique, et peut même être négatif : les infrastructures autoroutières, en exacerbant la compétition entre territoires, ont surtout pour effet d'amplifier les dynamiques existantes, ces dernières dépendant plus des projets de territoire que des infrastructures elles-mêmes. Dans le cas plus précis de l'autoroute Toulouse-Castres, les analyses indiquent qu'il n'y a aucun enclavement de la région Castres-Mazamet, mais que le projet d'autoroute A69 est avant tout un soutien au développement économique de la métropole toulousaine », estiment les scientifiques du collectif.

En plus du gain de temps, autour d'une vingtaine de minutes, la croissance économique de ce bassin d'emploi Castres-Mazamet est l'argument premier des porteurs de projet et de ceux qui y sont favorables, comme la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ou encore le maire de Castres, Pascal Bugis, ou encore Christophe Ramond, le président du département du Tarn, à qui s'adresse l'écrit sur le blog en question.

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Enfin, les auteurs ont aussi un mot pour les décisionnaires politiques de ce projet d'autoroute A69, dont le ministre des Transports, Clément Beaune et la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher : « En tant que scientifiques, nous considérons que changer d'avis face aux faits est une qualité intellectuelle précieuse et que vous sortirez grandi·es en revenant sur votre position », écrivent-ils, tout en rappelant l'exemple de Notre-Dame-des-Landes.

Invité ce mardi matin sur France Inter, Clément Beaune a pourtant répété sa volonté de maintenir le projet d'autoroute Toulouse-Castres, tout en annonçant l'arrêt futur d'autres projets autoroutiers.

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Commentaire 1
à écrit le 26/09/2023 à 9:58
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Ben disons que le problème majeur est cette invasion des camions de 44 tonnes sur notre territoire qui anéantissent nos infrastructures, qui polluent en masse générant des millions de tonnes de GES qui causent des accidents graves voir mortels, tandi...

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