Le train à hydrogène circulera dès l'automne 2024 entre Montréjeau et Luchon

Le calendrier autour du déploiement commercial du premier train à hydrogène en France sur le territoire de la région Occitanie se précise. La présidente de la région, Carole Delga, a fait savoir que la phase de tests débutera en 2024 sur la ligne concernée. Les détails.
Aux côtés du PDG de SNCF Réseau, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a précisé le calendrier de déploiement du train à hydrogène sur son territoire.
Aux côtés du PDG de SNCF Réseau, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a précisé le calendrier de déploiement du train à hydrogène sur son territoire. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est l'un des grands objectifs du « Plan rail Occitanie », qui vise 100.000 voyageurs quotidiens dans les TER à horizon 2030. Détentrice de la compétence ferroviaire, le conseil régional d'Occitanie prévoit 800 millions d'euros d'investissement dans ce projet tout particulièrement pour la réouverture de dessertes fines du territoire, plus communément appelées les petites lignes.

« Déjà 230 millions d'euros ont été engagés », tient à souligner Matthieu Chabanel, le PDG de SNCF Réseau, qui dispose d'une équipe dédiée de 32 personnes à Toulouse pour piloter les nombreux chantiers associés à ce plan. Cette enveloppe a tout d'abord permis fin août 2022 la réouverture de la ligne de la rive droite du Rhône, entre Nîmes et Pont-Saint-Esprit. « La réouverture d'une petite ligne à l'exploitation commerciale est une première en France et la seconde sera Montréjeau-Luchon », projette Carole Delga, la présidente socialiste de l'Occitanie.

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Depuis de graves inondations dans le secteur en 2013, la ligne est fermée et remplacée par une liaison en autocar, moins pratique et moins fréquente qu'un train. Pour accélérer sa remise en état, la collectivité régionale a longtemps négocié auprès de l'État et de la SNCF pour récupérer la gestion administrative de cette liaison ferroviaire et ainsi piloter le chantier. Ce qu'elle a obtenu en 2021.

« Les études sont aujourd'hui terminées et nous allons publier avant la fin du mois de mai les marchés publics pour la rénovation de la ligne entre Montréjeau et Luchon. Nous allons mettre la pression aux entreprises retenues pour que tout soit terminé pour juin 2024 », précise l'élue, aussi présidente de Régions de France.

Une rame bi-mode

Cette ligne aura la particularité d'être rénovée pour accueillir le premier train à hydrogène d'Alstom en France dédié à de l'exploitation commerciale. « Au départ, nous avions prévu 50 millions d'euros pour sa réouverture, mais avec l'inflation nous allons dépasser les 60 millions d'euros de travaux », précise Carole Delga. Début février, Alstom a pourtant fait circuler son prototype de petit train régional Coradia iLint alimenté uniquement à l'hydrogène sur une distance de 47 kilomètres entre Tours et Loches, une ligne aussi rénovée contre 36 millions d'euros. Mais ce train n'est pas (pour le moment) homologué pour le marché français et son déploiement n'est pas envisagé pour une exploitation commerciale à court terme.

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À contrario, quatre conseils régionaux de France (Occitanie, Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté) ont commandé 14 rames bi-mode, électrique et hydrogène, auprès d'Alstom qui produit ses tractions à hydrogène au sein de son usine de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Le montant total de la commande s'élève à 231 millions d'euros et l'État a pris en charge les frais de conception, sous forme de subventions aux collectivités pour une somme autour de 47 millions d'euros.

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« Les frais de re-conception étaient conséquents... Par rapport au train à hydrogène allemand, nous réduisons la masse d'hydrogène stockée car nous avons moins de place, de par le choix technologique en bi-mode. Il fallait donc trouver un compromis technico-économique pour répondre aux besoins exprimés par les régions. Ainsi chaque rame (française) pourra contenir jusqu'à 160 kg d'hydrogène », détaillait en octobre 2021 auprès de La Tribune Pierrick Guilloux, le directeur green traction chez Alstom.

Ce sont donc ces rames bi-mode, spécialement pensées pour le réseau ferroviaire français, qui vont circuler sur la ligne installée au sud de la Haute-Garonne. « À partir de l'été voire l'automne 2024, un train à hydrogène circulera entre Montréjeau et Luchon », expose Carole Delga. Seulement, cette mise en circulation débutera par une phase de tests d'environ un an et le début de l'exploitation commerciale de la ligne est attendue au mieux pour « fin 2025 ».

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