Akka : les syndicats prêts à contester devant la justice le plan social

Quatre syndicats d'Akka Technologies appellent à la grève ce mercredi 26 mai contre le plan social qui menace 300 emplois à Toulouse. Une mobilisation de la dernière chance car le PSE sera soumis à l'homologation des services de l'Etat dans les prochains jours. Ne s'avouant pas vaincus, les représentants du personnel envisagent déjà une action en justice. De son côté, la direction de la société d'ingénierie affirme continuer à chercher des projets pour reclasser les salariés.
Quatre syndicats appellent à la grève mercredi 26 mai contre le plan social.
Quatre syndicats appellent à la grève mercredi 26 mai contre le plan social. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est en quelque sorte la mobilisation de la dernière chance contre le plan social d'Akka Technologies qui menace 441 emplois en France dont 360 en Occitanie. Quatre syndicats (CFE-CGC, CGT, FO et Unsa) appellent les salariés à la grève ce mercredi 26 mai devant tous les sites français de la société d'ingénierie. Une date qui ne doit rien au hasard. Après six mois d'échanges tendus, les négociations arrivent à leur terme et les représentants du personnel sont invités cette semaine à rendre un avis consultatif sur le PSE. Ensuite, le projet sera soumis à l'homologation des services de l'Etat (via la Dreets, anciennement nommée Direccte). En cas de feu vert, les premières lettres de licenciement sont attendues fin août.

Les syndicats pensent encore pouvoir éviter les licenciements

"La procédure touche à sa fin. Cette grève, c'est une manière symbolique d'associer les salariés à l'expression de l'avis de leurs représentants", estime Marc Vicens. Le délégué syndical central FO de la société d'ingénierie estime qu'il est encore possible d'éviter tout licenciement.

"Le nombre de suppressions de postes a diminué depuis le début des négociations. À l'origine, 900 emplois étaient menacés contre 300 aujourd'hui. Cela reste beaucoup trop mais cela nous conforte dans l'idée que ce plan social n'est pas nécessaire. La mise en place de l'APLD (activité partielle de longue durée) permettrait de maintenir ces emplois, cela reviendrait même moins cher qu'un PSE."

"La direction veut préserver les compétences"

Une vision contestée par le groupe d'ingénierie qui assure tout mettre en oeuvre pour réduire la casse sociale.

"La direction veut préserver les compétences. C'est dans cette optique que nous avons réduit le volume du plan en inscrivant les salariés sur des projets de recherche et développement qui leur permettront de maintenir leurs compétences, voire de les accroître", faisait valoir début mai Benjamin Tichané, directeur général Occitanie d'Akka.

La société a communiqué par exemple sur un partenariat avec le constructeur Aura Aero, qui travaille sur un avion régional électrique qui mobilisera 40 ingénieurs d'Akka.

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Une action en justice "sérieusement envisagée"

Clap de fin ? Pas tout à fait. Les représentants syndicats envisagent déjà d'aller en justice pour contester le plan social.

"Nous utiliserons toutes les cartes possibles. Si le PSE venait à être homologué, nous n'hésiterons pas à le contester au tribunal administratif. C'est une option sérieusement envisagée", glisse Marc Vicens.

Une option qui avait été choisie par un syndicat d'un autre plan social emblématique de la filière aéronautique toulousaine. Le 13 avril dernier, le tribunal administratif de Paris, saisi par la CFDT, a invalidé l'homologation du plan social du sous-traitant aéronautique AAA. Plusieurs manquements en matière de risques psycho-sociaux ont été soulevés par la juridiction lors de la procédure du PSE. Les salariés licenciés pourront saisir les prud'hommes pour demander des indemnités complémentaires.

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