Comment l'Occitanie s'apprête à recruter 200 médecins face aux déserts médicaux

Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a présenté les contours de son projet "Ma santé en 15 min", qui faisait parti de ses engagements de campagne. Il prévoit notamment le recrutement de 200 médecins et la construction ou l'agrandissement de 150 centres de santé.
Vincent Bounes (Vice-Président de la région Occitanie) et Carole Delga (Présidente de Région).
Vincent Bounes (Vice-Président de la région Occitanie) et Carole Delga (Présidente de Région). (Crédits : Rémi Benoit)

"Nous avons certains quartiers de ville où la présence médicale est insuffisante. Cette mesure ne concerne donc pas que les zones rurales, même si elles sont bien évidemment majoritaires", a indiqué la présidente de la région Occitanie Carole Delga à l'issue d'une assemblée plénière ayant préfiguré la création du GIP (Groupement d'intérêt public), qui permettra à terme la création de centres et de maisons de santé, et le recrutement de médecins dans les territoires à médicaliser d'urgence.

C'était une promesse de campagne, elle est désormais sur les rails. Pour lutter contre les déserts médicaux, nombreux et hétérogènes sur le territoire de la région Occitanie, Carole Delga souhaite salarier 200 médecins et infirmiers.

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200 médecins salariés par la région

Ceux-ci seront recrutés par le biais d'une structure (qui reste à monter), en lien avec l'ARS (Agence régionale de santé) et la Caisse primaire d'assurance maladie. Ces professionnels de santé seront ensuite mis à disposition des centres et maisons de santé existants, au nombre de 308, et des 150 nouveaux et agrandis qui verront le jour au cours de la mandature. Ils seront financés pour moitié par la région, et portés ensuite par un budget de 150 millions d'euros par an. L'objectif, à terme, est que chaque occitan ait accès à un médecin qui soit à une quizaine de minutes de chez lui.

En vue de la création du GIP en 2022, des concertations seront menées avec l'Agence Régionale de Santé, l'Assurance Maladie, les départements ainsi que les autres collectivités locales, les représentants des professionnels de santé (URPS médecins, URPS infirmiers, ordres etc), l'APEC (Association Pour l'Emploi des Cadres), les pôles santé des universités (Université Paul Sabatier de Toulouse et Université de Montpellier), la fabrique des centres de santé, ainsi que les 14 Groupements Hospitaliers de Territoires, afin de déployer un réseau de centres et de maisons de santé qui corresponde aux besoins des territoires.

Zones urbaines et rurales bénéficieront du dispositif

En parallèle, un appel à candidature sera ouvert dès la rentrée afin de que les collectivités prêtes à accueillir ces établissements de santé puissent se manifester. Certaines ont déjà été identifiées. C'est le cas de Perpignan, Nîmes, Montpellier et Toulouse, qui malgré une forte urbanisation, voient certains de leurs quartiers être dépourvus de médecins. Les territoires ruraux, les plus touchés, sont évidemment au coeur de ce programme, prénommé "Ma santé en 15 min".

"L'actualité donne raison à Carole Delga, qui a voulu porter le projet de la santé en région. À l'heure actuelle, nous avons identifié deux territoires à l'ouest de la région et un à l'est qui pourraient rejoindre assez rapidement le GIP et démarrer le portage de ces médecins salariés. Le Gard pourrait être un excellent site d'expérimentation pour commencer. Sont également envisagés les départements des Hautes-Pyrénées et de l'Ariège", a expliqué Vincent Bounes, nouveau vice-président en charge de la santé au conseil régional et dirigeant du Samu 31, tout en rappelant qu'il est encore trop tôt pour affirmer cela avec certitude.

Certains projets de maison de santé, déjà matures, seront appuyés par la région, tandis que pour d'autres "tout reste à faire", selon ses mots. Actuellement, une dizaine de médecins se sont déjà montrés intéressés, et les premières embauches débuteront en début d'année 2022, probablement dans les six premiers mois de l'année où est prévue la construction du premier centre médical du mandat.

Pour que les territoires ruraux attirent davantage de médecins, Carole Delga souhaite également créer 3.000 places supplémentaires en formations paramédicales. Ces étudiants seront ensuite incités à exercer leurs stages dans les centres médicaux de la région, dont les 2/3 en dehors des métropoles.

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