Sur les sites de e-commerce, au delà de trois secondes d'attente, 57% des utilisateurs quittent la page et 80% d'entre eux ne reviennent jamais. Le défi pour les e-commerçants est donc de proposer une expérience utilisateur optimale sur leur site web. L'entreprise toulousaine, Front-Commerce a mis au point un logiciel innovant, éponyme, qui permet aux sites e-commerce BtoC ou BtoB d'améliorer les performances de leur boutique en ligne, particulièrement sur mobile.
L'outil augmente les conversions, les revenus et la fidélité client et permet aux professionnels d'avoir un site mieux référencé, plus performant et plus ergonomique. Adaptable à tout dispositif de vente en ligne et basée sur les dernières technologies et standards du web (PWA - Progressive Web App), la solution Front-Commerce permet "d'augmenter les ventes à trafic égal d'en moyenne 30%".
"Mes collaborateurs, Étienne Zulauf et Pierre Martin travaillaient au sein d'une agence digitale, qui développait des sites d'e-commerce. Ils se sont rendu compte qu'il y avait une bonne traction avec le produit et ils ont eu la volonté de dédier plus de moyens au développement de ce dernier et donc de créer une société dédiée. Nous nous sommes alors associés et avons racheté la propriété intellectuelle à leur agence afin d'être totalement indépendants", raconte Laurent Lacaze, cofondateur de l'entreprise fondée en début d'année 2020.
"Une valeur ajoutée pour les e-commerçants"
Aujourd'hui, une vingtaine d'entreprises françaises, principalement de retail, utilisent la solution. Parmi son portefeuille client la startup compte la marque Kaporal, la marque de sac et de maroquinerie de luxe Jérôme Dreyfuss ou encore la marque de chaussures de danse Repetto.
Le service est proposé sous la forme d'un abonnement annuel avec une offre cloud où la société toulousaine s'occupe de l'hébergement et de la gestion du fonds de commerce. Le tarif des licences est fixé en fonction de plusieurs paramètres comme le module souhaité, le trafic, etc. Une offre de départ est proposée à 12.000 euros par an la licence, pour les clients qui affichent un chiffre d'affaires inférieur à 5 millions d'euros.
"Généralement, les sites de e-commerce, sur mobile sont rarement adaptés. Il faut trois secondes pour charger la première page, encore trois pour charger la deuxième. Notre technologie accélère le processus. Grâce à elle, les sites ont un meilleur taux de conversion, de rebond, plus d'engagement client et une augmentation du panier moyen. Pour les e-commerçants, l'architecture moderne Front-Commerce apporte une valeur ajoutée en terme de business. Par exemple, un de nos clients, Devialet, une marque d'enceintes de luxe, a multiplié leur taux de conversion par deux en quatre mois et réduit leur taux de rebond de 25 % avec Front-Commerce", explique le CEO.
Dans le futur, la jeune société pense à mettre en place deux gammes de produits, celle qu'elle propose actuellement et une nouvelle conçue pour les clients avec "un plus gros niveau d'exigence" et dans laquelle des services supplémentaires seraient intégrés. Son objectif est d'attirer des clients "de plus en plus gros" afin de vendre des licences à des prix élevés.
Cap sur les États-Unis et le Royaume-Uni
Afin de se faire connaître de ces grands groupes et d'exporter son outil à l'étranger notamment vers les États-Unis et le Royaume-Uni, la startup toulousaine vient de réaliser son premier tour de table. Cette augmentation de capital d'un montant de 1,5 million d'euros a été souscrite auprès de M Capital, Kima Ventures et d'un pool bancaire composé de Bpifrance et de la Banque Populaire. Cette levée de fonds devrait également lui permettre d'accélérer le développement de son produit, de travailler sur le marketing et d'augmenter les ventes nationales.
"Avant cet ajout de capital, nous avions pas mal de trésorerie puisque nos clients paient à la signature un an à l'avance. De plus, 60 % d'entre eux s'engagent pour trois années et nous payent donc 3 ans de service en avance. Donc nous n'avions pas de problèmes financiers et nous aurions pu continuer notre développement tranquillement, sauf qu'aujourd'hui, nous sommes sur un marché qui va très vite. Et si nous voulons rester vivants sur ce marché, il faut aller à la même vitesse."
Dans un premier temps, la startup souhaite amorcer son internationalisation "depuis la France" pour une question de coût. Une fois qu'elle aura signé quelques clients sur place, elle espère ouvrir une agence aux États-Unis ou en Angleterre. Pour cela, une deuxième campagne de financement sera nécessaire.
En attendant, Front-Commerce a déjà entamé des discussions avec de potentiels clients dans ces deux pays, "à travers des groupes français qui sont présents l'international, notamment des marques de luxe", mais aussi en Australie et en Amérique du Sud.
"Pour une entreprise tech comme la nôtre, le marché américain est extrêmement intéressant. Mais s'installer sur place coûte extrêmement cher. Nous avons un produit qui n'est pas localisé, qui fonctionne dans tous les pays. De plus, il est plus facile d'adresser un marché de 300 millions de personnes, en anglais, qu'un marché européen de 300 millions de personnes mais dans lequel il faut maîtriser 25 langues", affirme le dirigeant de la boîte.
1 à 1,5 million de chiffre d'affaires en 2022
Cette levée de fonds a permis à la société d'étoffer son équipe qui est passée de 4 à 11 collaborateurs. Dernièrement, des profils de développeurs, un product manager, une marketing manager et un partner manager ont rejoint les rangs de la startup. Deux postes sont à pourvoir en marketing et commercial. Selon la vitesse d'acquisition de nouveaux clients, Front-Commerce souhaite recruter, durant le second semestre 2022, 2 à 3 personnes. En tout, elle comptera une quinzaine d'employés d'ici à la fin de l'année.
"Nous avons différentes nationalités au sein de l'équipe. En interne, nous parlons anglais. Dès le départ, et indépendamment du Covid, nous avons créé la société avec l'idée que les bonnes compétences ne se trouvaient pas forcément toutes à Toulouse. Nous avons un bureau à Toulouse d'où une partie de l'effectif travaille, mais l'autre partie évolue dans différentes villes de France, notamment depuis Nantes, Paris, Marseille et Lyon."
Après avoir réalisé 100.000 euros de chiffre d'affaires en 2020, Front-Commerce a pour but d'atteindre entre 1 et 1,5 million d'euros en 2022. Dès 2024, elle souhaite réaliser une majorité de son chiffre d'affaires à l'export. En attendant la signature de contrats internationaux, la petite entreprise souhaite finir l'année avec une cinquantaine de clients dans son portefeuille.
"Nous sommes sur un marché sur lequel il n'y a pas encore de leader dans le monde. Notre objectif, comme tout entrepreneur ambitieux, est de devenir un leader. Ce que nous voulons, c'est avoir une présence, qu'aucun projet e-commerce se fasse sans que l'on pense à Front-Commerce. Nous voulons devenir une référence", conclut Laurent Lacaze.
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