Ce que le Cnes de Toulouse a appris grâce à Thomas Pesquet

L'astronaute Thomas Pesquet était à Toulouse ce mardi 3 octobre pour revenir sur les expériences qu'il a menées pour le Cnes lors de sa mission dans l'espace. Assistant virtuel, surfaces intelligentes qui empêchent la prolifération de bactéries, échographe piloté à distance... Ces innovations visent à préparer de plus longs voyages dans l'espace mais pourraient aussi impacter la vie sur Terre.
Thomas Pesquet a testé l'échographe piloté depuis Toulouse.

Pendant ses six mois passés dans l'espace, Thomas Pesquet a été un véritable cobaye au service de la science. L'astronaute français a participé au total à plus de 200 expériences pour le compte de chercheurs du monde entier. "On ne va pas dans l'espace pour agiter des drapeaux et prendre des selfies mais bien pour faire avancer la science", a-t-il martelé ce mardi 3 octobre à l'occasion de son passage au Cnes à Toulouse. Le Centre national des études spatiales a mobilisé Thomas Pesquet autour de sept expériences qui visent à faciliter le quotidien des astronautes en vue de missions plus longues (vers Mars par exemple) mais aussi à améliorer la vie des Terriens.

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Entouré des experts du Cnes, Thomas Pesquet est revenu sur les expériences menées pendant la mission Proxima (Crédit : Rémi Benoit).

Des surfaces intelligentes pour éliminer les bactéries

Un exemple : des surfaces "intelligentes" ont été installées par Thomas Pesquet aux quatre coins de l'ISS. Ces biofilms, qui ressemblent à des tablettes de chocolat (voir la photo ci-dessous), empêchent les bactéries d'adhérer sur la surface.

"Ce sont des matériaux déjà utilisés par les hôpitaux pour lutter contre les maladies nosocomiales. Mais nous voulions les tester dans l'apesanteur où les bactéries ne tombent pas verticalement sur une surface pour voir si d'autres phénomènes permettent à ces bactéries de s'y attacher.

Ce type de surface pourrait être utilisés pour limiter la prolifération de certaines épidémies telles que Zika. On pourrait les installer sur les barres dans le métro ou les toilettes dans les transports en commun", explique explique Lucie Campagnolo, responsable de cette expérience baptisée Mathis.

Pour approfondir ces résultats, l'ISS va poursuivre l'expérience dès le premier semestre 2018. Toujours pour limiter les infections, Thomas Pesquet a expérimenté Aquapad, un nouvel outil de détection des bactéries dans l'eau. "Avec une seringue, on met 1 ml d'eau dans un petit récipient contenant un morceau de coton. Au bout de deux jours, des points rouges apparaissent sur le coton à chaque fois qu'une bactérie est repérée", détaille Lucie Campagnolo. Ce dispositif sera utilisé par l'ISS pour recycler l'eau de la station spatiale et vérifier si elle est potable.

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Le Cnes travaille sur des surfaces intelligentes qui empêchent les bactéries d'y adhérer (Crédit : Rémi Benoit).

Application d'e-santé et casque de réalité virtuelle

Tout au long de sa mission, Thomas Pesquet portait des dizaines de capteurs connectés en bluetooth à une tablette numérique d'où l'astronaute pouvait surveiller son état de santé, notamment sur le plan nutrionnel.

"Beaucoup d'astronautes ont perdu 7-8 kilos sans s'en rendre compte. Déjà parce que dans l'espace la masse osseuse se réduit, peut-être aussi parce que la nourriture dans l'ISS n'est pas toujours bonne. L'outil Everywear permet à notre insu de surveiller notre alimentation", témoigne Thomas Pesquet.

Depuis Toulouse, les scientifiques du Cnes ont aussi observé les effets de l'apesanteur sur le cerveau de Thomas Pesquet via un casque de réalité virtuelle. L'astronaute imagine lui de son côté des usages plus ludiques pour les futures missions : "La réalité virtuelle pour faire du sport dans l'ISS, ce serait super : on pourrait ramer sur un lac, courir dans une forêt".

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