Comment le Tarbais HMT démocratise les exosquelettes via les entreprises

Depuis Tarbes, HMT développe plusieurs modèles d'exosquelette, notamment à travers des partenariats avec des entreprises. Ces derniers jours, la jeune pousse vient de lancer une campagne de financement participatif afin de nouer des collaborations autour de son nouveau produit. Celui-ci consiste à se prémunir contre les douleurs au niveau du cou.
L'entreprise HMT développe un nouvel exosquelette.
L'entreprise HMT développe un nouvel exosquelette. (Crédits : HMT)

"L'exosquelette qui dit oui aux têtes en l'air !" Depuis quelques jours, cette campagne de financement participatif au nom étrange a fait son apparition sur la plateforme Ulule. Elle doit permettre de lancer la production d'au moins une cinquantaine de "Moon", par la société Human Mechanical Technologies (HMT), basée à Tarbes (Hautes-Pyrénées). Cet exosquelette, de moins de 400 grammes, doit participer à la lutte contre la cervicalgie, c'est-à-dire toute pathologie et douleur liée au cou.

"Chez certaines personnes, la cervicalgie engendre des malaises voire des nausées. Plus globalement, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont responsables de 87% des arrêts maladies en 2019, selon l'Assurance Maladie. Par conséquent, l'objectif de nos solutions techniques est de réduire la pénibilité au travail", témoigne Kevin Regi, le dirigeant fondateur de HMT, diplômé de l'École Nationale des Ingénieurs de Tarbes.

Moon

Le nouvel exosquelette de la startup HMT doit soulager les douleurs au niveau du cou (Crédits : HMT).

Le positionnement de la jeune entreprise fondée en 2017 est donc de "démocratiser les exosquelettes", aussi bien dans le quotidien professionnel que privé. Par conséquent, au-delà du financement, l'idée de cette campagne de crowdfunding est de créer une interaction entre HMT et de potentiels clients pour développer une version de "Moon" adaptée à chaque spécificité métier.

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"L'idée est de proposer la R&D gratuite aux entreprises, à qui nous proposons notamment des packs de cinq 'Moon'. En leur mettant à disposition cet exosquelette, l'idée est que ces sociétés nous fassent des retours jusqu'en septembre afin de co-développer ensemble une seconde version adaptée à leurs spécificités métiers. Par exemple, nous cherchons à toucher des entreprises de vitriers, qui ont régulièrement la tête en l'air pour réaliser leurs missions. Les logisticiens qui manipulent les colis sont aussi visés, tout comme les caristes. Autre illustration, nous échangeons déjà avec Enedis pour développer une version adaptée à leurs chargés de travaux qui ont toujours la tête dirigée vers le ciel pour guider les techniciens", décrit le dirigeant, qui dispose de 2.500 m2 de locaux où il internalise la production de ses diverses solutions.

Deux nouveaux modèles d'exosquelette déjà en R&D

Néanmoins, la startup tarbaise n'en est pas à son coup d'essai avec le gestionnaire du réseau électrique français. Depuis un an, une vingtaine d'exosquelettes de sa gamme Plum'Mobility (qui s'enfile comme un sac-à-dos) sont déployés dans les antennes du groupe au niveau du Sud-Ouest. Ce premier produit développé par HMT permet d'avoir une assistance jusqu'à six kilos par bras. Ainsi, le but est que le technicien ne porte plus le poids de ses bras mais seulement celui de son matériel.

enedis exosquelette

Depuis un an, les exosquelettes de HMT sont déployés au sein d'Enedis, dans le Sud-Ouest (Crédits : Rémi Benoit).

"L'acteur de l'agroalimentaire Herta teste un exosquelette dans son usine de production dans le Nord depuis novembre dernier. L'essai est positif, par conséquent des modèles supplémentaires vont être déployés sur d'autres sites de l'entreprise dans les mois à venir. Aujourd'hui, nous avons plus d'une cinquantaine d'exosquelettes actifs en France et cela commence à s'accélérer cette année grâce à la nouvelle version de notre exosquelette Plume moins cher et plus léger que sa prédécesseur. Nous sommes désormais à 2.500 euros par pièce, un prix abordable pour une PME, d'autant plus que cet investissement est éligible à France Relance", fait savoir Kévin Régi.

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Pour aller plus loin, la startup tarbaise aux 11 salariés prépare deux autres exosquelettes. "Nous aurons quatre produits commercialisés en septembre", promet le fondateur. Parmi les deux nouveaux, l'un d'entre eux au nom de Light Mobility sera une évolution supérieure au modèle "Plum". "Ce dernier cantonne son aide maximum jusqu'aux épaules. Avec l'exosquelette Light Mobility, nous allons aider plus l'utilisateur car nous allons aller chercher l'avant-bras", précise-t-il. Malgré ce projet prometteur, qui doit séduire des acteurs de l'industrie aéronautique et automobile notamment, l'entreprise ne souhaite pas pour le moment communiquer sur son chiffre d'affaires.

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