"Avec les problèmes écologiques, l'économie d'eau que peut procurer le robot va être indispensable un jour ou l'autre." Laurent Latorse, président du cluster Robotics Place dédié à l'excellence robotique et aux drones, également président de la société Airod, est bien décidé à tout mettre en oeuvre pour faire fabriquer le nouveau robot écologique. Imaginé pour Veolia dans le cadre d'un appel d'offres de traitement des eaux usées de Toulouse Métropole en fin d'année 2018 (finalement remporté par Suez), l'innovation permet de nettoyer les canalisations tout en limitant la consommation d'eau.
"C'est un projet innovant pour le futur des appels d'offres. Veolia est sûr qu'un jour les métropoles vont se pencher sur la problématique de consommation d'eau pour le nettoyage des canalisations. Nous voulons donc pousser le robot au sein du groupe pour continuer à travailler ensemble et trouver des portes de sortie à cette problématique. S'ils finissent par ne plus être intéressés, nous envisagerons peut-être de nous rapprocher de Suez", explique Laurent Latorse.
Deux caméras de contrôle
Protégée par un accord de confidentialité depuis le 3 octobre 2017, l'innovation de Robotics Place a nécessité un budget de 50 000 euros pour le premier prototype. Celui-ci permet un plus grand contrôle du nettoyage des canalisations aux métropoles.
"Sur la partie avant se trouve une caméra qui permet de mesurer le taux d'encrassement des canalisations. Sur la partie centrale, une brosse rotative va appliquer le nettoyage et à l'arrière, il y a une autre caméra mesurant le taux d'encrassement après nettoyage, ce que n'ont pas aujourd'hui ni Suez ni Veolia. Pour le moment les métropoles n'ont aucune preuve des résultats, mais avec notre produit elles peuvent avoir l'avant et l'après", argumente l'entrepreneur.
Premier projet en "coopétition"
Sur les 84 entreprises indépendantes adhérentes au cluster, cinq ont participé à l'élaboration du robot de nettoyage. Antracite s'est concentrée sur l'analyse terrain des méthodes de travail et design de l'appareil, Tecnalia sur la conception mécanique, Sogeti High-Tech / Capgemini s'est chargée de la gestion des communications, Magellium de la vision et de l'analyse du tuyau avant et après le nettoyage et, enfin, Airod s'est occupée de l'analyse pour l'industrialisation, le coût et la fabrication du prototype.
"Il est intéressant de noter que, dans cette démarche, c'est la première fois que nous rassemblons des entreprises indépendantes pour faire un produit commun en "coopétition" et au bénéfice d'une entreprise privée. Tout cela s'est fait en mode BtoB", raconte le dirigeant.
En parallèle de la prospection au sein de Veolia pour faire industrialiser son produit, Robotics Place travaille sur un nouveau projet de "coopétition" pour l'aéroport de Singapour.
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