Sophie Adenot va bientôt commencer son entraînement d'astronaute

De passage à Toulouse, la nouvelle astronaute française de l'Agence spatiale européenne Sophie Adenot a affiché son « enthousiasme incroyable » à l'idée de débuter au mois d'avril son entraînement en Allemagne. Au programme : apprentissage de la médecine d'urgence, cours sur les systèmes spatiaux et entraînement en piscine avec le scaphandre...
Sophie Adenot était de passage à Toulouse les 9 et 10 mars.
Sophie Adenot était de passage à Toulouse les 9 et 10 mars. (Crédits : Rémi Benoit)

« Dans trois semaines, je vais retourner sur les bancs de l'école. Je suis dans un état d'enthousiasme incroyable à l'idée de me lancer dans cette nouvelle aventure. J'ai une énergie à revendre alors que mon planning pourrait faire penser que j'ai très peu de moments de pause et très peu de moments de repos », s'enflamme Sophie Adenot. Désignée en novembre dernier parmi plus de 23.000 candidatures pour rejoindre la nouvelle promotion des astronautes de l'Agence spatiale européenne, cette pilote d'essais d'hélicoptères était pour la première fois de retour à Toulouse les 9 et 10 mars. Comme son prédécesseur Thomas Pesquet et ses camarades de promo astronautes de réserve Anthea Comellini et Arnaud Prost, c'est dans la Ville rose que Sophie Adenot a obtenu en 2004 son diplôme d'ingénieur au sein de l'Isae-Supaero.

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« C'était beaucoup d'émotion de retourner à l'école de mes débuts. J'y retourne fréquemment dans le cadre de mon engagement auprès de Ose, le programme d'ouverture sociale étudiante. Pour moi, transmettre aux jeunes, c'est très important », a-t-elle confié. Sophie Adenot a aussi profité de son passage à Toulouse pour assister à l'exercice de spatial militaire organisé par le Commandement de l'espace au Cnes et se rendre dans les locaux d'Airbus Defence & Space ainsi qu'à la Cité de l'espace, « un condensé de tout ce que Toulouse nous offre en termes de villes en pointe, de l'aéronautique et du spatial », résume la future astronaute.

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Sophie Adenot et Arnaud Prost en déplacement à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Plus d'un an d'entraînement de base

Le 1er avril, elle quittera officiellement l'Armée de l'air et de l'espace pour débuter son contrat au sein de l'ESA.

« Je vais aller sur les bancs de l'European Astronaut Center à Cologne en Allemagne, c'est l'école qui forme les astronautes européens. Nous sommes cinq astronautes de carrière de l'Agence spatiale européenne à être formés sur ce qu'on appelle l'entraînement de base. Ce dernier va durer entre douze et quatorze mois et il consiste à avoir une formation pluridisciplinaire sur toutes les thématiques qu'on va devoir aborder en tant que astronaute. C'est autant un apprentissage de la médecine d'urgence pour pouvoir prodiguer les premiers soins en cas de besoin, mais aussi la compréhension des systèmes spatiaux sur lesquels on va opérer. Nous aurons aussi un petit peu d'entraînement en piscine (avec un scaphandre) et une formation aux procédures de secours », décrit Sophie Adenot.

À l'issue de cette formation généraliste, elle devra attendre d'être assignée à une mission pour commencer l'entraînement spécifique qui dure en général deux ans avant de pouvoir décoller. En attendant la désignation vers une mission, Sophie Adenot continuera à se former pour maintenir ses compétences participera à la conception des futures missions d'exploration spatiale européenne. En tout cas le challenge n'effraie pas la pilote.« J'ai fait avec l'Armée de l'air et de l'espace des missions où nous avons été poussés au bout de nos limites comme lorsqu'il a fallu aller récupérer un blessé dans des situations complexes, avec une météo dégradée », rappelle-t-elle.

« Une nouvelle génération d'astronautes »

Et au-delà des connaissances théoriques, les qualités humaines s'avèrent cruciales dans l'optique des futures missions de l'ESA. La Station spatiale internationale n'est qu'une première étape.

« À partir de 2030, nous serons tournés vers l'objectif Lune avec une autonomie beaucoup plus importante. Les astronautes resteront deux semaines autour de la Lune puis nous poserons quelqu'un sur la Lune. Nous préparons une nouvelle génération d'astronautes qui va complètement dépasser le simple fait d'aller dans une station spatiale orbitale à 400 kilomètres de la Terre et d'en revenir. Pour survivre dans des circonstances avec des mobilités de surface, et une moyenne de -180 degrés à l'extérieur, avec des risques qui vont vraiment aller crescendo, il est vital d'être humble et de pouvoir prendre la bonne décision au bon moment le jour où quelque chose tourne mal », fait remarquer Didier Schmitt, chef de la stratégie et de coordination des vols habités de l`ESA. Lors de la mission Apollo 11 en 1969, Neil Armstrong avait dû s'emparer des commandes pour choisir une zone d'atterrissage moins caillouteuse en risquant la panne sèche.

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