IoT : le Toulousain Ubleam en pleine croissance

Après huit années d’activité, la startup toulousaine Ubleam, spécialisée dans la réalité augmentée, compte un réseau de 5 millions d’objets connectés à travers le monde. Elle a conçu le “bleam”, un code-barres nouvelle génération qui facilite l’usage et la maintenance des objets en les connectant pour en délivrer du contenu interactif. Elle vient par ailleurs d’annoncer la signature d’un contrat avec Total pour le déploiement de "bleams" sur une quarantaine de sites du groupe.
Ubleam dispose d'un réseau de 5 millions d'objets connectés.
Ubleam dispose d'un réseau de 5 millions d'objets connectés. (Crédits : TIM)

"Nous sommes la première startup à signer un contrat cadre avec le groupe Total afin de déployer notre technologie sur tous ses sites industriels", se réjouit Samuel Boury, co-fondateur de Ubleam. La technologie évoquée par le chef d'entreprise est le "bleam", un logo intelligent aux performances très particulières, développé par sa startup.

Ce code-barres en réalité augmentée peut être scanné (via smartphone ou tablette) à très longue distance quel que soit l'angle de vue et affiche, via l'application mobile Ubleam, des informations contextuelles, des services d'utilisation et des contenus personnalisés selon le client et l'objet sur lequel il est tagué (notice d'un produit, formulaires mobiles, vidéo explicative, suivi d'entretien, besoin d'achat ou de remplacement de pièce, etc). Outre ses performances, le "bleam" ne nécessite pas d'être scanné de face et peut être imprimé sur n'importe quelle surface (souple, courbe).

Dans le contrat signé avec Total, dont le montant est tenu secret, des centaines de milliers de "bleams" seront déployés dans une quarantaine de sites industriels de l'entreprise pétrolière et gazière. La startup toulousaine va ainsi équiper des raffineries se trouvant aux quatre coins du monde, en Europe, en Afrique, au Moyen Orient et aux États-Unis.

"Chez Total, les bleams sont imprimés sur des plaques qui sont ensuite posées sur des vannes (outil de l'industrie du pétrole et du gaz). Pendant leurs interventions dans les raffineries, les techniciens vont utiliser l'application pour : identifier une vanne, accéder à la documentation technique, la déclaration des avis de maintenance, indiquer s'ils ont fermé ou ouvert une vanne, faire un suivi des matériels critiques en général (soupapes, moteurs...) et déclarer des incidents. Ils peuvent connaître et reporter l'état d'une vanne manuelle vers les systèmes numériques de contrôle. Le groupe Total aurait pu installer des capteurs pour ça mais cela aurait coûté une fortune", explique Samuel Boury.

Ouverture vers l'industrie

Avec ce nouvel accord conclu avec Total, l'entreprise toulousaine fondée en 2011 par Samuel Boury et Olivier Mazzaroba s'implante un peu plus dans le milieu industriel. Au début de ses activités, Ubleam a d'abord adressé son tag intelligent, aux professionnels de la communication, du marketing et de la grande distribution, avant de tourner sa stratégie vers de grands industriels "il y a deux ans". Parmi son portefeuille de plus de 250 clients, la société compte "une cinquantaine" d'industriels comme Air liquide, Michelin ou encore Continental. De grands groupes comme Enedis, Leclerc et Air France utilisent également sa technologie. Résultat, la startup toulousaine comptabilise à ce jour près de 5 millions d'objets connectés qui sont dispersés un peu partout du monde.

"Notre plateforme n'a pas de limites elle peut supporter des millions de milliards de "bleams". Cette année nous avons un rythme qui augmente fortement puisque certains de nos clients intègrent le "bleam" sur leurs produits dès la sortie d'usine. Nous sommes sur des cadences de plus d'un million d'objets taggués par an."

Le business modèle de l'entreprise est à la fois B2B et B2C. Il fonctionne sous forme d'abonnements dont le prix est fixé selon la quantité de "bleam" et d'objets nécessaires à un projet. Par exemple, pour 400 objets équipés, un client doit débourser environ 570 euros par mois.

Des filiales à l'étranger

En 2017, après une levée de fonds de 1,25 million d'euros, Ubleam a ouvert une branche à Bordeaux pour "être proche de Paris et développer des projets en Aquitaine". Dorénavant, elle a pour ambition d'ouvrir des bureaux en dehors de l'Hexagone pour se rapprocher de ses clients actuels et futurs. "Nous avons en tête les États-Unis, l'Allemagne et l'Angleterre", confie le président de l'entreprise.

Afin de poursuivre son développement commercial, la société de 14 personnes (à Toulouse et Bordeaux) recrute de nouveaux profils. Des postes de développeurs de logiciels et de commerciaux sont d'ores et déjà ouverts à Toulouse. "L'objectif est d'atteindre 80 personnes en 2020 avec un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros", expliquait Samuel Boury dans interview accordée à La Tribune en 2017. En attendant, Ubleam est "en bonne voie" pour atteindre 1,4 million d'euros de chiffre d'affaires en 2019, "son niveau de rentabilité".

"Nous sommes en train de nous organiser pour scale-up (un changement d'échelle via une stratégie d'accélération de la croissance, en particulier à l'international). Notre modèle nous l'avons trouvé, les clients sont là, le marché est mature, il n'y a plus qu'à croître avec un produit et une équipe mature", conclut le chef d'entreprise.

Lire aussi : En levant 1,25 million d'euros, Ubleam se positionne sur l'industrie du futur

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