Autoroute A69 Toulouse - Castres : les opposants répondent au député Zulesi

Les opposants à l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres demandent aux députés l'organisation d'une mission d'information sur ce projet, suite aux 40.000 signatures réunis par leur pétition sur le site de l'Assemblée nationale. Les députés de la commission Aménagement du territoire doivent décider ce jour des suites à donner à cet élan populaire. Début décembre, une nouvelle manifestation d'ampleur contre ce projet autoroutier sera organisée.
Les opposants à l'A69 comptent à nouveau mobiliser en masse le 9 décembre prochain.
Les opposants à l'A69 comptent à nouveau mobiliser en masse le 9 décembre prochain. (Crédits : Rémi Benoit)

Réussite ou échec ? La pétition pour l'abandon du projet d'autoroute A69 Toulouse - Castres est en passe de franchir le seuil des 40.000 signatures, sur le site de l'Assemblée nationale. En conséquence de quoi, le bureau de la commission Aménagement du territoire et Développement durable doit se réunir ce mardi 21 novembre pour donner une suite, ou non, à cette pétition, comme s'y est engagé son président, le député Jean-Marc Zulesi (Renaissance), dans les colonnes de La Tribune il y a quelques jours.

Seulement, celui-ci a été très clair sur ses intentions. « Le débat ne pourra se tenir sur plusieurs jours et il n'y aura pas d'auditions. Il ne s'agit pas d'une mission d'information parlementaire ou d'une commission d'enquête. Il y aura un débat politique, dans le cadre des groupes politiques présents au sein de cette commission », a-t-il prévenu dans nos colonnes, jeudi 16 novembre. Une prise de position qui est loin d'avoir satisfait les opposants à ce projet autoroutier qui doit permettre de gagner une vingtaine de minutes de trajet entre les deux villes.

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« Nous ne saurions nous contenter d'un débat confiné à cette seule commission, dans lequel chacun resterait sur des postures politiciennes. La voix des scientifiques, des experts, des acteurs du territoire doit être entendue », a ainsi répondu dans une lettre ouverte le collectif « La Voie est Libre » opposé à ce projet d'autoroute A69.

Pour celui-ci, la conclusion de cet élan populaire doit être tout autre. « Nous demandons aux membres de la commission de décider d'une mission d'information sur la pertinence et viabilité de ce projet en tenant compte de tous ces sujets ». Avec le rapport de celle-ci, l'association propose l'organisation « d'une consultation populaire » sur le devenir de ce projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.

Des sondages qui interpellent

Pour tenir une telle demande, les opposants à ce projet autoroutier se basent sur une étude d'opinion commandée à l'Ifop par leurs soins et l'association Agir pour l'environnement, quelques jours avant la mobilisation importante du 21 octobre à Saix (Tarn).

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L'institut d'opinion estime que 61% des sondés étaient à cet instant favorables à l'abandon du projet d'autoroute et 82% à la tenue d'un référendum local sur le sujet. Des chiffres obtenus grâce à une enquête réalisée auprès de 615 personnes, résidents des départements de la Haute-Garonne et du Tarn, territoires concernés par le projet.

Par ailleurs, Atosca, le concessionnaire chargé de la construction et de la future exploitation de l'A69, y a répondu avec son propre sondage commandé auprès d'OpinionWay : 53% des sondés apparaissent favorables au projet, avec seulement une différence de taille. Pour parvenir à ce chiffre, l'institut a questionné 1025 personnes de toute la France et pas seulement des zones géographiques traversées par le tracé de la future A69.

Une nouvelle manifestation en décembre

L'opposition à ce projet est principalement alimentée par l'impact environnemental de ce projet autoroutier prévu en Occitanie. Selon le concessionnaire Atosca, qui dispose comme actionnaire de NGE, l'emprise totale de l'A69 sera de 340 hectares et une centaine d'hectares sera réellement artificialisée. Depuis quelques mois désormais, les travaux ont débuté. « Un arrêt total du projet serait irréaliste », avait ainsi confié récemment à La Tribune, Martial Gerlinger, le directeur général d'Atosca.

« Le concessionnaire prétend avoir engagé 40 % du coût, mais en réalité ce montant concerne pour une large part les études préalables. À peine 15 % des travaux sont démarrés. Il est encore temps de tout arrêter », estime le collectif La Voie est Libre dans sa lettre ouverte à destination du député Zulesi.

Après avoir mobilisé 8.000 personnes en avril dernier, puis près de 10.000 en octobre, plusieurs associations se sont fédérées pour préparer une nouvelle journée de mobilisation d'ampleur, le samedi 9 décembre, une « Manif'action contre le monde du béton ». Le lieu n'a pas été encore communiqué par les organisateurs.

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Commentaire 1
à écrit le 23/11/2023 à 9:08
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Faire déboucher l’A69 sue l’A68 sursaturée et très accidentogéne avec ses valons et ses voies d’accélération pratiquement toutes dans des côtes avec des camions à la peine qui s’intègre et crée d’énormes ralentissements, si on rajoute à ça aucune pri...

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