Au cours des premières semaines de l'année, alors que la crise sanitaire faisait ses premières victimes sur le territoire français, et après chaque intervention télévisée d'un membre du gouvernement ou le président de la République, c'était l'afflux massif. Après chaque rendez-vous médiatique d'Emmanuel Macron ou Édouard Philippe, le site de l'acteur toulousain de l'e-commerce Santé Discount connaissait alors des pics de commande de +40% par rapport à la normale. A-t-il alors pérennisé cette sur-demande ?
"Par rapport à notre plan de croissance prévisionnel sur l'année, nous sommes sur une moyenne de +30 à 40% aujourd'hui depuis le début de la crise. Nous sommes dans un marché en constante croissance car les personnes achètent de plus en plus la parapharmacie sur le web et cet épisode n'a fait qu'accélérer cette tendance. La parapharmacie a gagné six à douze mois, ce n'est qu'une accélération de l'histoire", explique Loïc Lagarde, le directeur général de Santé Discount.
Selon les professionnels du secteur, le taux de pénétration du web dans la parapharmacie en France est d'environ 5%, contre 10 à 12% dans des pays voisins comme l'Allemagne ou l'Angleterre. Un retard que veut combler la société toulousaine grâce à ses 55 000 références, dont 70% sont produites en France. Pour autant, alors que le consommer local afin de soutenir le commerce de proximité va être une envie très forte de la période post-Covid, le fait d'être un acteur du e-commerce ne va-t-il pas porter préjudice à Santé Discount ?
"Dès le début de notre aventure, nous nous sommes placés comme un complément au local et non pas une alternative au réseau des officines de quartier, qui font très bien leur travail en apportant du conseil à la clientèle. Mais ce marché de la parapharmacie présente un grand nombre de marques dont la totalité est difficile à trouver dans un seul et même établissement et il y a forte récurrence des achats dans ce domaine. Par ailleurs, nous sommes un acteur français, qui vend des marques françaises et pour les consommateurs cela représente suffisamment un aspect local", commente le dirigeant.
L'ambition de fidéliser cette nouvelle clientèle
Face à cette demande nouvelle, l'entreprise, qui compte plus de 220 salariés actuellement et qui est installée à Montrabé (Haute-Garonne), recrute "chaque mois" entre 10 et 20 personnes, principalement pour sa chaîne logistique et son service client.
"Nos objectifs de recrutement ont été gonflés de 30% sur l'année 2020. Ce focus sur ces deux branches de notre métier est voulu afin d'assurer une qualité de service. Ce n'est pas parce que vous êtes un acteur du web que vous ne pouvez pas créer de la proximité avec votre clientèle. Nous devons fidéliser une clientèle qui est arrivée sur notre site internet par nécessité plutôt que par volonté", expose Loïc Lagarde.
Ainsi, des postes de "business analysts" et de "data scientists" sont également ouverts en interne pour étudier la data générée par le trafic sur la plateforme de l'entreprise. "Elle est utilisée de manière anonyme et surtout dans une logique statistique afin de proposer le produit le plus pertinent à nos clients", tient à rassurer le dirigeant. Ce dernier se dit désormais "confiant pour l'avenir" de l'entreprise, contrairement à d'autres en raison de la crise sanitaire. Santé Discount vise les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires dès l'année 2021.
En Ariège, un gros projet d'usine de géotextile durable à 30 millions d'euros voit le jour
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !