Municipales : le projet de RER toulousain au coeur du débat

L'ancien maire de Toulouse Pierre Cohen, qui songe à se lancer dans les élections municipales de mars 2020, a partagé sa vision de ce que devraient être les mobilités à Toulouse, vendredi 22 novembre. En plus d'un prolongement du tram à la gare Matabiau et de la ligne B du métro jusqu'à Labège, il milite pour la mise en place d'un RER toulousain plutôt que d'une 3ème ligne de métro, qui serait elle reportée. Porté par le collectif Rallumons l'Étoile, ce projet ferroviaire est partagé par tous les candidats à gauche pour les prochaines municipales, mais pas Jean-Luc Moudenc. En quoi consiste-t-il ?
La gare Matabiau accueillera-t-elle bientôt un RER toulousain ?
La gare Matabiau accueillera-t-elle bientôt un RER toulousain ? (Crédits : Rémi Benoit)

Il n'est pas garanti à 100% que l'ancien maire de Toulouse et référent de Génération-S dans la Ville rose, Pierre Cohen, soit candidat le jour du 1er tour des élections municipales de mars 2020. Néanmoins, le conseiller municipal d'opposition a fait connaître ses positions, et donc son projet, sur les mobilités pour la région toulousaine. Sans surprise, celui qui a toujours privilégié des réseaux de surface entend prolonger le tram jusqu'à la gare Matabiau et prolonger la ligne B jusqu'à Labège. La troisième ligne de métro, elle, attendra.

"Aujourd'hui, rien ne prouve que la ligne TAE est finançable. Nous n'arrêterons pas cette troisième ligne de métro, mais nous ne mettrons pas 3 milliards d'euros dans les cinq ans qui viennent", avance Pierre Cohen, favorable à un report raisonnable de ce projet.

Pour lui, la priorité et l'urgence doivent être données au projet d'un RER toulousain, qui devra être complémentaire au réseau de transports en commun existant sur l'agglomération toulousaine.

"Ce qui est important, et qui n'était pas dans le débat lors des élections de 2014, c'est la possibilité de mettre en place un RER toulousain avec des radiales. Ce projet ferait l'objet d'une nouvelle gouvernance des transports avec les Départements et la Région Occitanie. Le but est d'avoir des trains qui se comportent comme des trams, c'est-à-dire fréquents et confortables. Aujourd'hui, les personnes qui bouchonnent Toulouse sont ceux qui viennent de la seconde, troisième voire quatrième couronne", estime Pierre Cohen.

Une association créée pour ce projet

Pour proposer cette idée, l'ancien maire de Toulouse de 2008 à 2014 s'appuie sur les travaux réalisés par le collectif toulousain Rallumons L'Étoile qui a vu le jour il y a environ 18 mois. Celui-ci est composé de 400 citoyens, d'associations, d'entreprises et de 15 communes représentants plus de 65 000 habitants.

"Il faut une plus grande synergie des réseaux de transports en commun. Entre TER et métros, il manque un réseau de RER, des trains de grande capacité, cadencés de 6h à minuit qui irriguent toute la grande agglomération toulousaine. La création d'un réseau de RER est un projet de long terme et des avancées sont possibles à court terme, en commençant par optimiser l'existant. Ainsi, le RER n'est pas une alternative au métro et le métro n'est pas une alternative au RER. Ce sont des projets complémentaires qui doivent être portés conjointement sans attendre", explique les membres du collectif Rallumons L'Étoile.

RER Toulousain

La proposition de RER toulousain du collectif Rallumons L'Étoile.

L'association propose dès 2020 la création d'une ligne RER A (en bleue sur la carte, ndlr) sans travaux en optimisant l'existant de Castelnau-d'Estrétefonds à Baziège avec un cadencement au moins à l'heure, tout en profitant des terminus existants à Castelnaudary et à Matabiau. Parallèlement, Rallumons L'Étoile milite pour une optimisation de la ligne C (déjà existante et en rose sur la carte, ndlr) entre Arènes et Colomiers avec davantage de trains le soir et aux heures creuses. Dans un second temps, les porteurs de projet veulent le lancement d'études pour renforcer le RER A avec un train toutes les 15 minutes et une fréquence plus importante pour la ligne C, tout en la prolongeant jusqu'à Brax. Il est estimé que tout cela est réalisable d'ici 2025.

À gauche, ils y sont tous favorables

Le collectif toulousain Rallumons L'Étoile a rencontré par le passé la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui a un regard positif sur cette proposition. La candidate UNE-PS-PRG-PC au Capitole en mars 2020, Nadia Pellefigue, a également échangé avec ses membres et a intégré le projet dans son programme pour les élections municipales 2020.

L'idée d'un RER toulousain est également accueilli favorablement par les composantes du collectif Archipel Citoyen, l'autre "bloc de gauche" mené par l'écologiste Antoine Maurice depuis sa récente nomination comme tête de liste. Le candidat du Rassemblement National aux élections municipales de mars 2020 à Toulouse, Quentin Lamotte, partage la même position.

"Le RER toulousain doit se poser en complément du métro pour relier des zones éloignées de Toulouse. C'est un projet incontournable à moyen terme au regard de l'accroissement démographique de l'agglomération toulousaine. Mais ce projet devra se penser avec d'autres collectivités", ajoute le candidat à la tête de la liste "Rassemblement Toulousain".

De son côté, Jean-Luc Moudenc qualifie ce projet d'"idée fumeuse à 3 milliards d'euros", tandis que Pierre Cohen avance que ce RER "coûterait moins cher que la troisième ligne de métro (évaluée à un montant similaire, ndlr)", défendue par le maire sortant. Nul doute que le RER toulousain fera couler beaucoup d'encre durant cette campagne pour les élections municipales à Toulouse.

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